juillet 2016

Notre escapade 2016 débute à Roscoff.

Nous allons faire le Tour de la Manche, itinéraire cyclotouriste passant par le Devon, le Dorset et la Bretagne.
Un site internet (www.tourdemanche.com) permet d'en connaître les différentes étapes.
Il y a, le Petit Tour de la Manche et le Grand Tour de la Manche.

Pour nous singulariser, nous allons faire un mélange des 2 itinéraires, pour finalement effectuer plus de 700 kms essentiellement sur des voies vertes ou des pistes cyclables.

Un beau programme qui va nous conduire de l'autre côté du channel pour une première partie anglaise.

De Plymouth, nous allons pénétrer dans les terres, en direction du Nord, jusqu'à Okehampton, puis, par 5 étapes, nous allons nous diriger vers l'Est jusqu'à Poole, en longeant la cote jurassique.

Après une nouvelle traversée en ferry, nous poserons nos roues à Jersey pour un tour complet de l'île.

Puis, ce sera le retour vers la France. Nous débarquerons à Saint Malo et en 6 étapes supplémentaires, nous allons regagner Roscoff en longeant, cette fois-ci, les côtes bretonnes.

Beau programme, certes, mais pas très facile à organiser.
Toujours soucieux de ne pas partir à l'aventure, nous avons, comme d'habitude, tout réservé à l'avance, les hôtels, les chambres d'hôtes et les 3 traversées en Ferry
Tout était bouclé depuis plusieurs mois mais, à 15 jours du départ, tout s'est très sérieusement compliqué !

Cela avait d'ailleurs un peu commencé quelques semaines plus tôt !

La France ayant opté pour la simplification administrative, c'est une bonne chose mais est-ce vraiment efficace ?

Pour se rendre en Angleterre, il faut être en possession d'une carte d'identité en cours de validité. La mienne expirait au 31 mai 2016. Pas de bol !
Pour des raisons de simplification administrative, la France a décidé de prolonger la validité des cartes d'identité de 5 ans. Seul petit problème, l'Angleterre ne reconnait pas cette prolongation et suivant l'humeur des douaniers, des français ont été contraints de rebrousser chemin. Me voilà donc parti à la Préfecture, pour faire renouveler ma carte d'identité. Toujours dans le cadre de la simplification administrative, j'ai dû, moi aussi, rebrousser chemin. Pas question de remplacer ma carte d'identité, malgré la date d'expiration au 31 mai 2016, elle est valable jusqu'au 31 mai 2021 m'a t'on dit !!!!

Coup de fil à Britanny Ferry pour savoir si je vais pouvoir embarquer. La réponse se veut plutôt rassurante mais, entre temps, le fameux Brexit bat son plein de l'autre côté de la Manche. Les Anglais veulent sortir de l'Europe. C'est bien le moment ! Cela ne va pas arranger mes affaires !
Les jours se sont donc écoulés avec cette incertitude et les nuits agrémentées par de petits cauchemars, moi, sur le quai de Roscoff faisant de grands signes de la main à mon épouse partie seule pédaler en Angleterre !

C'est alors que la chance a tourné !
A force de sortir et ressortir cette fameuse carte d'identité de mon portefeuille, ce qui devait arriver, arriva. Je l'ai perdue !! Moyennant 25 euros, j'ai enfin pu en faire établir une autre avec une date d'expiration en 2031 !!!!

Et dire que dans le cas de la simplification administrative, ces 25 euros pour renouvellement de carte d'identité perdue, je ne les aurais pas payé si, au lieu de la perdre, comme un C.. , je l'avais passé dans la machine à laver, comme un C.. car, dans le cadre de la simplification administrative, aussi étonnant que cela puisse être, si la carte est détériorée, le remplacement est alors gratuit !!!

C'est ce qu'on appelle une simplification administrative à la française !

Nous voilà donc à 15 jours du départ !

1 - Le Pont Aven, ferry que nous devons prendre, est en cale sèche à Brest pour une grosse avarie concernant son hélice !

2 - La pénurie d'essence suite aux mouvements sociaux contre la Loi Travail, s'amplifie surtout dans la région bretonne !

3 - Toujours dans le cadre des mouvements sociaux, le personnel de nombreux ports est en grève. De nombreuses traversées sont reportées ou tout simplement annulées.

4 - La météo n'est pas en reste, il pleut, il pleut, il pleut, record de 50 ans battu ! Avec pour conséquence de nombreuses inondations et routes coupées !

Concernant le Pont Aven, une charmante personne de la compagnie Brittany Ferries a eu la gentillesse de me répondre :
1 - Que le Pont Aven était effectivement en panne jusqu'au 26 mai.
2 - Que cela pouvait fort bien continuer au delà de cette date.
3 - Qu'il n'y avait pas d'autres ferry en remplacement.
4 - Que je pourrai embarquer à une autre date sur un autre ferry à condition qu'il y ait de la place.
5 - Que je serai informé par mail !
Point final !

Concernant les mouvements sociaux, je n'ai rien demandé à la CGT.

Quant à la météo et ses conséquences, j'ai fait comme tout le monde, j'ai attendu désespérément le soleil !

Un décalage d'une seule journée et toutes mes réservations étaient à refaire avec le coût que cela implique !

5 jours avant le départ, nous sommes prêts à tout annuler !

C'était sans compter sur le Dieu des cyclistes touché par notre désarroi. Il est gentiment intervenu en notre faveur et le samedi 4 juin 2016, nous prenons, en voiture, au petit matin, la direction de Roscoff.

En milieu d'après midi, nous prenons possession de notre chambre à l'hôtel Regina. C'est un hôtel qui n'est pas de toute première jeunesse mais tout de même confortable. Pour 69 euros, notre chambre est correcte. Accueil sympa du patron qui nous propose de ranger nos vélos dans un pièce servant de débarras.
Nous réglons dès notre arrivée afin de diminuer le stress de l'embarquement prévu le lendemain. Départ en ferry à 9 h 15 mais présence conseillée 1 h avant. Conséquence, pas de petits déjeuners pris à l'hôtel.

Direction, le port d'embarquement pour un premier repérage et surtout pour récupérer un macaron afin de pouvoir laisser notre véhicule sur le parking pour une durée supérieure à 24 h.
Contrairement à ce qui m'avait été annoncé, le parking n'est autorisé que pour une durée maximum de 8 j, pas question donc de macaron.
Notre véhicule va trouver refuge, 200 m plus loin, devant les entrepôts de la compagnie.
Un erreur d'aiguillage et la voiture peut fort bien traverser le channel contre sa volonté !

C'est donc à vélo que nous allons faire le tour de Roscoff, histoire de nous mettre dans l'ambiance.

De la Chapelle Sainte Barbe, site très agréable, nous avons une vue globale sur le port de Roscoff mais aussi sur l'ïle de Batz.

Une petite promenade en ville, sous un vent frais mais sous un agréable soleil nous permet d'admirer l'église Notre Dame de Coaz Batz.

Le temps de faire quelques emplettes, notamment à la conserverie La Belle Iloise où nous avons acheté d'excellents produits, et nous voilà, installés au restaurant La Moussaillonne où nous avons dégusté une bonne platée de moules frites.

La promenade digestive va nous mener jusqu'au bout de l'embarcadère utilisé en marée basse pour rejoindre l'ïle de Batz. Le coucher du soleil ajoute une touche sympa sur le port.

De Roscoff à Tavistock.__

Dimanche 5 juin 2016.

Dès 6h 30 nous sommes d'attaque.

Tels des automates, nous allons répéter les mêmes gestes durant une douzaine de jours
Affaires de vélos dans les sacoches avant. Tout le reste dans les sacoches arrières.
Tout doit être bien rangé pour pouvoir mettre la main rapidement sur l'article souhaité. Enfin, çà c'est la théorie ! La pratique c'est une autre histoire ! L'objet recherché n'est jamais là où on l'attend et surtout, il est toujours niché au plus profond de la sacoche !

Les sacoches sont entassées devant la porte de l'hôtel, un premier vélo les rejoint, puis le second lorsque la porte de l'hôtel se referme brutalement laissant ma sacoche de guidon prisonnière derrière la vitre ! Nous sommes des boulets !
Le patron avait pourtant pris la précaution, la veille, de nous donner un pass afin de partir aux aurores et d'être ainsi autonomes !
Les "boulets" que nous sommes, avons déposé le pass à l'accueil avant de sortir les vélos !

Les "boulets" se voient donc dans l'obligation de réveiller le patron par l'interphone !

Histoire de nous éviter le stress du départ, c'est réussit !

Enfin tout finit bien, je récupère ma sacoche et sans plus tarder nous allons prendre, près du port, le petit déj chez Cabio'h , boulanger pâtissier, lequel, en fin stratège, assure en plus, à cette heure matinale, les petits déjeuners aux futurs passagers des ferries comme nous autres.

Un petit tour à la voiture pour déposer les dernières affaires que nous ne souhaitons pas emporter et nous voilà dans les files d'attente de l'embarquement.
Avec nos vélos, nous gagnons quelques places. C'est un avantage que nous donne nos vélos, nous en profitons malhonnêtement !
Formalités accomplies, billet en poche, nous sommes aiguillés sur la voie des cyclistes.
Quelques secondes plus tard, nos vélos rejoignent les autres, au pont inférieur du ferry. Un agent de la compagnie est chargé de les ranger et de les attacher ! Heureusement que nos cadres ne sont pas en carbone !

Au pont 3, nous trouvons, non sans difficulté, le salon avec les sièges numérotés que nous avons réservés pour la traversée.

Le Pont Aven est le plus gros ferry de la compagnie. (2 400 passagers, 650 voitures, 650 couchettes, salon de 50 sièges inclinables, 4 types de restaurant, salon de thé, bars, glacier, boutiques cadeaux, 2 cinémas, salle de jeux vidéo, piscine). C'est aussi celui qui parcoure les plus grands trajets puisqu'il va en Irlande à Cork mais aussi en Espagne à Santender.

Petite balade sur le pont supérieur, histoire de s'assurer que les canots de sauvetage n'ont pas été oubliés !

Nous avons tout le temps d'assister à l'embarquement des autres passagers. La file d'attente est encore longue.

Il est 9 h 30 lorsque nous quittons le port de Roscoff.

La traversée va s'effectuer sous le soleil. Petite séance de bronzage !

Durant les 5 h de traversée, nous allons pouvoir arpenter les 3 ponts du Pont Aven. La Boutique cadeaux et vite prise d'assaut. Les bouteilles d'alcool, les flacons de parfum, le chocolat, les cigarettes, les bijoux, tout est détaxé, aussi, les anglais garnissent leur panier. Je me demande si certains n'ont pas pris le ferry rien que pour cela !
Les restos tournent à plein. La piscine elle aussi est très fréquentée et plutôt bruyante ! Des spectacles pour les enfants et même, un concert de piano pour les adultes vont agrémenter la traversée effectuée sur une mer très calme.

Il est 14 h lorsque qu'apparaissent les premières côtes anglaises mais, pour les anglais, il n'est en réalité que 13 h.
Le Pont Aven va longer la côte jusqu'à Plymouth laquelle nous souhaite la bienvenue.
Il fait beau mais la brume de mer gâche un peu le panorama.

Avec les autres cyclistes que nous avons rejoints au point inférieur, nous allons attendre l'ouverture des portes et c'est à pied, sécurité oblige, que nous quittons le Pont Aven en suivant, gentiment, l'agent de sécurité chargé de nous conduire jusqu'au poste de contrôle.
Les cyclistes anglais font l'objet d'un contrôle plus appuyé, pour nous, c'est une formalité.
Il faut bien reconnaître que nous avons des têtes sympas !

C'est parti, nous faisons nos premiers mètres en roulant à gauche. Finalement on s'y fait très vite, même au niveau des ronds points. Les automobilistes anglais respectent les cyclistes. Ils ne dépassent jamais si la visibilité n'est pas parfaite et lorsqu'ils dépassent, ils respectent toujours la distance de sécurité. Nous avions déjà connu cela en Allemagne, en Suisse et en Espagne. Finalement, il n'y a que les français qui se croient tout permis lorsqu'ils sont au volant !.
Ici, le cycliste et le piéton sont toujours prioritaires !

C'est par le front de mer que nous quittons Plymouth pour nous diriger vers "The Hoe".

The Hoe est un vaste parc très fréquenté. Les pelouses dominent la mer et les anglais aiment s'y retrouver. Sur cette colline de nombreux monuments rappellent le rôle historique de Plymouth.

L'Armada Memorial rappelle la défaite de la marine espagnole qui en 1588 avait attaqué l'Angleterre.

Un autre monument rend hommage à la Royal Air Force.

Le Naval War Memorial rend hommage aux morts de la Marine Nationale. 22443 noms y sont gravés.

Sir Francis Drake, corsaire, explorateur, esclavagiste des années 1500, premier européen à être arrivé sur la côte ouest du Canada nous salue.

La Smeaton's Tower domine toute la colline. Nous l'avions vu de très loin depuis le Pont Aven.

La Tinside Pool est une piscine d'eau de mer, située au pied du Hoe, en bordure du Sound, le port naturel de Plymouth.

Nous redescendons la colline en suivant la piste cyclable et en longeant la citadelle royale.
Nouvelle halte près du port où se trouve Le National Marine Aquarium qui est le plus grand aquarium de Grande-Bretagne. Son bassin est le plus profond d’Europe.

Une passerelle permet de traverser. C'est un pont tournant qui permet l'entrée et la sortie des bateaux dans le port.

En suivant les panneaux de la voie verte du National Cycle Network 27, nous quittons Plymouth après avoir franchi le Plym River par un pont passerelle.
Cette passerelle a été construite uniquement pour permettre aux cyclistes et au piéton de traverser le fleuve sans emprunter le Laira Bridge très fréquenté.

Cap au Nord, nous pénétrons dans le Devon en longeant le River Plym.
Après être passé sous l'autoroute, par des voies très bien emménagées, nous quittons définitivement la banlieue de Plymouth. Nous allons rouler sur une piste réservée aux vélos, en faux plat montant, essentiellement en forêt en passant sous plusieurs ponts de chemin de fer. Ce sera pour moi l'occasion de changer de monture.

La piste continue de s'élever régulièrement. Nous allons même emprunter un petit tunnel.
Tout au long de la montée, nous croisons de nombreux cyclistes.
Beaucoup pédalent en famille, c'est déjà la fin de l'après midi dominicale et tout le monde retournent sur Plymouth après une journée passée à la campagne.

La pente s'accentue à l'approche de Clearbrook. La piste fermée par une barrière, nous indique que nous rentrons dans une zone de pâturage.
Une longue ligne droite toujours en montée, nous attend à la sortie de Clearbrook.

C'est curieux, nous avons l'impression d' être en montagne alors que nous ne sommes qu'à 173 m d'altitude.
Les moutons, les chevaux pâturent en toute liberté.

En ouvrant et refermant plusieurs barrières, et en franchissement plusieurs viaducs, nous continuons de monter jusqu'à Yelverton où nous retrouvons beaucoup d'activité et beaucoup moins de calme en nous rapprochant de l'A386.
Nous sommes au point culminant de notre étape.

Après Horrabridge, nous commençons notre descente vers Tavistock, toujours sur une voie réservée aux cyclistes et en franchissant, à nouveau, des viaducs dont le Gem Bridge qui surplombe de 24 m la vallée.
Le tunnel de Grenofen va nous donner l'occasion de tester notre équilibre dans le noir ce qui n'est pas aussi évident. Le regard doit rester concentré sur le bout du tunnel et il ne faut surtout pas s'arrêter de pédaler !

En profil toujours descendant, le National Cycle Network 27 va nous mener jusqu'à Tavistock en prenant le chemin des écoliers à travers de petits lotissements puis en longeant le Tavy Canal puis la River Tavy.
Ce n'est pas par une 4 voies, c'est le moins que l'on puisse dire, que nous entrons dans Tavistock.

Il est 17 h 30, heure anglaise, lorsque nous arrivons à l'hôtel The Queen Head après un peu plus de 35 kms parcourus dans le Devon.

La porte de l'hôtel est fermée. Un couple de motards belge patientent depuis un bon moment devant la porte.
L'hôtel a aussi un pub qui à cette heure ci tourne à plein.
Les serveurs passent et repassent avec leurs plateaux chargés de bières, sans prêter attention à notre présence. Ce n'est qu'après de longues minutes qu'enfin un responsable décide de s'occuper de nous.
Il était temps, le motard belge assoiffé commençait à se demander s'il allait lui rester une bière pour se désaltérer !

L'établissement a été rénové comme en témoigne les fortes odeurs de peinture. Notre chambre est très confortable et le prix de 39 livres est relativement bas par rapport aux établissements que nous aurons l'occasion de fréquenter lors de notre séjour en Angleterre.
A ce prix là, les petits déj ne sont, par contre, pas compris. D'ailleurs, ils ne font pas les petits déj. Il va falloir se débrouiller seuls demain matin !

Reste pour nous, ce soir, à trouver un resto tout en visitant la ville. .

Tavistock est une petite ville de 12000 habitants, c'est la ville de naissance de Sir Francis Drake. Il est décidément partout celui là, jamais on aura autant parlé de lui aujourd'hui.

L'église St Eustatius.

L'Hôtel de Ville

Les ruines de l'Abbaye au bord de la River Tavy

Côté resto, le bilan est maigre pour un dimanche soir, un resto chinois et un resto indien, ce n'est pas ce que nous recherchions et c'est résignés que nous retournons à l'hôtel. Il ne nous reste plus qu'à ouvrir une boîte de sardines de la Belle Iloise !
Mais, nous sommes vraiment des boulets, le pub de l'hôtel est toujours ouvert et en plus nous pouvons y manger.

Comme des bons boulets que nous sommes, nous nous installons à une table en attendant la venue d'une serveuse.
Un bon quart d'heure après, nous sommes toujours au même point. Les serveurs nous ignorent.

Prêt à quitter les lieux, utilisant mon anglais de la classe de 6 ème, je me risque à interpeller une serveuse.
Je finis par comprendre qu'il faut aller commander au bar mais surtout, auparavant, il faut repérer une table vide et donner le N° au bar pour passer commande.
Un anglais comprenant notre désarroi, nous sera, ce soir là, d'un grand secours. Sans lui, la boîte de sardines était assurée ! Il faut régler d'avance au bar, prendre les boissons et attendre gentiment l'arrivée des plats à notre table.

Ce soir là, les boulets ont mangé des pâtes avec du poulet taillé en rectangle façon poisson surgelé ! C'était un peu curieux mais c'était bon.
Pour le dessert, pas de surprise un crumble aux pommes.
Le tout pour un peu plus de 52 euros.

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Carte de notre itinéraire

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De Tavistock à Exeter._

Lundi 6 juin 2016

Nous quittons l'hôtel The Queens Head après un léger petit déj pris dans la chambre en utilisant les "amuse gueule" destinés aux clients pressés comme nous ! 2 ou 3 petits gâteaux secs, du thé et de la crème, rien à voir avec le fameux breakfast anglais !

Le départ, sous un ciel nuageux, nous met tout de suite en condition.
La bosse est raide . Nous ne tardons pas à retrouver une voie réservée aux cyclistes et comme la veille, des ponts de chemin de fer indiquent que nous sommes sur l'itinéraire d'une ancienne voie ferrée.
Un peu plus loin, nous voici en bordure de l'A386 où une piste cyclable nous permet de pédaler en toute sécurité.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous la quittons pour partir vers l'Ouest en passant devant le village de vacance d'Harford Bridge.
Après avoir franchi la River Tavy, une bosse à la pente régulière, nous conduit jusqu'au petit village de Peter Tavy.

A la sortie de Peter Tavy, nous allons rencontrer un passage délicat sur près d'un kilomètre. Le chemin serpente dans des prairies où seuls les bêlements des brebis troublent le calme de ce début de matinée.
En raison des nombreux cailloux qui se dérobent sous nos roues, un VTT serait plus approprié.
Les attaches des sacoches sont soumises à rude épreuve mais elles tiennent bon !
Le chemin descend jusqu'au bord de la River Tavy que nous traversons à nouveau.

Par une petite route, nous grimpons jusqu'à Mary Tavy, autre petit village où la Red Telephone Box, la célèbre cabine téléphonique rouge britannique semble encore être utilisée.
Elle disparait peu à peu des rues de Londres et elle est devenue aujourd'hui un objet de collection.
Nos sacoches étant déjà bien remplie, nous la laisserons, à regret, au bord du chemin.

L'itinéraire se poursuit dans le Parc National du Dartmoor, un des 15 parcs nationaux britanniques.
Les paysages sont composés de landes et de roches granitiques.

En nous dirigeant vers Brentor, nous sommes à nouveau dans les pâturages avec de nombreux moutons en liberté au bord de la route.
Le soleil est là mais malheureusement les nuages aussi et dès que le soleil disparait, la température n'est pas celle d'un mois de juin.
Nous sommes entourés par les collines qui s'étalent à perte de vue.
Petite descente vers Brentor et à nouveau une longue montée sur de petites routes bordées de haies parfois très hautes ce qui a, au moins le mérite, de nous protéger du vent.

La partie suivante de notre parcours nous mène jusqu'aux gorges de Lydford. Ce sont les plus profondes du Sud Ouest de l'Angleterre.
Nous redoublons de prudence, en roulant à gauche, sur cette petite route très sinueuse et en passant sous plusieurs ponts encore plus étroits.

Le village de Lydford est situé un peu plus loin. Le Norman Castle témoigne de son passé médiéval.
Au moyen Age, il a servi à la fois de tribunal et de prison afin de régler les délits commis dans les forêts royales du Dartmoor ou dans les mines d'étain nombreuses dans la région.

L'église de Lydford.

A la sortie de Lydford, nous prenons, à gauche, la Granit Way, voie verte, qui va nous mener jusqu'à Okehampton.
La voie verte monte progressivement en franchissant plusieurs viaducs.

Petite halte sur le Lake Viaduc.

Le paysage est toujours aussi vallonné. A seulement, à peine 300 m d'altitude, nous trouvons une étrange ressemblance avec l'Aubrac .

La voie verte passe à proximité de Sourton et de sa petite église St Thomas A Becket.

Etrange panneau indicateur.

Quelques kms plus loin, nous voici sur l'impressionnant viaduc de Meldon.
Il a été construit en 1874 pour assurer la liaison ferroviaire Waterloo Plymouth. Il a été fermé à la fin des années 1960.

La voie verte descend lentement vers Okehampton puis, la pente s'accentue dans les rues de la ville pour arriver au centre ville.
A la recherche de pain, c'est avec mon bel accent limousin que je demande à une brave dame où se trouve la bakery.
La dame ne comprend pas ce que je cherche. Ce n'est qu'à la 3 ème demande qu'elle me dit : La beïkeuri ? Yes. C'est ce que j'avais cru demander !
Elle se lance alors dans une longue explication où je ne capte que les left, et les right etc... Speak more slowly please !
J'ai tout de même trouvé la bakery grâce au langage des signes !

Nous en avons profité pour acheter des gâteaux parce que j'avais cru comprendre que la dame m'avait dit aussi que c'étaient les meilleurs de la région !
Un peu perdus dans nos livres, nos pound et nos pence, nous n'avons pas fait rire la baker au moment de régler.
Pas beaucoup d'humour ces anglais !

Pour la pause de midi, c'est au château d'Okehampton que nous allons manger.
Quant on a les moyens pourquoi se priver !

Certes, le château a un peu souffert depuis sa création au 11 ème siècle. C'était alors une résidence confortable et somptueuse.
Il a été érigé en surplomb de la rivière Okement où nous allons finalement pique niquer.

Comme nous sommes arrivés en descente à Okehampton, ce n'est pas une surprise, pour en sortir, nous devons regrimper !.
Direction plein Est !

C'est l'heure de l'embauche et ce tronçon ne va pas nous laisser un bon souvenir.
La circulation est dense et l'itinéraire est commun avec les véhicules qui filent vers l'autoroute.

Dans Okehampton, nous roulons sur les trottoirs. Nous ne voulons créer le bouchon du siècle à notre allure de 7 à 8 km/h.
A la sortie, plus de trottoirs, il ne nous reste plus qu'à serrer les fesses !

Quelques kms plus loin, c'est avec un certain soulagement que nous franchissons l'autoroute.
La route devient plus calme à l'approche de Sticklepath.

La route vallonnée nous fait traverser les petits villages de Ramsley et de de Whiddon Down où nous franchissons à nouveau l'autoroute pour prendre une route encore plus calme en direction de Cheriton Bishop.

Nous sommes en profil descendant ce qui n'empêche pas quelques belles petites côtes que l'on peut voir longtemps en avance et malgré l'élan, nous buttons sur les plus forts pourcentages.
Ce sera le cas à Crockernwell, à Cheriton Bishop et enfin à Tedburln Ste Mary où nous quittons la route d'Exeter pour nous diriger sur Pathfinder Village.
Afin de limiter le nombre de kms, c'est l'endroit que nous avons choisi pour faire étape.
Ce soir, nous dinons et nous couchons au golf !

Accueil sympa au Fingle Glen Golf Hotel. Pour 65 livres petits déjeuners compris notre chambre est confortable.
Nos vélos trouverons refuge dans local que j'avais pris pour le local à poubelle mais qui en réalité utilisé pour composter le gazon des greens.

Nous avons parcourus aujourd'hui 61 kms totalement à l'intérieur des terres pour un dénivelé de 853 m.
La première partie de l'étape était la plus agréable. La seconde sur des routes communes à la circulation beaucoup moins passionnante.
La météo n'a pas non plus était super, mais le soleil s'est montré très souvent, réchauffant ainsi la température de ce mois de juin plutôt frais.
Et puis, il pleut, il pleut à Limoges !!!!!!.

Un petit tour au golf avant le repas.

Ce n'est pas une piste de luge mais bien un parcours de golf !

Pour 35,50 livres nous allons prendre un bon repas avec le soutien très apprécié d'une jeune française, qui exerce la profession de représentante et qui au moment de la commande est gentiment intervenue pour jouer le rôle d'interprète.

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Carte de notre itinéraire

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D'Exeter à Weymouth._

Mardi 7 juin 2016

Ce matin, nous avons droit au petit déjeuner.
La jeune femme représentante est encore là mais, malgré son soutien, le jus d'orange souhaité (orange juice) s'est transformé en 2 pleines assiettes de quartiers d'oranges !

L'étape du jour va nous rapprocher de la côte mais, ce matin, le soleil est aux abonnés absents.
Autre petit souci, mon rasoir est totalement déchargé. Il a dû rester en contact toute la journée d'hier dans la sacoche et comme je n'ai pas emporté le chargeur je suis dans l'obligation de trouver des rasoirs jetables et de la mousse à raser.

Nous retrouvons la route d'Exeter après avoir grimpé 2 bosses sévères. Une bonne mise en jambes !
En descente, nous traversons le petit village de Whitestone puis, c'est l'entrée dans Exeter.

Je ne reviendrai pas en France barbu, j'ai trouvé mon bonheur dans une petite supérette, rasoirs et bombe à raser sont désormais dans les sacoches.

A la recherche de la cathédrale d'Exeter, une dame en vélo, à qui nous demandons notre chemin en anglais limousin, nous réponds en français.
C'est une bretonne qui vit désormais à Exeter.
Elle nous propose de la suivre à vélo mais, dans une rue montante, elle pose pied à terre. La flèche de la cathédrale étant maintenant bien en vue, nous la quittons après l'avoir remercié.

Sur la place de la cathédrale.

Nous quittons la cathédrale après avoir salué Richard Hooker thélogien de la pensée théologique anglicane.
D'une manière générale, pour Hooker (1554 - 1600), les chrétiens doivent se préoccuper avant tout de ce qui les unit plutôt que de ce qui les divise.
Une théorie qui aujourd'hui n'est malheureusement pas encore appliquée !

Nous redescendons au bord de la rivière Exe pour emprunter la piste cyclable et suivre ainsi la Nationale Cycle Route 2.

Nous quittons Exeter en longeant toujours la rivière Exe.
Le parcours cyclable serpente entre les étendues d'herbe emprisonnées dans les nombreux bras de l'Exe.
Cette partie, totalement plate, est aussi le territoire des vaches et des moutons.

Nous franchissons l'Exe avant d'entrer dans la petite ville de Topsham.
Situé au fond de l'estuaire, c'était autrefois un important port de mer.
Nous découvrons aujourd'hui un charmant petit port, sous le soleil, malgré la brume qui a du mal à se dissiper.

Nous quittons Topsham par des petites ruelles et nous retrouvons la piste cyclable pour franchir la rivière Clyst sur des passerelles en bois équipées de postes d'observation des oiseaux. La River Clyst se jette dans l'estuaire de l'Exe devenue très large.

La piste va longer l'Exe jusqu'à Exmouth située à l'entrée de l'estuaire et au début de la côte jurassique.

Nous passons ainsi à Exton puis à Lympstone où nous longeons le camp d'entraînement des Royal Marines Commando en plein exercices de combat au corps à corps.

A Exmouth, notre itinéraire ne prévoit pas de longer le bord de mer.
C'est donc par les rues bordées de maisons typiques que nous continuons notre avancée.

Nous traversons un grand parc situé en plein centre ville.
De nombreux jeunes en uniformes scolaires y prennent la pause de la mi journée.
A la sortie du parc, surprise : Road Closed !

Malgré la bonne volonté d'un couple de piétons, nous allons mettre un certain temps à trouver un itinéraire de remplacement.
Nous n'avons jamais su ce que faisait toute cette eau à cet endroit. En effet, aucune rivière ne figure sur la carte !

Nous devons grimper pour rejoindre la voie verte au dessus d'Exmouth.
C'est une raison de plus de regretter de ne pas avoir fait le détour par le bord de mer sans doute plus agréable.

Toutefois, nous avons la chance de pédaler dans le calme sur notre voie verte, avec sur la fin, une jolie partie en forêt où un chevreuil va bien vouloir faire un bout de chemin avec nous.
La piste redescend sur Knowle Village puis par la route, nous laissons, à droite, Budleigh Salterton pour nous diriger vers la River Otter.
Notre itinéraire doit longer cette petite rivière pour remonter vers le Nord.
Problème, pour la 2 ème fois de la journée, un panneau qui ne laisse aucun doute barre le chemin qui grimpe dans la colline : Road Closed.
Vu le profil, nous hésitons à franchir le barrage et puis, il est près de 13 h, autant casser la croûte avant de prendre une décision.

Nous nous installons sur l'herbe en bordure d'un chemin de randonnée. Entre nous deux, la boite de sardines est ouverte, le saucisson est déballé et le joli pain que nous avons encore eu du mal à nous procurer rejoint le tout.
2 randonneuses arrivent accompagné d'un chien, un peu fou fou qui vient renifler ce que nous nous apprêtons à manger.
Une des 2 dames le rappelle à l'ordre, puis les 2 dames montent avec leur chien dans leur véhicule stationné tout près.
C'est alors que le chien s'échappe de la voiture et revient nous voir.
Nous planquons le saucisson mais soudain, le cabot ouvre une gueule énorme et la referme en plein milieu de notre pain tant convoité.
En un quart de seconde, le cabot repart avec le pain dans sa gueule sous les cris de sa patronne qui ne cesse de répéter : Sorry ! Sorry ! Sorry !

Voilà comment un cabot anglais à mis fin au pique nique de 2 pauvres malheureux touristes français !

Il ne nous reste qu'à tout remballer !

Vu le pot que nous avons aujourd'hui, pas question non plus de tenter notre chance sur le chemin fermé.
C'est donc par la route assez fréquentée que nous allons rejoindre Otterton.

A la sortie de cette petite ville, une bonne côte nous attend.
Le pourcentage est important surtout vers le sommet et .... nous allons donc user, un peu plus, les semelles de nos godasses !
Nous avons toutefois, une excuse ! Nous sommes en manque de pain et de saucisson !

Au sommet, nous avons une vue sur la côte jurassique mais la brume de chaleur est, elle aussi, décidée à nous jouer des tours !

Comme cela a été souvent le cas depuis notre départ de Plymouth, la route que nous suivons est très étroite.
Elle est bordée de haies.
Les anglais sont plus écolos que nous, d'une manière générale, ils ont conservé les haies. C'est un plus pour la nature et les oiseaux.
A cette époque de l'année, elles ne sont pas taillées et les orties en ont fait souvent leur terrains favoris !

La route ne compte aucun accotement, ce qui rend les croisements très difficiles.
Les Anglais roulent à gauche, nous le savions avant de partir, heureusement pour nous, mais ce que nous ne savions pas c'est qu'ils roulent très à gauche et, sur ces routes étroites, les ailes et les portières des véhicules sont très souvent en contact avec les haies.

Toujours par la route devenue un peu plus large, nous plongeons ensuite vers Sidmouth.

Sidmouth est située à l'embouchure de la River Sid.
Pas de bain de pieds pour les cyclistes, une passerelle a été spécialement construite pour eux.

A la sortie de Sidmouth, la pente est rude.
Rarement, nous avons monté une bosse aussi raide.
Conséquence : une marche forcée de près d'un km avec arrêts obligatoires tous les 10 m pour reprendre son souffle !

Enfin sur le plateau, nous passons près du village de Salcombe avant d'atteindre par une folle descente étroite le petit village de Branscombe.

La descente toujours aussi rapide continue jusqu'à Vicarage et de suite c'est une nouvelle montée très raide qui nous attend. En plus, la route est fraîchement gravillonnée, ce qui n'arrange rien.

Cette route n'est pas réservée aux cyclistes et elle est tellement étroite qu'il est impossible de se croiser.
D'un mauvais oeil, nous regardons les orties qui sont prêts à chatouiller nos mollets !
Heureusement, de nombreux espaces de croisement ont été aménagés ce qui oblige parfois les véhicules à faire marche arrière pour se garer.
Ceux qui nous suivent ne peuvent pas non plus nous doubler. Ils doivent attendre le dégagement suivant pour le faire. Ils le font d'ailleurs avec un calme impressionnant ! Le flegme anglais !
A maintes reprises, nous avons dû mettre pied à terre pour les laisser passer.
Repartir en pleine pente, sur des gravillons n'a pas été de tout repos.

Nous nous sommes demandés ce que faisaient là tous ces véhicules.
Est-ce des locaux qui après leur journée de boulot, regagnent leur domicile situé dans un des petits villages que nous traversons ?
Est-ce des parents qui raccompagnent leur progéniture après la sortie de l'école ?
Est-ce des touristes comme nous qui souhaitent voir au plus près la côte jurassique ?
On ne le saura jamais, ce qui est sûr, c'est que la Nationale Cycle Route 2 n'est pas, à cet endroit, la plus tranquille.

Après une nouvelle descente, voici Beer.
L'endroit nous rappelle un peu les paysages du Cap Corse.

La côte de Beer nous attend à la sortie de la ville.
Pour être francs, nous aurions préféré la côte de boeuf !
La pente est cependant beaucoup moins raide et surtout la route est plus large.

Sur cette route vallonnée, nous pédalons sur une petite piste cyclable. Il en sera ainsi jusqu'à Seaton.

La baie de Seaton a la particularité d'être encadrée par des falaises blanches à l'Ouest et des falaises rouges à l'Est.

Le fait d'avoir traversé Beer, quelques kms auparavant, nous a donné soif.
Confortablement installé à la terrasse d'un bar restaurant, situé sur l'esplanade de Seaton, nous profitons de la vue donnée sur la grande plage de galets avec, en fond sonore, les cris des mouettes et des goélands.
Un panneau invite d'ailleurs les touristes qui prennent leur repas sur cette terrasse d'être très méfiants vis à vis de ces oiseaux marins.
Nous en aurons la confirmation, du côté de St Malo, quelques jours plus tard, mais ceci est une autre histoire !

Rassasiés, nous quittons la côte pour nous diriger vers le Nord.
A la sortie de Seaton, nous allons prendre un sentier à peine visible.
Il est tellement étroit que nos sacoches fauchent aux passages les orties (encore eux) ! Si le chardon est l'emblème de L'Ecosse, nous donnerions volontiers les orties comme emblème de l'Angleterre à la place de la rose !
Après notre passage, le sentier est plus large !

Toujours plein nord, nous longeons la vallée de la rivière Axe.
C'est ainsi que nous traversons les villages de Colyford puis de Colyton. où nous retrouvons nos petites routes étroites bordée de haies et d'orties !

Des petites côtes vont agrémenter cette fin d'étape du côté de Whitford où nous allons rouler sur une route fraîchement goudronnée avec de gros graviers.

Nous approchons du but, lorsque qu'un grand troupeau de vaches bloquent notre avancée.
Ces vaches ont, elles aussi, le flegme britannique. Doucement le matin, pas trop vite le soir.
L'agriculteur qui les accompagne n'a visiblement pas envie de les brusquer !
Nous attendons patiemment en constatant les dégâts causés sur la chaussée !
Il est bien évident, qu'à cette allure, elles ont tout le temps de se soulager sur place.
Cela a au moins le mérite de compacter les gravillons !

En slalomant entre les traces laissées par les bêtes à cornes, nous repartons pour nous diriger vers le petit village de Kilmington.
Notre point de chute se trouve à la sortie du village en bordure de l'A35.

Situé à côté d'une station service, l'hôtel Restaurant A35 Pit Stop ressemble davantage à un routier.
Les repas sont très corrects et la présentation des plats est soignée.
Nous serons ce soir les 2 seuls clients de l'établissement.
A la fin du repas, le responsable après nous avoir demandé si nous sommes satisfaits, nous présente la personne qui était aux cuisines. Ces paroles et une petite coupelle remplies de pièces de monnaie nous font comprendre qu'il est de bon ton de laisser un pourboire. Ne pas le faire n'est pas très bien vu en Angleterre !

Quant aux chambres qui sont de plain-pied, il n'y a rien à redire. Nous craignions pour le bruit de la circulation mais il n'en sera rien.
Nos vélos, eux aussi sont satisfaits, ils vont passer une agréable nuit dans un petit cabanon.
Le coût de notre séjour sera de 44,44 euros pour les repas et de 91,64 euros pour la chambre et les petits déjeuners ce qui est un peu cher par rapport aux établissements français.

Après le repas, la petite promenade digestive va nous mener dans le village de Kilmington.
Comme dans nombreux villages britanniques, l'église est entourée par le cimetière.
Nous sommes très surpris de voir sur une tombe, des fleurs plantées dans les chaussures appartenant vraisemblablement au défunt.
Est-ce une tradition ?
Avec l'austérité de l'église, ce n'est pas vraiment gai, tout çà !

Heureusement, un peu plus loin, nous prenons plaisir à voir évoluer des groupes de jeunes en pleine partie de base ball.

Notre 3 ème journée en Angleterre se termine.
Cette étape longue de 75 kms fera partie des plus difficiles de notre périple.
Plus que les kms, ce sont les côtes difficiles qui nous ont marqué.
Côté touristique, c'était une étape au paysage très varié.
Nous avons pédalé à l'intérieur des terres mais aussi sur les bords de mer.

Malheureusement, nous n'avons pas pu profiter pleinement de la beauté de la côte jurassique. La brume a gâché un peu le paysage. Le soleil était pourtant au rendez-vous.

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Carte de notre itinéraire

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4 ème étape : Axminster - Weymouth_

Mercredi 8 juin 2016

Pour nous, ce matin, petit déj traditionnel français.

Nous quittons l'hôtel en prenant l'A35, toujours aussi fréquentée.
Heureusement, nous sommes en sécurité sur une piste cyclable.

Sur du plat, Axminster est atteinte assez rapidement.
Nous ne rentrons pas dans le centre de cette ville du Devon située en surplomb de la rivière Axe.

Nous commençons à monter dans les rues de la ville et dès la sortie, nous retrouvons nos petite routes tranquilles.

Notre itinéraire, en pleine nature, nous fait bifurquer à maintes reprises.
Le profil est montant jusqu'à la petite ville de Raymond's Hill qui comme son nom l'indique est située en haut d'une colline.

La partie suivante va être très vallonnée et va nous permettre d'atteindre les villages de Wooton Fitzpaine puis de Whitchurch Canonicorum, 2 noms très faciles à retenir !.

Les collines se succèdent dans cette campagne très verte. C'est le signe qu'il pleut souvent !.
Pour l'instant, il ne pleut pas mais le ciel est couvert.

Toujours sur la National Cycle Route 2, le paysage ne varie guère vers les villages de Shave Cross, de Broad Oak, de Dottery et de Pymore.
Juste après ce petit village, nous prenons, à gauche, une toute petite piste cyclable qui va nous amener jusqu'à Bradpole.

A Loders, autre petit village tranquille, nous sommes accueillis par Sir David et Edward.
Nous en profitons pour admirer de belles maisons au toit de chaume.

Notre petite route nous conduit ensuite à Uploders puis à Shipton Gorce.
De nombreuses fermes bordent la route, toutes ont un nom.

En passant devant la Mobury Farm, un panneau posé sur la barrière d'entrée nous fait stopper net : Fresh Bread Today
Depuis Plymouth, nous avons toujours eu un peu de mal pour nous procurer du pain et c'est ici, en pleine campagne, que nous allons trouver notre bonheur !
Nous poussons la barrière mais personne ne vient à notre rencontre.
Un petit bâtiment annexe est ouvert. Il y des légumes, du lait, des oeufs mais aussi du vin des gâteaux des conserves et bien sûr du pain frais. Une véritable petite épicerie !
Il y a de tout mais, aucun être humain. Nous appelons en vain. Alors que nous apprêtons à repartir les mains vides. Un homme entre. Il prend une bouteille de lait, glisse un billet dans une boite, prend la monnaie dans une coupelle pleine de pièces et ressort. En nous voyant, il comprend notre embarras.
Les prix sont affichés sur chaque produit. Il faut donc se servir tout seul. Une calculette est à disposition pour comptabiliser le tout. Il faut payer en déposant les billets dans la boite et en reprenant sa monnaie.
Si ce brave homme n'était pas passé à ce moment, nous serions repartis sans notre pain et nos ships.
Une belle confiance de la part des fermiers ! Certes, il n'y a pas de frais de personnel mais en fin de journée, la recette n'est peut être pas celle espérée !
C'est aussi le signe, qu'à part les chiens, il n'y a pas de voleurs en Angleterre !

Le pain dans les sacoches, nous voilà repartis vers Littlebredy.
Une longue montée avec un passage très difficile, à la sortie de ce petit village, va nous mener au point culminant de notre journée.
198 m d'altitude ! Ce n'est tout de même pas rien !

Depuis notre départ, nous avons roulé sous un ciel couvert et maintenant, la brume nous accompagne jusqu'au Hardy Monument. Le site offre une vue imprenable sur la campagne alentour. Du moins c'est écrit dans les guides !

Le monument a été érigé en 1884 en mémoire du vice amiral Thomas Hardy, capitaine de frégate durant la bataille de Trafalgar.
Le monument peut faire penser à une cheminée, c'est en réalité la représentation d'une longue vue utilisée par l'amiral.

Nous allons pique niquer au pied du monument.
2 gros chiens vont venir nous rendre visite mais nous planquerons le pain !.
Des tables sont installées près d'une caravane. Une dame propose des boissons et des glaces.
Nous allons y prendre le café. Ce n'est pas 2 tasses que nous donnera la sympathique commerçante mais la cafetière entière. En prime, nous avons même droit à quelques gâteaux secs.

C'est l'heure pour nous de repartir.
Le Dieu Soleil se fout de notre tronche !
Nous avons à peine entamé la longue descente en ligne droite que le soleil daigne trouer les nuages.
En nous retournant, nous pouvons voir le sommet totalement dégagé. Tant pis pour la vue, nous ne regrimperons pas admirer le panorama !

Nous traversons le petit village de Winterbourne St Martin et à la sortie de ce village, sans Garmin, nous n'aurions pas vu le petit chemin de terre qui part, en montée, sur la droite.
Là encore, nous aurions été plus à l'aise en VTT. Nous traversons une cour de ferme pour reprendre un autre chemin. Nous sommes alors dans la plaine, au pied du Maiden Castle.
Nous pensions voir un château mais, c'est en réalité, une colline fortifiée qui date de l'âge de Fer.
Notre chemin, tout en ligne droite, comportent plusieurs péages, barrières à bestiaux, que nous devons soigneusement refermer.

Quelques kms plus loin, nous arrivons à l'entrée de Dorchester.
Nous allons éviter le centre ville en prenant une piste cyclable se dirigeant vers le sud en direction de Weymouth.
Heureusement que nous avons cette piste cyclable.
C'est la première fois, depuis notre départ de Plymouth, que nous voyons autant de circulation !
Tous se dirigent vers Weymouth qui se trouve en bord de mer mais qui est aussi un point de départ pour les ferries.
La piste cyclable longe l'A354 et nous pédalons maintenant sous un soleil éclatant !
C'est un point positif. Côté négatif, le paysage n'est pas des plus jolis en bordure de cette voie à grande circulation, le calme est aux abonnés absents et en plus, çà grimpe !

Une dernière bosse pour passer au dessus de l'A354 et le final est beaucoup plus facile jusqu'à l'entrée de Weymouth où nous rattrapons toutes les voitures qui nous ont doublées et qui bouchonnent maintenant sur plus de 2 kms !

Toujours par des pistes cyclables, nous entrons dans Weymouth en longeant la River Wey et le Radipole Lake.

Tout ceci nous conduit jusqu'au port puis au Sailor Return terme de l'étape du jour.

Cela n'engage que nous mais, nous n'avons pas une bonne impression en pénétrant dans l'hôtel.
Cela ressemble à une maison de passe. Si çà ne l'est plus, je mets ma tête à couper, qu'un jour, çà l'a été !
Cela nous rappelle étrangement ce que nous avions connu du côté de Shaffhaussen lorsque nous étions allés en Allemagne.

Premier souci : Il faut payer de suite mais impossible de se faire comprendre par la jeune personne qui nous accueille.
Elle semble me donner 2 tarifs alors que j'ai réservé une chambre pour 70 livres. Je n'y comprends rien, elle non plus. En désespoir de cause elle prend ma carte bancaire pour encaisser le montant du séjour. En regardant le reçu plus tard, dans la soirée, je vais me rendre compte que 80 livres ont été prélevées ! Fin du 1 er épisode !

2 ème épisode : l'accès à la chambre.
Il faut prendre une porte dérobée qui prend dans le bar. L'escalier est raide et étroit. Le couloir du 1 er étage est si petit que je ne peux pas passer avec une sacoche à chaque bras.
Bien évidemment, notre chambre est au second et dernier étage. Second escalier pour y grimper et, à mi pente, il faut se courber en deux si on ne veut pas se fracasser le crâne sur la poutre !
Fin du 2 ème épisode !

3 ème épisode : La chambre. Elle est sous les toits. Superficie 6 m2 à peine. 2 lits, mais il faut pousser le premier lit si l'on veut ouvrir la porte.
Le top c'est l'électricité ! Aucune prise que des multiprises entremêlées à même le sol, au milieu de la chambre. Elles ne sont pas de toutes premières fraîcheurs, recouvertes de taches de peinture et branchées les unes sur les autres ! La télé ne marche pas et pour cause, les prises sont mal branchées ! Pas de wc, pas de salle d'eau, ni même un petit lavabo, le tout est à l'étage en dessous. Fin du 3 ème épisode !

4 ème épisode : Les boulets entrent en action. Jacqueline descend au 1 er étage prendre une douche. Elle m'appelle à la rescousse. La douche ne fonctionne pas. Je descends et en sortant, la porte de la chambre se referme derrière moi. La clé est à l'intérieur. C'est le retour des boulets de Roscoff !
Torse nu, en slip, je découvre une seconde douche qui semble fonctionner puis, toujours aussi élégamment habillé, je descends au bar retrouver la jeune femme qui nous a reçu.
Nous remontons tous les deux. Elle ouvre la porte avec une autre clé et par un tour de passe passe, annule la fermeture automatique la porte.

5 ème épisode : Les boulets bis : Changés et douchés, nous décidons de partir visiter Weymouth. Lorsque nous voulons fermer la porte avec clé, la clé ne tourne pas. Impossible de fermer notre porte. Nous pensons que la serrure est cassée. Nouvelle descente et nouvelle remontée avec la jeune femme. Il fallait simplement remettre le verrouillage auto du verrou !

Après tous ces péripéties, nous voilà sur le port et en vélo pour visiter Weymouth.

Weymouth est une des stations balnéaires les plus connues d'Angleterre. La baie s'étale sur près de 5 kms mais, malheureusement, la brume ne nous permet de voir nettement les falaises de la côte jurassique.

Depuis la plage, vue sur la ville.

Sur l'esplanade de la plage, les vélos sont interdits, c'est donc à pied que nous déambulons.

Monument dédié aux Australiens et Néo-Zélandais venus de loin pour défendre la liberté lors de la 1 ère guerre mondiale. On remarque les chapeaux au pied de la stèle.

Travail très soigné d'un sculpteur sur sable.

Le Nothe Fort est situé à l'entrée du Port de Weymouth.
Ce fort a joué un rôle de défense lors de la 2ème guerre mondiale. La base de Portland toute proche abritait les navires anglais et américains.

A Weymouth, les restos ne manquent pas et comme toujours nous avons du mal à nous décider.
C'est au Crustacean que se porte notre choix.
Le resto est un peu select. Nous choisissons des moules. Il y a 2 tarifs 7 et 14 livres. Le serveur nous fait comprendre qu'au prix de 14 livres c'est pour 2 personnes.
Logique les anglais ! Nous demandons si pour 7 livres c'est copieux. Aucune crainte à avoir. Parfait c'est parti pour le plat à 7 livres.
Quelques mn plus tard, on nous sert 2 plats différents : une assiette de moules et une assiette de coquilles St Jacques. J'ai à peine avalé la 1 ère moule que le serveur revient très ennuyé, il s'est trompé de table, ce n'était pas pour nous ! Il repart avec nos assiettes. Je ne connaîtrai jamais le client auquel il a manqué une moule !
Nos moules arrivent enfin mais l'assiette n'est pas aussi grande que ce que nous avez dit le serveur. Nous avons donc demandé une seconde tournée. Ce qui revient à dire que nous avons mangé pour 4 ! Avec 2 desserts, nous avons payé 48 livres.
Correct mais un peu cher surtout qu'il n'y avait pas de frites.

Avant de retourner à notre hôtel pour voir si le marin est rentré, nous allons souhaiter une bonne nuit au Roi Georges III qui a fait construire à Weymouth une résidence en 1780 pour y passer l'hiver.
Quand nous sommes arrivés, il était déjà reparti !

Nous avons pu néanmoins admiré sa statue.

Au Sailor Return, les marins sont rentrés !
La salle du bar est archi pleine. Ce soir c'est musique folk.
4 soirs par semaine, il y a une animation musicale allant du karaoké, au country, au folk etc...
Les gens s'attablent, boivent des bières et jouent, à tour de rôle, un morceau de leur choix. A la fin de chaque morceau, un pot circule et chacun y met une petite pièce.

Arrivés, non sans difficultés, sous les sous pentes, nous allons faire très attention de ne pas rester fermer dehors. Je me vois mal descendre en slip au bar !

Bilan de cette 4 ème étape : 72 kms parcourus de Kilmington à Weymouth et 977 m de dénivelé. L'étape a été plus facile que la veille. Nous n'avons pas eu de pluie mais la brume nous a joué des tours. Heureusement l'après midi a été ensoleillée. La fraîcheur était toutefois là en soirée. Nous avons aimé les routes tranquilles du début d'étape et le port de Weymouth. Nous avons moins aimé le trajet Dorchester - Weymouth en bordure de l'A354. Un regret : la brume au Monument Hardy et sur la baie de Weymouth.

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Carte de notre itinéraire

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5 ème étape : Weymouth - Poole

Jeudi 9 juin 2016

Mauvaise surprise, ce matin, le ciel est couvert.

La nuit a été courte, les mouettes et les goélands se lèvent tôt à Weymouth !

Au petit dej, nous ne dérogeons pas à nos habitudes, ce sera encore petit dej à la française.
Des pêcheurs prennent, eux, le breakfast traditionnel : oeuf, bacon, haricots et saucisses, de quoi nous mettre l'eau à la bouche .... quoique ....

Après avoir récupéré nos vélos qui ont passé la nuit dans la salle du petit dej et alors que nous chargeons les sacoches, le serveur vient nous rejoindre avec à la main, un billet de 10 livres et un bout de papier où est écrit : For the key !
Voilà enfin l'explication des 80 livres encaissées la veille !

Il n'est même pas 8 h lorsque nous quittons l'hôtel.
Direction la longue esplanade du bord de plage sur laquelle nous pédalerons en faisant semblant de ne pas voir les nombreux panneaux interdisant l'accès aux cyclistes.
Même le tarif de l'amende encourue ne nous fait pas peur !

Premier arrêt à Overcombe, où une petite épicerie, déjà ouverte, va nous permettre d'acheter notre pain quotidien ! En plus, il est tout chaud !
C'est ici que nous quittons le bord de mer pour nous diriger vers le Nord afin d'y retrouver la Nationale Cycle Route 2.
Cette partie de notre itinéraire ne sera pas balisée. Elle va se faire sur des routes ouvertes à tous les véhicules.

Première bosse à la sortie de la ville. Un épais brouillard va nous accompagner dans cette longue montée.
Nous allons ainsi à notre allure d'escargot, causer quelques petits bouchons. Pas de visibilité, donc, l'automobiliste anglais ne double pas !

Au km 8, nous arrivons enfin au sommet de la colline (140 m) et nous sommes aussi, au point culminant de l'étape du jour.
Normalement, en nous retournant, nous devrions voir la mer .... nous ne voyons que du brouillard !

Dans la descente qui suit, nous passons devant un très grand centre équestre le Whitcombe Racing.

Celui là, c'est un faux !

Celui çi, c'est un vrai !

Après West Knighton, nous retrouvons la Nationale Cycle Route 2. Nous sommes alors, sur le parcours du Petit Tour de la Manche.

En allant maintenant vers l'Est, nous pédalons sur de petites routes où nous ne croisons que très peu de véhicules.
Nous sommes frappés par la beauté des arbres que nous rencontrons.

Il n'est pas rare, non plus, de voir, en pleine nature, des haies de rhododendrons.

Nous poursuivons notre avancée en traversant les villages de Woodsford, de Moreton et en pénétrant dans la petite ville de Wool.

East Stoke, West Holme, Stoborough, autant d'autres petits villages traversés sur une petite route relativement plate.

Après Ridge, le paysage devient plus sauvage. En nous élevant très progressivement, nous abordons les Purbeck Hills, petites collines de craie.

Nous sommes à nouveau dans une zone de pâturage.

De loin, nous apercevons la silhouette du château de Corfe Castle.
Sur la grande route qui descend à Corfe Castle, çà bouchonne.

C'est en poussant nos vélos que nous quittons Corfe Castle .... because ......... çà monte très raide sur cette toute petite route !

Une succession de petites bosses nous amène à Woolgarston puis, très vite, à proximité de Swanage.
Nous avions prévu de faire une boucle pour descendre au bord de mer.
La brume épaisse, nous fait hésiter. Tant pis, nous nous lançons quand même dans la descente tout en sachant que, tout à l'heure, il faudra tout remonter.

Arrivés au bord de mer, voici ce que nous voyons !

Et voici ce que nous aurions dû voir !

Comme c'est l'heure de la pause de la mi journée, nous trouvons refuge dans un parc, face à la mer, en espérant voir la brume s'élever et la température prendre quelques degrés de plus car il ne fait vraiment pas très chaud !.

Nous repartons rassasiés mais toujours sous un ciel couvert. Les falaises de la côte jurassique resteront dans notre imagination !

De retour sur la route que nous avions laissé pour descendre vers Swanage, nous traversons rapidement le petit village d'Ulwell pour nous diriger, sur une route beaucoup plus large, vers Poole.

Comme la veille, le soleil commence à faire timidement son apparition.

Après Studland, nous sommes revenus très près du bord de mer. Les bas côtés sont aménagés en parking sur plusieurs kms. En plein été il doit y avoir foule. Les plages de la baie de Studland attirent, en effet, beaucoup de monde.

Aujourd'hui, c'est beaucoup plus calme. Il n'y a pas de bouchons, heureusement pour nous, parce que c'est aujourd'hui que nous devons passer le bac !

Nous avons du mérite à notre âge mais si l'on veut rejoindre Poole, il n'y a pas d'autres solutions, il faut traverser le petit estuaire de la baie de Poole sur ce bac à chaînes qui fait un bruit épouvantable !

One pound la traversée.

La traversée est très courte. J'ai une petite pensée pour les 2 employés qui font la navette sans arrêts toutes les 10 ', de 7 h du matin à 23 h.
Ils doivent connaître le paysage par coeur ! En plus, comme le bac est tiré par des chaînes, ils n'ont même pas la possibilité de changer d'air en allant faire un petit tour en mer !

Nous remontons sur nos vélos, de l'autre côté de l'embouchure du Port de Poole, pour atteindre la petite péninsule de Sandbanks.

Sur plusieurs kms, nous allons longer la très grande baie de Poole. Nous roulons d'abord, dans les rues puis sur des pistes cyclables qui traversent de grands espaces verts.

Notre souci premier est de regagner le port d'embarquement des ferries.
Dans la matinée, j'ai reçu un mail de Condor Ferries me demandant d'imprimer nos billets pour la traversée de demain.
Difficile lorsque l'on a pas d'imprimante !
Nous trouvons sans difficulté l'immeuble de Condor Ferries. Personne à l'accueil. Une sonnette. Personne ne bouge. Au bout de 5 mn, 2 dames descendent de l'étage supérieur. Elles sont en uniformes de la compagnie. Elles ne parlent pas un mot de français mais elles comprennent rapidement que nous nous sommes trompés de bâtiment. Les boulets que nous sommes, sont entrés dans le bâtiment réservé au personnel de la compagnie. Un écriteau précise bien que pour les billets c'est plus loin ! Pour un peu, nous étions embauchés ! Les dames nous accompagnent au second bâtiment que se partagent Britanny Ferries et Condor Ferries. Au guichet de Condor Ferries, la personne ne parle pas un mot de français ce qui est tout de même étonnant puisqu'elle est chargée de renseigner des personnes qui vont prendre un bateau à destination de la France. C'est finalement la personne de Brittany Ferries qui va nous sortir de ce pétrin.
Il nous dit de ne pas tenir compte du mail et d'aller directement au poste d'embarquement demain matin, puisque, de toute façon, aujourd'hui, l'informatique est plantée !

Rassurés, nous regagnons notre point de chute du jour, une chambre d'hôte, Parkside Bed No Breakfast, située dans un quartier calme de Poole, . Nous sommes très bien accueillis par le propriétaire des lieux. Lui, au moins, il fait l'effort de parler quelques mots de français et il a va nous donner avec une grande gentillesse, tous les renseignements utiles pour visiter Poole.

Dans cette maison, il y a plusieurs chambres d'hôte. La nôtre est très confortable. (45 livres). Comme son nom l'indique, l'établissement ne sert pas le petit déjeuner mais le propriétaire a mis à notre disposition une petit panière contenant des boissons, des gâteaux, des barres de céréales, et tout le nécessaire pour faire, nous même notre petit déjeuner. Les prix des produits sont affichés. Comme nous ne verrons pas le propriétaire, Il faudra laisser l'argent en partant le lendemain.

En suivant les conseils de notre propriétaire nous regagnons le quartier touristique de Poole qui se trouve à proximité du Port.
Le soleil brille maintenant de tous ces feux sur la baie de Poole.

Le port de Poole est le plus grand port naturel d'Europe. C'est de ce port que sont partis de nombreux navires qui ont participé au débarquement en Normandie en 1944.
Il a une superficie de près de 36 km2. Il est par contre très peu profond. La moyenne de hauteur d'eau n'est que de 48 cm. On ne risque pas de se noyer !

Il faut par contre draguer régulièrement les chenaux pour permettre le trafic des ferries. Seuls, quelques petits cargos y font escale. L'activité est donc concentrée sur la pêche et surtout sur la navigation de plaisance.

La visite de la ville de Poole.

La mouette rieuse de Poole. Pour la faire rire grattez lui sous les pattes avec votre mulot !

C'est au restaurant Antelope que nous avons mangé.
Comme nous ne sommes pas des perdreaux de l'année, nous avons tout de suite compris qu'il fallait choisir une table, noter son numéro et aller commander au bar !

On ne pouvait pas quitter l'Angleterre sans goûter au traditionnel Fish and Ships !

Ce soir, nous avons fait comme les anglais. Nous avons diné sans regarder l'heure.
Voilà qui nous laisse tout le temps de rentrer à la chambre d'hôte par le chemin des écoliers en repassant par les parcs et espaces verts que nous avons traversés en arrivant à Poole.

L'activité est importante et notamment au niveau des jeunes qui sont, à cette heure-ci, (20 h) occupés à faire du sport sur les terrains mais aussi sur l'eau.
Foot, volley, base ball, voile, canoë. On sent vraiment une volonté d'occuper les jeunes.

Bien évidemment, les fous de cyclisme que nous sommes, ne pouvaient pas manquer ce petit vélodrome.
Un anneau d'à peine 50 m sur cendrée. Un élastique pour le départ, 4 couloirs et un seul tour de piste. çà déménage !

L'activité culturelle n'est pas en reste. Le Dolphin Marching Band est en pleine répétition !

Notre 5 ème journée se termine.
C'était une étape longue 78 kms sans trop de difficultés.
Le temps maussade du début d'étape, le brouillard à Swanage ont gâché la fête. Heureusement, le soleil revenu en fin d'après midi nous a redonné le moral et puis, en France ......... il pleut, il pleut .....il pleut.

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Carte de notre itinéraire

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6 ème étape : Poole - Jersey

Vendredi 10 juin 2016.

Petit déj pris dans la chambre avec les produits laissés par le propriétaire.

Départ de la chambre d'hôte avant 7 h du matin après avoir récupéré nos vélos qui ont passé la nuit dans un petit cabanon situé à l'arrière de la maison.

Nous n'oublions pas de laisser les clés dans la boite prévue à cet effet et, ce matin, contrairement à Roscoff, nous avons sorti toutes les sacoches avant que la porte ne se referme derrière nous. Nous nous améliorons !

Des motards français ont passé la nuit dans les autres chambres d'hôtes. Ils vont, eux aussi, prendre le ferry mais, ce sera pour Cherbourg avec Brittany Ferries.

Pour nous, ce sera direction Jersey avec le Condor Liberation, un des navires à grande vitesse de la compagnie Condor Ferries.

Le départ est prévu à 8 h 30 mais il faut être présent 1 h avant.

Sur la route conduisant au port d'embarquement, une grande surface est ouverte. Je m'y précipite. 2 petites baguettes et 2 croissants vont faire mon affaire.
Problème pour payer, il n'y a que des caisses automatiques avec paiement par carte bancaire.
Comment vais je faire pour payer mes 2 baguettes et mes 2 croissants dont j'ignore le prix ?
Une personne arrive enfin mais, à sa tenue vestimentaire, je vois tout de suite que c'est un client. C'est un commandant de bord. Je l'interpelle et j'essaie de lui expliquer mon problème.
Il me regarde, pose ses achats dans le panier réservé à cet effet, puis il paye avec sa carte et sans un regard supplémentaire, il tourne les talons !
Sympa le commandant ! Si c'est celui qui va piloter notre bateau, je doute qu'il soit le dernier à quitter le navire si nous avons un gros problème lors de la traversée !

Au bout de 5 mn alors que je m'apprête ..... à partir sans payer, un employé apparait enfin, il était temps !

L'embarquement ne pose aucun problème. Comme d'habitude, nous sommes parmi les premiers à monter à bord

Le Barfleur, navire de la Brittany Ferries est aussi à quai.

Il est 8 h 30 lorsque nous quittons le port et il fait beau.

Le Barfleur prend notre roue quelques minutes plus tard.

Pour sortir de la baie de Poole, les navires doivent contourner l'Ile de Brownsea.
C'est sur cette île qu'a débuté en 1908, le mouvement scout.
La partie nord de l'île est une grande réserve naturelle pour les oiseaux.
Nous passons devant le château de la société John Lewis qui gère les grands magasins anglais, des supermarchés et des services bancaires et financiers.
C'est un hôtel de vacance réservé au personnel.

20 mn sont nécessaires pour quitter définitivement la baie de Poole.
Nous avons eu une chance extraordinaire !!! Les 2 employés du bac à chaîne faisaient une pause au moment où nous avons franchi l'embouchure !
Manquait plus qu'ils traversent ces 2 là !

Nous attaquons la pleine mer. Le bateau pilot vient récupérer le commandant chargé de sortir le navire du port.

Comme il fait beau, nous pouvons admirer, au passage, une partie des falaises de la côte jurassique que nous avons loupée hier.

Dès que nous sommes en pleine mer, la brume, le vent et la température nous font rapidement quitter le pont.

Est-ce l'énorme café que j'ai pris dès le départ de Poole, est-ce la mer qui est un peu plus agitée ? Toujours est-il que je ressens les premiers symptômes du mal de mer !
La vue des poches à vomi qui circulent, et les nombreuses allées venues vers les toilettes me font comprendre que d'autres, sont beaucoup plus atteints que moi.
C'est étrange comme sensation. Si on se laisse aller, on ressent encore plus les mouvements du bateau et on a de suite tendance à les amplifier !
Restons cool !

Après 3 h 30 de traversée, le Condor Libération s'approche de la côte Est de Guernesey où nous allons faire une courte escale.

Le Castle Cornet est le gardien du Port de Saint Peter.
La tradition veut que tous les jours à midi, un coup de canon soit tiré.
Soit, ils n'avaient plus de boulet, soit nous sommes sourds !

Saint Peter est la capitale de l'île.
Victor Hugo va trouver refuge dans cette ville en 1855. Il a résidé dans une maison située sur les hauteurs de la ville : Hauteville House.

Juste le temps de faire descendre et monter quelques passagers et nous repartons déjà vers l'île de Jersey.

Toujours dans la brume de mer, après 45 mn de traversée, à grande vitesse, le phare de la Corbière indique que nous approchons de la côte sud de l'île de Jersey.

L'Elizabeth Castle défend l'entrée du Port de Saint Hélier.
Il est situé sur l'Islet, une île accessible en marée basse dans la baie de Saint Aubin.

Saint Helier est la capitale de l'Ile Anglo Normande de Jersey.

Nous étions les premiers à embarquer, nous serons aussi les premiers à débarquer !

Pas de temps à perdre, il est plus de 14 h et 60 kms nous attendent pour faire le tour complet de l'île.

Nous partons en direction de Saint Aubin en pédalant sur une piste cyclable totalement plate, le long de la baie de Saint Aubin.

En quittant Saint Aubin, nous allons emprunter la Railway Walk. C'est l'ancien chemin de fer qui reliait Saint Aubin au phare de la Corbière.
Le chemin assez large monte d'abord en forêt. Il a du pleuvoir récemment. Par endroits le chemin est raviné et il est encore bien humide.
Au sommet de la bosse, nous passons près d'un grand établissement scolaire. Les jeunes sont déjà en tenue de sport et ils se dirigent vers les terrains de jeux. Ce n'est pourtant que le début de l'après midi.

Le chemin redescend progressivement pour atteindre le phare de la Corbière.

Le phare a été construit en 1874. Il a une hauteur de 19 m. Il peut être vu à 29 kms par les navires.
La pointe de la Corbière est réputée très dangereuse. Par le passé de nombreux naufrages ont eu lieu, les navires venant se fracasser contre les rochers invisibles à marée haute.
La pointe de la Corbière dire son nom du patois local où corbin signifie corbeau.

Nous quittons le phare de la Corbière en remontant vers le Nord et en longeant la baie de Saint Ouen situé à l'Ouest de l'île.

C'est par un tout petit sentier caillouteux et en forte pente que nous allons prendre un raccourci au dessus des falaises

Un peu plus loin, une longue ligne droite toute plate longe la plage. Puis, nous quittons le bord de mer et la côte ouest en traversant un golf et par des petites routes, nous arrivons à L'Etacq.
Une vieille dame marche sur le bord de la route et remonte vers le village. Notre arrivée la fait sursauter.
Conscients de lui avoir fait peur, nous allons échanger quelques mots avec elle. Moitié en anglais, moitié en français, nous parvenons à nous comprendre.
Elle nous glisse peut-être aussi quelques mots en jersiais, le patois local encore utilisé par une minorité de la population. C'est un dialecte normand.

Tch'est qu' ch'est l'jèrriais ? Ch'est la vielle langue d'Jèrri (Qu’est-ce que le jersiais ? C’est la langue ancestrale de Jersey.)

Elle tient un sac à une main. Elle l'ouvre pour nous montrer les Jersey Royal Potatoes qu'elle vient de se procurer. Ce sont des pommes de terre primeurs cultivées dans l'île de Jersey. C'est la première exportation agricole de l'île. 70% des recettes agricoles. Ne les cherchez pas, vous n'en trouverez pas ! Ces patates sont commercialisées à 99 % au Royaume Uni. Le 1 % restant est consommé dans l'île.

Dans son autre main, la vieille dame tient un bouquet d'oeillet qu'elle se fait une joie de nous faire sentir. L'ile est d'ailleurs assez joliment fleurie à la fois par des fleurs sauvages que nous trouvons en pleine nature sur les flancs des collines, ou par des massifs près des maisons du bord de mer.

Toujours dans le domaine de l'agriculture, l'élevage est aussi présent sur l'île.
La jersiaise est une race bovine anglo-normande. Son nom anglais est jersey cattle. Elle est inscrite au catalogue des races françaises sous le nom de jersiaise.

Mister Jersiais et ses girls, les jersiaises.

Nous quittons Etacq par une bonne bosse pour nous diriger vers la côte Nord de l'ïle.

Les petites routes que nous empruntons ont toutes un nom et la plupart ont un nom français. C'est ainsi que nous pédalons, en bifurquant à maintes reprises, pour arriver à la Grève de Lecq.

A pieds, en poussant avec beaucoup de difficultés les vélos, nous remontons sur les falaises qui dominent la Grève de Lecq.
Au sommet, nous passons près d'un champ de tir. Les détonations mais aussi les sifflements des balles nous font rapidement quitter les lieux.

Durant une bonne quinzaine de kms, nous allons rester sur le haut des falaises, en apercevant de temps à autre, un peu plus loin, la mer. C'est ainsi que nous traversons, en longeant la côte Nord, les petits hameaux de Priory Inn, de Sorel, du Grand Mourier, des Landes pour arriver à St John.
Un peu plus loin, au Mont Mado, nous sommes à un des points culminants de l'île.
En passant par Trinity, Le Puits, Le Câtel, nous sommes à hauteur de la Baie de Boulay.

Une descente très rapide nous conduit tout près du bord de mer, à Rozel. Qui dit descente rapide, dit montée difficile sur cette petite route bordée de belles villas entourée d'une végétation luxuriante.

Quelques kms supplémentaires à l'intérieur des terres en passant par La Ville Es Nouaux, nous voilà, au bord de la côte Est de l'île où nous profitons du point de vue sur Fliquet Bay.

Après une nouvelle bosse difficile, St Catherine's Bay apparait.

Dernière côte très difficile de la journée vers La Pérelle et la Ville Es Gaudins mais, une belle récompense nous attend après avoir passé Faldouet.

Nous avons sous les yeux un des plus beaux panoramas de l'ile.
Mont Orgueil Castle domine la petite ville de Gouray.

En quittant Gouray, nous restons au niveau de la mer en longeant la Royal Bay of Grouville.
Puis, à flancs de coteaux, nous pédalons vers Grouville.
A la sortie de cette petite ville, la toute dernière bosse du jour se présente.
Au sommet, il ne nous reste plus qu'à nous laisser couler vers Saint Hélier que nous atteignons par le Sud Est en traversant un grand terrain de golf.

Garmin, en pleine forme va nous mener directement et sans aucune hésitation jusqu'à notre point de chute : Thalatta Guest House.
C'est une maison d'hôtes d'une quinzaine de chambres.
La gérante, plutôt réservée, nous accueille sans enthousiasme débordant ce qui ne l'empêche pas de nous aider à monter nos affaires jusqu'au 3 ème étage puisque, comme c'est souvent le cas, c'est au dernier étage que se trouve notre chambre.
Pour 57 livres petits déjeuners compris, la chambre est tout à fait ordinaire mais les lits sont confortables.
Seul petit bémol, la télé est d'une autre époque. Les images apparaissent comme dans les films qui ont été tournés en noir et blanc auxquels on a apporté la couleur par la suite. Superbe !
Ce sont nos vélos qui vont, le plus, faire la gueule !
Ils vont passer la nuit dehors, devant la maison, attachés aux barres métalliques qui sont fixées au dessus du petit muret qui borde la rue.
La gérante nous fait comprendre que les barres sont solides et qu'il n'y a aucun risque sans savoir qu'un simple coup de cisaille sur nos antivols rendrait très vite la liberté à nos montures qui nous sont encore indispensables !
Le temps étant devenu menaçant, il y a des chances pour que demain matin, nous ayons le C.. au frais pour débuter la journée.

La 6 ème étape est terminée. 62 kms parcourus tout autour de l'ïle de Jersey avec de belles petites côtes. Côté météo, le bilan est encore une fois positif. Nous avons quitté Poole sous le soleil. La traversée s'est effectuée dans la brume mais par une chance extraordinaire, c'est sous une météo plutôt clémente que nous avons fait notre tour de l'île Ce n'était pas le grand beau temps mais nous avons pu, néanmoins, profiter du soleil. Et .... encore une fois, sur la Limousin et sur toute la France ....... il pleut...... il pleut ...... Il pleut ! Quant à l'environnement, nous l'avons trouvé très diversifié. De beaux points de vue près des côtes. Un regret : la marée basse. De nombreuses habitations, regroupées dans de petits villages sympas. De grandes exploitations agricoles. Des routes étroites et peu fréquentées. Une végétation luxuriante avec côté fleurissement, un effort fait par la population pour rendre leur île encore plus séduisante.

Il est déjà tard lorsque nous partons vers le centre ville de St Hélier situé à une quinzaine de mn à pied.
Au Gradées Restaurant, il y a foule, c'est bon signe mais .... c'est un peu bruyant ! Excellent repas pour 53 livres environ. Nous n'avons pas mangé spécialement local, le resto étant tenu par un espagnol très sympathique.
Cerise sur le gâteau, malgré le nombre de clients, le service a été très rapide.

Petite digestion dans les rues du centre ville où il y a beaucoup de monde qui se promène. Beaucoup de monde aussi aux terrasses des cafés. La Coupe d'Europe de foot a débuté. La France vient de marquer son premier but !

Jolies lumières sur les vitraux de l'Eglise St James.

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Carte de notre itinéraire

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7 ème étape : Saint Malo - Matignon

Samedi 11 juin 2016

Petit déj correct, à la française. Nous ne prenons pas le risque d'ingurgiter les haricots et les saucisses, une petite traversée nous attend pour rejoindre Saint Malo.

Comme nous le pensions, les selles des vélos sont un peu mouillées ce matin. Le ciel est couvert. La journée s'annonce humide !

Pour rejoindre le port d'embarquement, nous allons longer la Grève d'Azette puis monter une petite côte qui va nous offrir une large vue sur l'ensemble des installations portuaires.
Il nous faut redescendre et contourner le port pour arriver au port d'embarquement des ferries. Pour nous, le départ est prévu à 9 h 5 précises. Nous sommes dans les premiers à nous présenter au poste d'embarquement.
Une pluie fine fait son apparition, c'est le moment de sortir les impers. D'autres randonneurs cyclistes, mais aussi, un groupe en VTT viennent nous rejoindre sur notre ligne d'embarquement. Ce sont des anglais. Ils n'ont pas de bagages ce qui laisse à penser qu'ils sont partis pour la journée.

A côté de nous, dans la file des voitures, les 2 premiers véhicules obtiennent leur petit succès !

Comme l'impose le règlement, c'est à pied, et derrière l'employé de Condor Ferries que nous montons à bord du ferry.
C'est le Condor Rapide qui doit nous mener à Saint Malo.
Il a 2 niveaux avec un grand escalier central, style mezzanine. Nous prenons place au second.
Le ferry est archi bondé. Pas certain qu'il y ait un gilet de sauvetage pour chacun !

Raison de plus pour vérifier que le nôtre est bien sous notre siège !

L'embarquement des piétons n'en finit pas ! Mais où vont-ils donc sans véhicule ! Soit, ils sont venus à Jersey pour y placer leur argent, soit ils vont faire leur course au Super U de Saint Malo !

L'embarquement s'éternise et il est près de 9h 30 lorsque le navire quitte enfin le port.

Après un petit peu plus d'une heure de traversée, nous arrivons dans la baie de Saint Malo. Il est 11h 30 heure française.

Bonne nouvelle, il pleut !

Pas d'attente à la sortie du ferry. Les contrôles sont vite expédiés.
Pressés par la pluie, sans chercher à se repérer, nous fonçons pour trouver un abri afin de mettre les capes de pluie au plus vite.
Nous trouvons refuge sous le hall d'un grand immeuble.
Le temps d'enfiler les vestes plus chaudes, les manchettes et les capes et nous voilà repartis à l'assaut des remparts de Saint Malo ..... que nous allons trouver après une bonne demi heure de recherche !
Il faut le faire ! Ces remparts étaient pourtant tout proches du quai des ferries et nous avons fait près de 3 kms avant de les trouver !
Des boulets !

Enfin arrivés à la porte Saint Vincent, la pluie s'est arrêtée.

De l'autre côté du Quai Saint Vincent, on ne pouvait pas louper ce magnifique bateau.
C'est un voiler, il flotte sur l'eau, il a les couleurs de l'Hermione mais.... ce n'est pas l'Hermione !

C'est ici, que sur un coup de tête, nous bouleversons tous nos plans en décidant de nous inscrire à l'Iron Corsair qui doit avoir lieu le lendemain : 3,8 kms de natation en pleine mer, 186 kms en vélo et 42 kms à pied ! Le podium est déjà installé et le speaker fait la promotion de l'épreuve.
Tant pis, il va falloir décaler les réservations de nos futurs hébergements mais, il y a tellement de temps que nous voulons participer à une telle épreuve que l'on ne peut pas résister !

Grosse déception quelques minutes plus tard !

A la vue de nos vélos et surtout de nos sacoches, les organisateurs ont jugé que nous étions trop forts ! Ils n'ont jamais voulu prendre notre inscription !

Nous allons donc devoir nous contenter de la petite trentaine de kms à parcourir cet après midi.
Grande consolation cependant, nous serons, ce soir, reçus, à notre arrivée, par le 1 er ministre puisque, ce soir, ..... nous serons à Matignon !

Pour l'heure l'important est de trouver un sandwich, ce sera chose faîte dans les rues piétonnes de Saint Malo où il y a affluence.
Côté ciel, çà s'arrange un peu. Il ne pleut plus.

C'est parti pour une balade sur les remparts.

Depuis les remparts, vue sur l'île du Petit Bé et sur l'île du Grand Bé sur laquelle se trouve le tombeau de Chateaubriand. Le Fort du Petit Bé est stratégiquement situé sur la baie de la Rance avec un angle de tir à 360 °. Planquons-nous !

Ce goéland de Saint Malo est recherché par les forces de l'ordre.

Le 11 juin 2016 à 12 h 52', ce goéland, après un vol en piqué, a, par surprise, subtilisé, des mains d'une promeneuse, sur les remparts de Saint Malo, un sandwich jambon fromage !!!!!!! Incroyable, mais vrai, nous en avons été les témoins stupéfaits.

Pour nous éviter de pédaler sur le pont très fréquenté du bassin de la Rance, nous allons prendre un bac qui va directement nous mener à Dinard.
Pour rejoindre l'embarcadère, après avoir été pas mal secoués sur les pavés, nous quittons les remparts par la Porte de Dinard. (Logique : nous voulons aller à Dinard !).

Depuis l'embarcadère, le soleil étant revenu, nous en profitons pour prendre quelques photos des remparts beaucoup plus jolis sous le soleil.

Le coût de la courte traversée (moins de 10') est de 18,20 euros pour nous 2 et nos vélos.

L'arrivée à Dinard.

Nous débarquons à Dinard à la cale du Clair de Lune alors qu'il fait grand jour ! Petit problème, des escaliers nous attendent !
Heureusement, des passagers du bac vont spontanément nous apporter leur aide pour monter les vélos en haut des marches sans que nous ayons besoin d'enlever les sacoches. Merci les gars !

Depuis Dinard, la vue est très belle sur la baie de Saint Malo.

Nous quittons Dinard, en faux plat montant, en prenant la direction de Sainte Lunaire.
Dès la sortie de la ville, nous prenons, à gauche, la voie verte de Tréméreuc.
C'est une piste en terre qui vient d'être refaite. Elle n'est pas encore bien tassée et comme il a plu, nos roues s'enfoncent ce qui rend notre avancée très pénible.
La voie verte est devenue une voie grasse ! Autre désagrément, le sable mouillé et collant est projeté sur nos godasses mais aussi, sur les sacoches ! Il va y avoir du nettoyage à faire ce soir !

La piste rectiligne, s'élève faiblement dans un cadre agréable en traversant des parties boisées.
C'est ainsi que nous traversons le petit hameau de Bourgneuf et la petite ville de Pleurtuit.

A notre grande surprise, nous croisons les cyclistes anglais qui étaient avec nous sur le ferry.
Ils roulent à bloc en direction de Dinard. Ils vont donc très certainement reprendre le ferry pour retourner sur l'ïle de Jersey dès ce soir.
Venir en France pour faire du VTT pour une seule journée cela peut surprendre mais d'un autre côté, ils doivent connaître par coeur tous les chemins de l'ïle de Jersey !

Après 6 kms sur cette piste collante, nous la quittons, sans regret, à Tréméreuc.

Par la D118, nous prenons la direction de Ploubalay.
Quelques kms plus loin, nous traversons le Flémur, très large à cet endroit. C'est un des fleuves côtiers de la Côte d'Emeraude.

De l'autre côté du pont, la bosse va nous faire mal aux jambes.

Mais où sont donc passés les bretons ? Durant plus de 10 kms, sur cette route départementale en direction de Trégon, nous ne verrons aucun véhicule, personne dans les champs, personne autour des maisons.
Nous sommes pourtant samedi en plein milieu d'après midi !

Juste avant Trégon, nous prenons à gauche, sur 300 à 400 m, un second chemin de terre toujours aussi humide mais beaucoup moins collant.

Après Trégon, notre route s'élève à nouveau avant de redescendre sur la baie de L'Arguenon.
Le château du Guildo qui date du 13 ème siècle domine la baie.
A marée basse, Le Guildo ne se présente pas sous ses meilleurs aspects. Le très grand envasement de la baie nécessite des travaux réguliers.

Dès la sortie du pont sur l'Arguenon, nous prenons, à gauche, le GR de Pays du Tour de Penthièvre.
La montée est régulière et nous arrivons rapidement au petit hameau du Grohendais.
Dès lors, une grand ligne droite va nous conduire jusqu'à l'entrée de Matignon.

Vu l'état des roues de nos vélos et de nos sacoches toutes crottées, nous ne pouvons pas nous présenter devant le 1 er ministre sans faire un sérieux nettoyage.
Ce sera chose faite sur un petit parking à l'entrée du village.

Ce n'est pas le 1 er ministre qui va nous accueillir à l'Hôtel Matignon mais un jeune propriétaire attentionné. L'hôtel est tenu par un jeune couple qui semble être propriétaire depuis peu de temps. Des travaux de rénovation ont été effectués dans cet établissement relativement important. Nos vélos, heureusement nettoyés, vont passer la nuit dans une grande salle servant pour les banquets. Elle aussi a été récemment rafraîchie. Notre chambre se trouve au second et dernier étage et pour y accéder ce n'est pas très simple. C'est un véritable petit labyrinthe !
Curieusement, c'est dans une chambre double que nous allons passer la nuit. (80,60 euros petits déj compris). Nous pouvons donc héberger des amis ..... si nous en trouvons ce soir.
Les chambres sont très propres. Seul bémol, la douche était bouchée mais une rapide intervention de notre part a réglé le problème.
Devant la taille de l'hôtel, les travaux qui ont été réalisés, ceux qui restent à faire, nous ne pouvons qu'être compatissants pour ce jeune couple en leur souhaitant une totale réussite dans leur entreprise.

Il y a bien une relation entre la petite ville de Matignon et la résidence du 1 er ministre à Paris. La Résidence du 1 er ministre doit, en effet, son nom, au Sire de Matignon Jacques III de Gouyon qui a fait l'acquisition du bâtiment en 1723.

Le clocheton de l'ancienne mairie de Matignon.

Le restaurant de l'hôtel Matignon n'est pas ouvert ce soir, c'est bien dommage pour nous ! Nous partons donc dans Matignon pour trouver de quoi becqueter !

L'Angelot, créperie, saladerie va nous accueillir. Nous serons les premiers clients et comme c'est souvent le cas, notre présence va attirer d'autres clients.
Crèpes bretonnes, glaces et bolées de cidre, le tout pour 54 euros.

Notre 7 ème étape est terminée. La journée a été longue depuis notre départ de Jersey.
Côté météo, nous avons tout connu et pour la 1 ère fois, nous avons sorti les capes de pluie à Saint Malo mais cela a été de courte durée. La chance est donc encore une fois avec nous. Nous avons aimé : Saint Malo et Dinard sous le soleil. Le calme de la campagne bretonne. Nous avons moins aimé : La voie verte collante de Tréméreuc. La pluie à notre arrivée à Saint Malo. Aujourd'hui nous avons parcouru 32 kms sans grandes difficultés.

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Carte de notre itinéraire

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8 ème étape : Matignon - Pordic

Dimanche 12 juin 2016.

La température est plutôt fraîche lorsque nous quittons Matignon.

Sur une petite route tranquille, nous traversons le hameau de La Couarde puis, une longue descente nous amène jusqu'à la commune de Pléboulle.

Quelques kms plus loin, nous traversons le Frémur à Port à la Duc.
Nous sommes alors, au bord de la baie de la Fresnaye que nous allons suivre sur plusieurs kms.

La mer doit avoir peur de nous. Elle nous fuit ! La marée est une nouvelle fois basse. La baie de la Fresnaye s'étale sous nos yeux, dévoilant de vastes étendues de bouchots et de parc à huitres.

A la pointe du Muret, nous quittons le bord de mer pour grimper vers le hameau de Trécelin.
C'est ici que nous sommes rattrapés par un groupe de cyclos du cru.
En nous fiant à Garmin, nous prenons quelques raccourcis par des chemins de terre pour rejoindre le village de Trevenon.
A la sortie du village, le même groupe de cyclos nous rattrape à nouveau en se demandant par où nous avons bien pu passer !

Un petit bout de route avec eux et non voilà encore sur un chemin pour couper à travers la Lande de Fréhel composée de bruyères, d'ajoncs et de lichens.

Arrivés au bord de mer, ce n'était pas prévu, mais, le cap Fréhel n'est distant que de 2 kms, ce serait trop bête de ne pas faire ce petit aller retour au dessus des falaises.

Au dessus des falaises hautes de plus de 30 mètres, le phare du Cap Fréhel se dresse fièrement.

Plus modeste, le vieux phare ou tour Vauban, construit sous Louis XIV.

Nous quittons la pointe de grès rose pour nous diriger vers le Sud en direction de la plage de Plevenon.

En nous éloignant de la côte, nous allons grimper ...... une côte pour nous rendre par des petites routes jusqu'à Préhérel.

Quelques kms plus loin, voici Sable d'Or Les Pins. Cette station balnéaire des Côtes d'Armor est connue pour sa grande plage de sable fin et ses dunes.

En évitant, les grandes voies de circulation, nous traversons Sable d'Or Les Pins et, à la sortie, nous prenons une piste cyclable qui va nous conduire à travers les marais.

Sur le Pont du Marais nous franchissons l'Islet.

En pédalant sur cette piste pittoresque, nous arrivons au dessus de la petite ville d'Erquy connue comme étant la capitale de la coquille Saint Jacques.

Le ciel s'est assombri. De gros nuages noirs n'annoncent rien de bon !

Au delà d'Erquy, nous allons descendre brusquement par un tout petit sentier très sinueux et qui devient de plus en plus sombre. Comme on dit chez nous : un loup n'y mangerait pas ses petits ! En bas de la descente, nous débouchons près du bord de mer, sous le viaduc de Caroual.

A Caroual, nous ne nous attardons pas sur la plage, une pluie fine commence à tomber, nous devons trouver rapidement un coin pour manger à l'abri. Nous ne trouverons rien à Caroual. Pas plus, en haut du petit hameau de Saint Pabu. C'est finalement en pleine campagne, sous les avants toit d'une vieille ferme, entourés de ronces et d'orties que nous allons trouver refuge. C'est pas l'idéal mais nous sommes à l'abri de ce fichu crachin qui mouille tout de même un peu !

Cette petite halte nous aura permis de nous restaurer et, en prime, c'est sous le soleil que nous repartons vers Pléneuf Val André.

A la sortie de la ville, nous découvrons le charmant petit port du Dahouet. C'est de ce port que partaient autrefois les bateaux pour les grandes pêches vers Terre Neuve et l'Islande. C'est devenu, aujourd'hui, un port de plaisance.

Après 2 kms à l'intérieur des terres, nous revenons en haut des falaises près de Port Morvan en découvrant une large vue sur la baie de Saint Brieuc.

Sur des petites routes, à l'intérieur des terres, nous nous dirigeons vers les hameaux de La Contentin, des Noés.
Nous sommes au coeur de la campagne bretonne avec ses nombreuses exploitations agricoles.

Après Morieux, une petite voie verte va nous mener sur l'impressionnant viaduc des Ponts Neufs où nous traversons le Gouessant, un des principaux fleuves côtiers qui se jettent dans l'Anse de Morieux.

En laissant à notre droite, l'Anse de Morieux puis les Pointes des Guettes et du Grouin nous nous dirigeons directement, en pédalant sur des chemins de terre, vers la petite ville d'Hillion.

L'église d'Hillion date du 14 ème siècle, elle est classée monument historique.

Nous redescendons en direction d'Yffiniac, patrie de Bernard Hinault. Le blaireau n'est pas dans les parages !

La voie verte traverse les hameaux de La Mare Noire, du Rivage et de Bout de Ville en longeant la très longue anse d'Yffiniac.

Après Bout de Ville, c'est sur un chemin piétonnier que nous pédalons. Nous retrouvons la route quelques kms plus loin et après une descente rapide vers la vallée du Douvenant, nous butons sur un mur à l'entrée de la banlieue de Saint Brieuc. Nous ne l'attendions pas celui-ci !
En laissant de côté Saint Brieuc, un long faux plat nous mène vers la Pointe de Cesson. La Tour de Cesson perchée sur un éperon rocheux domine la baie.

Une descente très rapide nous ramène au bord du Gouet. Le Gouet sépare les communes de Saint Brieuc et de Plérin. Il doit son nom au breton "gwed" qui signifie sang. Ce nom a pu lui être donné à la suite du massacre des Vikings de Saint-Brieuc par les Bretons, ce qui aurait rendu le fleuve rouge de sang.
Pas bien marrant tout cela !

Nous allons longer le fleuve puis, après le port du Légué, nous allons revenir sur l'autre rive pour grimper vers Plérin, le tout sous des nuages menaçants.

Les nuages ne vont pas nous laisser le temps de quitter Le Légué. Une forte averse nous fait trouver rapidement refuge au bord du Gouet.

Après 10' de pause forcée, nous repartons sur la route mouillée mais avec le soleil, en direction de Saint Laurent de la Mer.
La route s'élève en corniche au dessus de la baie de Saint Brieuc.

Nous quittons définitivement le bord de mer pour prendre la direction de Plérin. A hauteur de Plérin, une piste cyclable longe longe la N12 très fréquentée.

Quelques kms plus loin, une dernière voie verte nous fait pédaler dans un secteur très vallonné et plus sauvage jusqu'au viaduc du Parfond du Gouet. C'est un chemin piétonnier où nous croisons de nombreux promeneurs du dimanche.

Nous retrouvons la route vers St Halory et La Ville Gouault. Pordic est maintenant toute proche.

Il nous faut absolument trouver un perroquet !

Pas facile dans cette région où l'on trouve plus facilement des mouettes et des goélands ! Grâce à Garmin, nous en trouverons un, tout près de l'église de Pordic.

C'est, en effet, à l'hôtel restaurant, Le Perroquet que nous faisons étape ce soir.

Le patron est absent mais, çà nous le savions. Un mail nous avait été envoyé pour nous donner le code d'accès à l'hôtel. Les clés de notre chambre sont, comme prévu, sur notre porte. C'est une chambre simple pour 67 euros la nuit, petits déj compris.
Nous nous installons sans dire bonjour au patron puisqu'il n'est pas là et après avoir rangé nos vélos dans un petit local au sous sol, nous repartons visiter Pordic.

Cette ville est beaucoup plus petite que nous le pensions ! C'est dimanche soir et c'est d'une tristesse à mourir ! Très peu de commerces, tous fermés, personne dans les rues et surtout à notre grand étonnement aucun restaurant d'ouvert ! Cà le patron du Perroquet ne nous l'avait pas dit !

Après avoir dialogué avec le seul habitant de Pordic qui se promène dans les rues, je comprends vite que je n'ai plus qu'à ressortir mon vélo pour descendre à Binic faire quelques courses si l'on veut manger ce soir !

Binic est à 5 kms, il est déjà 18 h 30, pas de temps à perdre, je fonce vers Binic pour trouver la grande surface que le pordicais nous a indiqué. Elle doit être, d'après lui, encore ouverte.

Sans sacoche, je vais beaucoup plus vite et en plus, çà descend. C'est le début de l'étape de demain et Garmin me guide sans aucun souci. Le super marché est en vue ! Le temps d'attacher l'anti vol et me voilà derrière la porte vitrée. C'est bon signe, la lumière est allumée à l'intérieur.
La porte refuse de s'ouvrir. Une dame m'a emboité le pas et se retrouve elle aussi bloquée et pour cause le magasin est fermé alors qu'un grand panneau sur le parking informe les clients : magasin ouvert 7 jours sur 7 ! La dame qui est pourtant du coin comprend que nous arrivons trop tard. C'est bizarre me dit elle, d'habitude c'est ouvert.

C'est effectivement ouvert 7 jours sur 7 sauf le dimanche après midi ! C'est écrit sur le grand panneau mais en plus petit !
Elle n'a pas dû venir souvent un dimanche après midi, la Binicaise, ni d'ailleurs le Pordicais !

Il ne me reste plus qu'à trouver une boulangerie. Je demande à la dame qui m'en indique une tout à fait de l'autre côté, à la sortie de Binic direction Etables, mais me dit-elle, çà monte ! "Passez devant l'église puis continuer tout droit mais je vous le redis, çà monte énormément !

M'en fous, je fonce, il est 7h moins 5, çà va fermer ! Je vire à fond devant l'église et m'apprête à attaquer la fameuse côte mais ......surprise juste en face, il y une boulangerie.
La dame, n'a pas dû non plus venir souvent à Binic ! Ils sont bizarres ces bretons !

Je suis tellement content que j'en embrasserai presque la boulangère. 2 quiches, froides bien sûr, du pain, du chocolat, des gâteaux, avec la boite de sardine qui nous reste, nous avons de quoi faire un festin !

Il me reste plus qu'à remonter à Pordic mais vu le sentier abrupt que j'ai descendu, tout à l'heure, c'est par la grande route que je vais remonter tranquillement.

Dans Pordic, nous allons chercher un banc pour manger en plein air............ et bien, ..........à Pordic, il y a aucun banc ! C'est un peu normal, il n'y a pas d'habitant ! A quoi serviraient les bancs ! Et dire qu'en Angleterre, il y avaient des bancs partout, dans les petits villages, dans les hameaux, au bord des plages, en pleine nature et, sur ces bancs, il y avait le nom d'une personne décédée. C'est une façon de rendre hommage aux défunts, à moins que ce soit le défunt lui même qui finance le banc pour qu'on se souvienne de lui !

A Pordic, il n'y a pas d'habitants mais, nous en avons la certitude maintenant, il n'y en a jamais eu : y a pas de banc !

Comme nous n'avons rien pour nous assoir et qu'en plus il fait frais, c'est dans l'intimité de notre chambre un peu tristounette que nous allons finalement manger nos quiches !

Cette 8 ème journée se termine donc bizarrement. Nous avons parcouru 83 kms avec un relief tourmenté mais malgré cela, l'étape n'a pas été très difficile. C'est tout simplement que nous devenons bons ! Nous avons eu droit à 2 averses mais nous ne sommes pas mouillés et le soleil est vite revenu. Encore chanceux ! Nous avons aimé, la côte vers le Cap Fréhel et autour de la baie de Saint Brieuc. Les petits sentiers sauvages qui nous ont fait franchir différents viaducs. Nous avons moins aimé, notre arrivée à Pordic, ville morte un dimanche soir du mois de juin !

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Carte de notre itinéraire

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9 ème étape : Pordic - Trédarzec

Lundi 13 juin 2016

Lorsque nous quittons Pordic, le soleil brille mais la température n'est pas celle d'un mois de juin.

Pas de problème pour rejoindre Binic, nous refaisons le parcours que j'ai effectué la veille pour rendre visite à ma boulangère préférée !

Le profil descendant nous permet d'apprécier le calme de ce début de journée. Après avoir pédalé sur des petites routes, au bout d'un chemin herbeux , les premières maisons de Binic apparaissent dans la vallée.

La fin de la descente se termine dans un parc que nous traversons prudemment tout en espérant que nos freins ne vont pas lâcher ! C'est en longeant la route nationale que nous entrons dans Binic. Hier, ici, çà bouchonnait, aujourd'hui, la circulation est fluide.

Un petit arrêt au supermarché qui est ouvert 7 jours sur 7, et nous voila au Port de Binic où il y avait foule, hier, aux terrasses des cafés.
Ce matin, c'est beaucoup plus calme.
Binic est surnommée la Cité des Embruns ou encore et c'est beaucoup plus joli : le grain de beauté des Côtes d'Armor. Binic doit son nom à sa position géographique. Binic est située à l'embouchure de l'Ic.

Nous voilà, dans la fameuse côte de Binic, celle que la binicaise a qualifié, la veille, de très difficile. Certes, ce n'est pas plat, mais c'est loin d'être un mur !

En haut de la côte, Etables sur Mer se présente.
Cette ancienne commune fait partie du littoral de la Côte du Goëlo ancien pays de Bretagne.

En quelques coups de pédales et beaucoup de roue libre, nous descendons à la plage du Moulin. Plusieurs groupes de scolaires ont pris possession du sable. Par équipes et en relais, ils se livrent à des courses en sacs. Dans une ambiance digne du Stade de France, notre arrivée passe totalement inaperçue.

En longeant le bord de mer, nous arrivons à Port Es Leu.

Un peu plus loin, la Pointe du Sémaphore s'avance dans la Baie de Saint Brieuc offrant de jolies vues sur la baie et sur la petite ville de Saint Quay.

Nous arrivons à Saint Quay sous une petite averse. Le porche d'un immeuble va nous servir d'abri pendant quelques minutes en attendant le retour du soleil.

Petite bosse puis descente vers la petite anse de Saint Marc où nous allons faire une petite pause.

Nous quittons le bord de mer en nous élevant vers Kercadoret et Treveneuc et en laissant, à notre droite, la Pointe du Bec de Vir.

Après Treveneuc, durant une douzaine de kms, nous pédalons sur des petites routes peu fréquentées. Nous sommes au coeur de la campagne bretonne.

Les petits hameaux se succèdent, Kérégal, Le Harnio, Kervodo, Kerlatoux, Goaz Bihan, Le Pradoux.

Quelques chemins de terre sympas.

C'est à Lanloup que nous faisons la pause casse-croûte. Des tables sont à notre disposition à côté de l'église Saint Loup

Une pluie fine vient perturber la fin de notre repas. On ne s'attarde pas. On fonce vers l'Anse de Bréhec mais... on s'arrête vite, il faut rapidement enfiler les capes de pluie.

Tout au long de la descente vers Bréhec, il pleut de plus en plus fort. C'est le déluge ! La chance nous a abandonné. On en prend une bonne !

A Bréhec, pas question d'aller se baigner, nous sommes déjà assez mouillés comme çà ! Dès l'entrée du bourg, nous prenons, à gauche, la route de la corniche qui doit nous mener en haut des falaises. Ce n'est pas une partie de rigolade. Un bon km en pente sévère. En haut, il pleut toujours aussi fort ! Nous dominons la baie mais ce n'est même pas la peine d'essayer de prendre une photo !

Nous continuons sur la route de la corniche avec la pluie qui va nous accompagner durant une dizaine de kms.

Nous ne garderons donc pas un excellent souvenir de Kerforn, Porz Loaz, Kervor, autant de petits villages traversés avec la capuche bien enfoncée sur la tête.

Après une descente très rapide, nous approchons de l'anse de Beauport. Une voie verte mal indiquée et nous voici sur un petit sentier en sous bois. Les obstacles s'enchaînent : un petit pont avec quelques marches et .... 300 m plus loin, nous voici bloqués par une haie à l'extrémité d'un pré. Nous sommes alors à la Pointe de Kérarzic.

Il pleut toujours. Il fait presque nuit. Tout est brumeux. Nos vélos, épuisés, se couchent dans l'herbe haute !

Je m'empresse de grimper sur un ponton installé sur le haut du pré. C'est un poste d'observation des oiseaux.
Dans cette brume, impossible de voir le moindre volatile ! Perché sur ce promontoire, il ne me reste plus qu'à faire quelques incantations pour implorer Ra, le roi soleil.

Cà a marché ! 10 mn plus tard, une trouée dans les nuages ..... revoilà le ciel bleu ! Trop fort le mec !

Reprenant notre chemin à rebours, nous arrivons, très vite, près de l'Abbaye de Beauport.

La voie verte est censée passer par ce passage glissant au milieu des marais pour rejoindre Kerity.

Pas pressés de prendre un bain de boue, nous irons par la route.

Kérity est à l'entrée de l'Anse de Beauport. Nous sommes, hélas arrivés trop tard ... ou trop tôt, nous ne verrons pas aujourd'hui, la mouette mélanocéphale, mouette à tête noire.
Elle hiverne chaque année, en Bretagne, dans l'anse de Beauport.

A chacun sa façon de s'égoutter !

En quelques tours de roues, nous sommes à Paimpol.
Et, pour nous remettre de cette balade sous la pluie et pour nous réchauffer, nous allons avaler ..... 2 bolées de cidre à la terrasse d'un bar situé sur le port.

Nous quittons Paimpol en prenant la direction de Plounez.

Après Plounez, un grand pont suspendu nous permet de traverser Le Trieux, fleuve côtier, qui se jette dans l'archipel de Bréhat.

Juste après le pont, nous traversons Lézardrieux.

La route s'élève jusqu'au hameau de Kergall où nous prenons, à gauche, un chemin de terre bordés par les champs d'artichauts.
A Sainte Marguerite, 2 mauvaises surprises nous attendent : la pluie fine refait son apparition et la route est fermée. Pour la pluie, nous ne pouvons rien faire, mais, pour la route fermée, nous tentons le coup. Pas question d'allonger le parcours, l'arrivée est toute proche.

Nous avons bien fait. Nous avons pu passer sans prendre un coup de pelleteuse sur la tronche !

Trédarzec est en vue. Ce soir, nous couchons en chambre d'hôtes. Losten Ar Gogues. Elle est située à l'écart du village. Sur internet, nous avons vu que les proprios n'assuraient les repas que durant les mois de juillet et d'août. Aussi, compte tenu de notre expérience de la veille à Pordic, notre premier souci c'est d'aller dans le village pour voir s'il y a un resto.

A Tredarzec, il y a ...... une église !

Nous ne sommes pas à Pise ! L'église est bien droite, c'est le photographe qui était de travers !

A Tredarzec, il y aussi un monument aux morts.

A Tredarzec, il y a aussi une petite boulangerie et un bar qui d'ailleurs est fermé et à Trédarzec, ........il n'y a rien d'autre !

Il ne nous reste plus qu'à rejoindre notre chambre d'hôtes. Ce soir, nous aurons encore droit à notre boîte de sardines ! Nous allons finir par ne plus aimer les sardines !

Accueil très sympa du proprio. La chambre est au rez de chaussée. Elle est spacieuse, très bien agencée et très confortable. Nous sommes un peu gênés d'entrer dans la maison dans notre état ! Les sacoches ne sont pas très propres, nos pompes sont trempées. Les capes dégoulinent de pluie !

Dès notre arrivée, la salle de bain se transforme en un gigantesque séchoir. Les capes de pluie ont encore une fois joué parfaitement leur rôle. Nos habits sont à peine humides.

Il ne faut pas toujours croire tout ce qui se trouve sur internet. Ainsi, ce soir, nous allons pouvoir diner. Le proprio et son épouse nous propose le couvert. Adieu, la boîte de sardines ! 2 autres couples vont partager le repas avec nous, un couple originaire du Cher et un couple belge. Tous ensemble, nous passerons une agréable soirée. Bons repas préparé par le maître de maison. Coup du séjour : 118 euros.

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Carte de notre itinéraire

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Bilan de notre 9 ème journée. 62 kms parcourus. Parcours très vallonné avec un seul passage difficile à la sortie de Bréhec. Début de matinée agréable, suite de la journée, beaucoup moins, en raison de la pluie. Nous avons aimé : les bords de mer à Etables, Portrieux, Saint Quay, Kerity, Paimpol. Un regret : les fortes pluies sur la route de la corniche au dessus de Bréhec ne nous ont pas permis de profiter du panorama.

10 ème étape : Trédarzec - Lannion

Mardi 14 juin 2016

Partir sous la pluie était notre hantise. Bonne nouvelle, le soleil brille lorsque nous quittons la chambre d'hôte.

Direction, la petite boulangerie située au centre du village. La veille, en vitrine, des gâteaux sympas nous avaient mis l'eau à la bouche. Cà, ..... c'était la veille, parce que .......... aujourd'hui, ....... la boulangerie, ............ elle est fermée !

Notre cri de déception attire l'attention, du patron du bar situé en face. Opportuniste, il s'empresse de nous dire qu'il fait dépôt de pain, les jours de fermeture de la boulangerie. Nous avons donc quitté Trédarzec avec du pain mais, sans les gâteaux désirés !

C'est par le chemin des écoliers que nous nous dirigeons vers Tréguier. La descente est rapide pour arriver au bord du Jaudy que nous franchissons sur le pont Canada.

Tréguier mérite le détour. C'est une petite cité de caractère. Dans cette ville est né Ernest Renan, écrivain, philosophe qui est considéré de nos jours comme un intellectuel de référence avec des textes célèbres comme : Qu'est-ce qu'une nation ?

Nous débutons notre visite en franchissant les portes de la ville et en montant, debout sur les pédales, la rue Ernest Renan.

Les 2 pavillons qui encadrent la rue datent du 17 ème siècle. Leur fonction étaient de surveiller la rivière et le port. Ils servaient aussi de grenier à grains.

La maison natale d'Ernest Renan

Tréguier est réputée pour ses maisons à pans de bois. La ville en compte 57. Elles sont toutes caractéristiques avec leur soubassement en pierre.

La cathédrale Saint Tugdual possède 3 clochers qui datent d'époques différentes : la tour hasting, la tour des cloches et la flèche ajourée qui culmine à 63 m de haut.

La statue d'Ernest Renan.

Nous quittons Tréguier en descendant rapidement vers la petite passerelle Saint François où nous allons franchir le Guindy, autre rivière qui enserre Tréguier.

De l'autre côté du Guindy, une bonne bosse nous attend. Au sommet, nous laissons, à notre droite, la côte bretonne, Plougrescant et le Pointe du Château pour filer à l'intérieur des terres vers Penvénan.

Nous allons ensuite rouler sur une piste en terre. Nous en profitons pour ramasser quelques artichauts que nous dégusterons à midi !

De retour sur des routes peu fréquentées, nous continuons notre avancée vers l'Ouest. L'itinéraire voie verte qui comporte de nombreux changements de direction est parfaitement fléché.

Un nouveau chemin herbeux se présente peu à près le lieu dit Cadoret.
Heureusement qu'il y a le petit panonceau vert sinon, nous hésiterions à nous engager dans ce passage en sous bois.

Le chemin très gras finit par déboucher sur un route, en bordure d'un étang. Nous allons remonter sagement jusqu'au hameau de Saint Nicolas.

Cela faisait un bon moment qu'un gros nuage nous tournait autour. A l'entrée de Saint Nicolas, la petite rincée semble inévitable ! Par chance, un abri bus va nous sauver ! Il n'est que 11 h du mat mais plutôt que d'attendre que la pluie cesse sans rien faire, autant casser la croûte. Nous avons bien fait, c'est une très grosse averse et elle va durer une bonne vingtaine de mn. Dans ces cas là, un simple abri bus est aussi confortable qu'une chambre dans un 4 étoiles !

Sur la route détrempée, nous repartons protégés par les gardes boues.

Poursuivant notre route dans la campagne profonde, quelques kms plus loin, le propriétaire d'une maison isolée est tout surpris de nous voir débouler sur sa terrasse. Remis sur le bon chemin, nous traversons le hameau de Cabatoutz.

Un peu plus loin, la pédalée légère, nous entrons dans Louannec.

Une descente rapide et nous voici revenus au bord de mer à Pont Ar Sauz

Nous sommes alors, à l'entrée de Perros Guirec que nous allons contourner par la gauche. Ce contournement n'est pas de tout repos, la route va s'élever durant plusieurs kms jusqu'à La Clarté. Une belle descente et nous traversons, à tombeau ouvert, les carrières de granit rose. A la sortie des carrières, nous remontons pour mieux redescendre vers Tourony où nous attend le moulin à marée.

En attendant que la marée remonte, on va en profiter pour casser une petite graine tout en admirant le paysage.

Un peu plus loin, la plage de Tourony est un petit coin de paradis.

La côte de granite rose.

Depuis la plage de Tourony, on peut admirer un très beau point de vue sur le château de Costaérès. Cette imposante villa de style néo-médiéval date de la fin du XIXe siècle.

La Côte de Granite Rose est tellement agréable sous un soleil resplendissant que nous nous faisons violence pour la quitter.

Après quelques pédalées, en direction de Trébeurden, pris de remord nous retournons au bord de mer à la Pointe de Landrellec.

Notre escapade imprévue nous oblige à emprunter une route plus fréquentée mais, très vite, nous retrouvons une piste en terre qui va nous mener directement, si l'on peut dire, jusqu'au Menhir de Saint Uzec.

Le menhir mesure un peu plus de 7,5 m de haut et pèse 80 tonnes. Des "Arma Christi" ont été sculptées. Elles représentent tous les instruments de la Passion.
En haut, à gauche et à droite, il y a aussi une représentation de la Lune et du Soleil. En bas à droite, un crâne qui pourrait être celui d'Adam.

Au dos du menhir, des rigoles creusées par l'écoulement de l'eau de pluie depuis que le menhir a été dressé. En bas, une marmite indique que le menhir était couché avant d'être dressé et que cette face était le dessus.

Après un instant de réflexion, nous décidons de ne pas le recoucher et de le laisser debout, tant pis pour lui s'il fatigue !

Direction Trebeurden en passant par le petit hameau de Saint Uzec.

Trébeurden est une station balnéaire située à l'entrée de la Baie de Lannion.

Pour quitter Trébeurden où il n'y a pas foule, nous prenons la route en corniche qui offre de jolies vues sur le port de plaisance, la Baie de Lannion et la Pointe de Bihit.

Nous quittons définitivement le bord de mer pour prendre la direction de Lannion.
Nous sommes encore sous le soleil mais de gros nuages noirs sont passés tout près et nous précèdent maintenant sur la route de Lannion. Raison de plus de ne pas aller trop vite pour ne pas les rattraper.

Le parcours est relativement accidenté mais sans très gros pourcentages. Par de nombreux changements de direction nous enchaînons petites routes et chemins de terre. C'est ainsi que nous traversons Bérivoalan, Keravel, Crec'h Rivoalan, Le Menihy, Kerbalanec. Peu après Servel, nous empruntons une route nettement plus fréquentée et par une descente rapide nous arrivons le long du Léguer, à l'entrée de Lannion.

Le ciel est toujours couleur d'encre à proximité de la ville mais nous avons de la chance, les nuages semblent nous fuir au fur et à mesure de notre avancée.

Nous trouvons rapidement l'hôtel Cerise. C'est une chaîne d'hôtel que nous ne connaissions pas. Grand immeuble. Nombreuses chambres. Accueil fait de façon très administrative. Chambre spacieuse. Propreté. Rien à redire. 75 euros petits déj compris.

Nous devons rentrer nos vélos par la porte de l'hôtel puis les mettre dans l'ascenseur afin de descendre au sous-sol. Nous ne sommes pas seuls. 2 randonneurs allemands se livrent, en même temps que nous, au même exercice, les vélos entrant difficilement dans l'ascenseur. Nos montures ont intérêt à se tenir peinardes, cette nuit, des caméras sont chargées de les surveiller !

Après la douche, direction le centre ville pour aller boire une bolée et pour faire un peu de tourisme.

Nous sommes agréablement surpris.
Lannion est une jolie petite ville très animée du moins en cette fin d'après midi.

Le Léguer traverse Lannion.
Son embouchure est très proche et en raison des marées, le niveau de la rivière peut augmenter de plusieurs mètres.

Un stade d'eau vive est aménagé sur le Léguer pour les amateurs de canoë-kayak. Il est entièrement submergé à marée haute, ce parcours est utilisable à marée descendante. En plus du débit normal de la rivière, le débit est généré par l'eau accumulée à marée haute en amont d'un barrage submersible.

Sur la rive gauche du Léguer, le monastère Sainte Anne était autrefois un hospice qui en raison de l'humidité due au Léguer tout proche, était réputé malsain. Depuis 2006, le monastère accueille la médiathèque de Lannion.

La vieille ville se trouve sur la rive droite du Léguer.

A la terrasse du Lannionnais où nous allons nous offrir une bolée, beaucoup de monde profite du soleil malgré le fort vent frais. Les nuages noirs sont toujours très proches mais Lannion semble vouloir être épargnée.

L'église Saint Jean du Baly.

Les nombreuses maisons à colombage.

La maison du chapelier date du 16 ème siècle.

Hommage à Geoffroy de Pont-Blanc, chevalier qui défendit la ville contre les anglais en 1346.

Notre tour de ville terminé, c'est maintenant l'heure de trouver un resto et ce n'est pas ce qui manque à Lannion.

Curieusement, en un éclair la ville semble avoir été désertée. Au Café des Halles, nous serons les premiers clients. Moules frites, desserts et boissons pour 36,50 euros.

Pour gérer ce petit resto, il y 3 personnes : le patron, un apprenti et le cuistot.
Si le dernier est occupé à préparer notre repas, les 2 autres sont complètement désoeuvrés. A tour de rôle, ils vont sur le pas de la porte pour anticiper l'accueil d'éventuels clients, mais, les rues sont désespérément désertes ce soir à Lannion.
Le patron doit calculer le coût de la soirée, les recettes, les dépenses, les crédits doivent tourner en boucle dans sa tête. L'apprenti semble le plus mal à l'aise. Que faire quand il n'y a rien à faire surtout quand on ne sait pas faire ! Si c'est sa première expérience professionnelle, ce sera peut être la dernière ! En un mot, il s'emmerde particulièrement ! Au bout d'une heure, 2 autres clients vont finir par arriver.

Ouvrir pour 4 couverts dans la soirée, ce ne doit pas être très rentable. Mais rester fermé, ce n'est pas non plus la solution. Cruel dilemme ! C'est dommage, nous avons été très bien accueillis et nous avons bien mangé aussi en sortant, par solidarité, nous avons envie de crier dans la rue pour rabattre les clients, mais crier pour qui ..... il n'y a personne dans les rues de Lannion ce soir.

C'est ainsi que se termine le 10 ème jour de notre randonnée.
Nous avons parcouru 65 kms. Parcours vallonné mais sans grosses difficultés. Côté météo : c'est une des plus belles journées et les gros nuages noirs ont été sympas de s'éloigner de Lannion alors que nous nous en approchions. Côté tourisme : c'est sans aucun doute, la plus belle étape de notre périple. Nous avons particulièrement aimé : les visites des villes de Tréguier et de Lannion. La côte de Granite Rose. Un petit regret : le parcours balisé pourrait davantage longer les côtes. Ce serait certes, plus difficile mais certainement plus joli.

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Carte de notre itinéraire

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11 ème étape : Lannion - Morlaix

Mercredi 15 juin 2016

Petit déj très copieux, en self, à l'image de ce qui se fait dans les différentes chaînes hôtelières.

Nous quittons Lannion en longeant le Léguer puis, la petite route s'élève à l'approche du hameau de Kerwiziou Vihan. Un grand lacet nous permet d'avoir une dernière vue sur Lannion.

Après 5 kms sur le plateau, la roue redescend près du hameau du Portal puis remonte progressivement jusqu'à Plumilliau qui sera le point culminant de la journée (112 m) tout de même !

A la sortie du village, nous allons emprunter une piste en terre très bien entretenue.
Cette piste va descendre sur près de 3 kms en longeant le ruisseau de Kerdu. Avec des passages ombragés, la verdure et les fleurs près des maisons, cette portion est très agréable.

Nous arrivons ainsi, près du bord de mer, à Saint Michel en Grève.

Le soleil brille, le ciel est bleu. C'est un très beau début de matinée.

Nous allons longer la Grève de Saint Michel sur plusieurs kms.
C'est ici, qu'en 2009, sur un secteur vaseux de l'embouchure du Roscoat, un cheval s'est enlisé, après avoir respiré de l'hydrogène sulfuré, gaz provoqué par les fameuses algues vertes !
Le cheval est mort. Le cavalier a perdu connaissance et n'a été sauvé qu'in extremis.

Aujourd'hui encore le nettoyage des plages est fait régulièrement mais,visiblement, il y a du boulot !

A St Efflam, nous quittons le bord de mer pour couper au dessus de la Pointe de l'Armorique.
Une côte nous amène à l'entrée de Plestrin Les Grèves.

Un peu plus loin, nous redescendons pour rejoindre Toul An Héry, petit bourg situé à l'embouchure du Douron. C'était autrefois un port dont l'activité principale était le commerce du lin.
Du port, on aperçoit le Château du Douron qui date de 1661.

C'est ici que j'ai pris une décision qui, à l'avenir modifiera notre façon de voyager.
En effet, nous prenons de l'âge, le vélo devient de plus en plus difficile à pousser. Les côtes montent de plus en plus et nous allons de moins en moins vite !
Il fallait donc prendre une décision, je l'ai prise ! J'ai fais exploser notre budget !

Ce petit voilier me plaisait bien !

Mais, finalement, j'ai acheté celui-ci.

Il m'a semblé être le plus adapté pour faire le Tour du Monde !

En longeant le bord de mer, nous arrivons rapidement à Toul Ar Goué où nous découvrons une étonnante luminosité sur la baie de Locquirec.

A Locquirec, c'est jour de marché. Il faut toujours faire travailler les petits producteurs locaux. Un saucisson va vite trouver sa place au fond d'une de nos sacoches.

Nous venons de quitter les Côtes d'Armor pour entrer dans le Finistère.

Très jolies vues depuis la Pointe de Locquirec.

La pierre de Locquirec, à l'aspect schisteux, a longtemps était exploitée dans cette région.
Sa couleur bleue verte était appréciée. Cette roche a été utilisée pour construire les manoirs, les églises mais aussi pour couvrir les maisons particulières. Aujourd'hui, les carrières de schistes sont abandonnées.

Nous quittons Locquirec en grimpant au dessus des falaises.
A l'Ouest de la pointe, nous retrouvons le bord de mer près de la grande plage du Moulin de la Rive.
Nous attaquons ensuite une longue montée sur la route de la corniche.

La route va continuer de s'élever. C'est normal, nous poursuivons notre chemin de croix jusqu'à Christ, petit hameau situé à l'intérieur des terres.

Si nous sommes encore sous le soleil, derrière nous, ce n'est plus le cas. A Lannion, il doit maintenant pleuvoir. La chance est avec nous !

Sur cette route tranquille, les petits hameaux s'enchaînent, Prajou, Pen Ar Prat, Komanan Vras. Quelques kms plus loin, la route va replonger vers Saint Jean du Doigt.

La route longe la plage. Elle est protégée par une importante digue de galets.
Le secteur doit être souvent inondé si l'on en juge par les nombreux galets qui se trouvent de l'autre côté de la chaussée.
La grande plage est réputée pour la pêche à pied.
De la plage, nous apercevons, au bout d'une ligne droite en forte montée, la petite ville de Plougasnou. Si nous n'allons pas, à pied, à la pêche, il se pourrait bien que l'on aille à pied à Plougasnou !

Dans Plougasnou, la montée est encore plus raide mais pas question de mettre pied à terre, de gros nuages noirs nous poussent à accélérer l'allure !.

Nous laissons, à droite, la baie de Sainte Barbe pour couper au dessus de la Pointe de Roc'h Louet.

Cette fois-ci, c'est pour nous, l'averse nous fait trouver refuge dans une grange.

Après une petite demi heure de pause forcée, nous reprenons notre route, sous le soleil, en direction de Primel Tregastel où nous découvrons un très joli front de mer.

Nouvel arrêt face à la grande plage de sable fin pour la pause déjeuner.

Nous avons attiré l'attention d'un couple de promeneurs à vélo et, bien malgré nous, nous allons perturber leur journée !
Après leur avoir expliqué d'où nous venons et où nous allons, la dame est enthousiasmée !

"Tu vois, chéri, c'est formidable ce qu'ils font, C'est çà que je veux faire ! Ce sont des randonnées comme eux que j'aimerais que l'on fasse ensemble !" Si la dame a l'air hyper active et plutôt sportive, le seul sport que le mari semble pratiquer, c'est le sport canapé devant la télé.
Il s'empresse de faire remarquer à son épouse que les routes sont loin d'être plates, que çà monte et çà descend sans arrêts.
Visiblement, l'effort physique c'est pas son truc !
En s'éloignant après un dernier salut, la dame continue d'exprimer ses souhaits. Son compagnon est dans la m..... !

Deux hypothèses, soit, nous les croiserons peut être, lors d'une prochaine rando, elle devant et lui ...... loin derrière, soit, ces deux là vont bientôt divorcer !

De nouveaux nuages ayant fait leur apparition, nous abrégeons le casse croûte.
Nous laissons, à droite, la Pointe de Prinmel et nous fonçons droit sur les nuages couleur encre ! La Baie de Diben va nous sauver la mise, le temps de la contourner, les nuages ont filé vers l'intérieur des terres.

A la sortie de Diben, la route s'élève à nouveau. Nous traversons successivement les hameaux de Le Guerzit, Saint Samson, Kervébel. Un peu plus loin, retour au bord de mer à Terenez. Nous sommes alors en bordure de la Baie de Morlaix.

Au loin, un peu dans la brume, on peut distinguer Roscoff. Notre voyage tire à sa fin !

Roscoff, ce sera pour demain, ce soir, c'est à Morlaix que nous faisons étape.

De Terenez à Kergaradec, nous allons longer la presqu'île de Kernéléhen.

En passant par Kérarmel et Plesven, petites routes et chemins de terre vont nous mener jusqu'à l'entrée de Dourduff en Mer où un nouvel abri bus va nous être d'une grande utilité. Une nouvelle averse s'est invitée sans nous demander notre avis !

La descente sur Dourduff est rapide. Le temps a changé. Le ciel est maintenant complètement bouché !

Le petit port de Dourduff en Mer a essentiellement aujourd'hui une activité ostréicole.

Au 14 ème et 15 ème siècle, ce port était beaucoup plus florissant. C'était un centre économique important pour Morlaix : le chantier naval.
En 1498, Anne de Bretagne y fait construire la Cordelière, fleuron de la flotte bretonne : 700 tonnes, 40 m de long 12 m de large 200 canons avec un équipage de 1000 hommes. Après avoir vogué sur d'autres mers, le 10 août 1512, la Cordelière entre funestement dans la légende à l'occasion d'un épique combat contre la flotte anglaise. En infériorité numérique, face aux bateaux anglais, le capitaine de la Cordelière, décide de faire sauter son bateau afin de provoquer le plus de dégâts possible sur les assaillants.

Les aventures tumultueuses de la Cordelière l’ont menée loin de son mouillage d’origine. Pourtant, ici, son souvenir demeure vivace, et l’on retrouve des hommages à sa mémoire jusque dans le nom du petit train touristique qui sillonne les rues de Morlaix.

Les chantiers du Dourduff n’existent plus, mais ce paisible hameau qui semble endormi sur les berges de la Baie de Morlaix rêve peut-être encore des grandes épopées maritimes qui ont fait sa gloire autrefois, et du souvenir de la Cordelière, dont la légende vogue toujours sur les mers imaginaires des conteurs bretons.

En rêvant nous aussi et après avoir franchi le pont sur le Dourduff, nous prenons à gauche un sentier piétonnier.
Nous pédalons sous les arbres, le terrain est gras et nous tombons en plein milieu d'une manif de bucherons bretons !

2 troncs d'arbres sont amarrés à un tracteur qui a le nez au bord du ravin. Il bloque tout le chemin.

Nous allons faire un petit numéro d'équilibriste pour passer devant le tracteur sans enlever les sacoches mais en prenant le risque d'échapper les vélos dans le ravin.. Le passage est étroit mais l'opération est réussie sous les yeux des randonneurs qui se demandent bien pourquoi nous sommes passés par ce chemin. Nous, nous le savons, ce raccourci nous a évité au moins 5 kms !

Le chemin débouche ensuite sur une route et il s'en suit une longue montée jusqu'à Ploujean.

Nous sommes maintenant tout proche de l'arrivée et par une route plus importante nous continuons de monter, au nord de Morlaix, en direction de l'aéroport.

L'hôtel Fontaine est situé dans la zone industrielle de Morlaix. C'est un hôtel plus fréquenté par les commerciaux que par des randonneurs comme nous.
Cela ne nous empêche pas d'être bien accueillis et de mettre nos vélos souillés dans une salle de réunion.
Chambre agréable au rez de chaussée, c'est appréciable. Pas de resto à chercher nous dinerons à l'hôtel et nous mangerons d'ailleurs très bien. Coût de notre séjour 128 euros repas et petits déj compris.

Ce soir, nous ne visiterons pas Morlaix parce que, à peine arrivés, la pluie s'est remise à tomber.

Entre 2 averses, je me contenterai d'une petite ballade dans la zone industrielle où .... il n'y a rien à voir !

Notre avant dernière journée est terminée. 68 kms au compteur sur un parcours vallonné. Une seule grosse difficulté, la montée de Plougasnou.
De jolis panoramas sur la côte, à St Michel en Grève, Toul An Héry, Locquirec, St Jean du Doigt, Primel Trégastel.
Des routes tranquilles, des pistes agréables comme la longue voie verte arrivant à St Michel en Grève.
Un regret la fin d'étape sous un ciel menaçant et l'hébergement situé trop loin du centre de Morlaix. Si le temps n'a pas été exceptionnel, après chaque averse le soleil est très vite revenu.

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Carte de notre itinéraire

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12 ème étape : Morlaix Roscoff

Jeudi 16 juin 2016.

C'est notre dernière étape.
Nous quittons l'hôtel Fontaine en prenant la direction de Morlaix.
Le ciel est couvert et il ne fait pas chaud dans cette longue descente qui nous conduit au centre de Morlaix où nous allons franchir la rivière de Morlaix qui, malheureusement, est à l'origine, des nombreuses inondations de la ville.

On ne peut pas manquer l'imposant viaduc qui traverse Morlaix à 58 m de hauteur et sur lequel passe le TGV Paris Brest..

Pressés par l'envie de retrouver notre voiture à Roscoff, nous faisons l'impasse sur la visite de la ville.

Nous quittons Morlaix par une bonne bosse jusqu'à St Martin des Champs.
Une pluie fine va nous accompagner dans la descente qui suit. Un bel ouvrage d'art nous fait passer au dessus de la D58 puis, une 2 ème bosse, nous fait remonter dans la campagne bretonne.
En haut de la côte, nous prenons, à droite, une petite route et nous redescendons sur la petite ville de Penzé. Le soleil commence à percer les nuages lorsque nous traversons Penzé.

Nous allons suivre la rivière qui porte le même nom jusqu'au Pont Eon.

C'est ici que se jette l'Eon dans la Penzé.
La Penzé du fait de sa très faible pente produit des vasières exceptionnelles.

Les vases qui se déposent dans le fond du lit et sur les berges, ont une couleur gris-bleuâtre. Ceci est dû à la décomposition en argile des schistes que traverse la rivière.
Ces vasières offrent un habitat apprécié de certaines espèces d'oiseaux de mer. Les Tadornes de Belon y trouvent les nombreux invertébrés dont ils ont besoin pour se nourrir.

Poursuivant notre route, quelques kms plus loin, nous faisons une infidélité à la Penzé en remontant vers le petit hameau de Kerlaudi.
Un chemin en terre va ensuite nous ramener vers la Penzé près du Pont de la Corde où nous traversons, avec prudence, la D58, très fréquentée.

Une piste cyclable puis un chemin côtier vont nous faire découvrir les petits hameaux de St Yves et de St Nep.

Sur l'autre rive s'avance la Presqu'île de Carentec.

C'est ici que nous allons découvrir un vélo sacoche pour le moins original !

6 kms plus loin, apparaissent les imposants clochers de Saint Pol de Léon où nous arrivons, quelques minutes plus tard, en longeant le parc du Château de Kernévez.

Si Saint Pol de Léon est la capitale du chou-fleur et de l'artichaut, c'est aussi une jolie petite cité de caractère.

C'est également une ancienne cité épiscopale.

Le clocher de la chapelle Notre Dame de Kreisker s'élève à 78 m. C'est le plus haut de Bretagne.

La rue du Général Leclerc, très commerçante, relie la Chapelle de Kreisker à la cathédrale Saint Paul Aurélien.

La cathédrale Saint Paul Aurélien est dédiée à un moine venu, selon la légende, du Pays de Galles. Il aurait été le premier évêque de la ville et surtout, il aurait débarrassé l'île de Bath d'un terrifiant dragon.
La basilique est une église gothique de style normand.
Elle dresse 2 tours dissemblables aux imposants clochers d'une hauteur de 55 m.
Avec notre chance habituelle, une des 2 tours est en restauration. Aujourd'hui, c'est certain, les 2 tours ne sont vraiment pas identiques !

Quand, il n'y a pas les échafaudages, il y a le marché !

Il nous reste un dernier tronçon à parcourir pour rejoindre Roscoff.
C'est en suivant une petite route vallonnée que nous allons y parvenir.
C'est ainsi que nous traversons les villages de Kerlissiec, Pen Prat, Pen Al Lan.

Durant plusieurs kms, nous allons longer une petite voie ferrée qui autrefois connaissait un important trafic de trains de marchandises pour transporter les primeurs, choux-fleurs, artichauts et oignons, intensément cultivés autour de Saint-Pol, dans la région dite de la « Ceinture dorée ». 500 wagons par jour jusqu'en 1981. C'était alors la ligne fret la plus rentable de la SNCF.
Comme partout, la concurrence routière a réduit à néant le trafic, 1985 est la dernière année de circulation d’un train direct Paris-Roscoff

C'est par un chemin que nous terminons notre Tour de la Manche.
Un petit détour vers le jardin exotique et nous débouchons au dessus de l'embarcadère de Roscoff.

La dernière étape est terminée. Avec 34 kms, c'était une formalité !
Pas de grosses difficultés et toujours des routes tranquilles dans la campagne bretonne.
Un regret, ne pas avoir passé plus de temps à Morlaix et à Saint Pol de Léon.

Comme c'est l'heure du repas, après avoir retrouvé notre voiture qui était toute heureuse de nous revoir, nous allons pousser jusqu'au port de Roscoff.

Les nuages menaçants qui nous ont suivis en début de matinée ont totalement disparus. C'est maintenant le grand beau temps.
Un oeil sur le sandwich et l'autre sur les goélands qui passent et repassent en vol plané au dessus de nos têtes, nous savourons pleinement ces derniers instants de notre petit périple.

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Carte de notre itinéraire

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Notre Tour de la Manche est donc terminé.
Si nous devions en faire un résumé nous dirions que tout s'est très bien passé.
Aucun souci pour les différentes traversées en ferries, aucun souci pour rouler à gauche en Angleterre.
Très peu de circulation rencontrée. Un parcours très bien balisé.
Des conditions météo moyennes mais nous avons été particulièrement chanceux en ne subissant qu'une seule demi journée de pluie.
Compte tenu des conditions météo de ce mois de juin 2016, c'était inespéré !

En ce qui concerne le côté touristique, nous retiendrons : La magnifique traversée sous le soleil entre Roscoff et Plymouth.
L'arrivée à Plymouth et la colline The Hoe.
La voie verte en direction de Tavistock.
Les pâturage au dessus de Clearbrook.
Les maisons et les monuments typiques de Tavistock.
La voie verte avec ses viaducs vers Okehampton.
L'imposante cathédrale d'Exeter.
La piste le long de la rivière Exe en direction d'Exmouth.
La côte jurassique entre Sidmouth et Seaton.
Le Hardy's Monument vers Dorchester.
Weymouth, la ville, la plage, le fort, le port.
La petite ville de Corfe Castle et son château.
La ville de Poole et le port.
Le départ de Poole en ferry sous le soleil face à l'île de Brownsea et la côte jurassique.
Le tour de l'ïle de Jersey avec le phare de la Corbière et Mont Orgueil Castle.
Saint Malo et ses remparts.
Le Cap Fréhel et toute la côte de Penthièvre.
Les marais de Sable d'Or Les Pins.
Erquy et Pléneuf Saint André
La grande baie de Saint Brieuc.
La cité de Tréguier.
La côte de granite rose.
Le menhir de Saint Uzec.
La baie de Lannion.
La vieille ville de Lannion.
Saint Michel en Grève et la Grève de Saint Michel.
Le petit port de Toul An Héry.
La Pointe de Locquirec.
Les grandes plages de Primel Tregastel.
La Baie de Diben.
Saint Pol de Léon et bien évidement Roscoff.

Des regrets : Bénéficier d'une météo plus clémente.
Une côte jurassique parfois brumeuse.
La visibilité réduite à néant à Swanage.
L'arrivée et le départ de Guernezey dans la brume.
L'arrivée à Saint Malo sous la pluie.
La route de la corniche avant Paimpol sous le déluge.
L'impasse sur Morlaix.

Avec le recul, il était aussi possible de s'écarter plus souvent de l'itinéraire balisé afin de pouvoir bénéficier de plus nombreux panoramas surtout sur les côtes bretonnes.
Ce sera peut être pour une prochaine fois .....

A bientôt, ....... peut être pour une nouvelle aventure.