Tour de Corse 2011 à vélo. 14 ème étape : D'Asco à Oletta

jeudi, juin 30 2011

Tour de Corse à vélo. 14 ème étape Asco - Oletta

IMG_6147500.jpg

Mardi 21 juin 2011.

Réveil 6 h 30. Bonne nuit malgré la mauvaise qualité du matelas. Lever 7 h. Comme le balcon n'est toujours pas balayé, je m'y installe pour nettoyer les vélos. On doit trop freiner ! Les patins partent en poussière ! Une fine pellicule noire recouvre le cadre et les sacoches ! Le papier toilette de l'hôtel va me servir de chiffons.

Déjeuner à 8 h. C'est la jeune femme qui faisait la cuisine qui s'occupe de nous. Toujours les mêmes qui bossent !
Petit déj très correct. Self Service – Viennoiseries.

A 8 h 30, nous levons le camp. C'est désormais une habitude, nous avons beau temps.

Comme la veille, nous débutons l'étape par une longue descente.

Début de descente très rapide (on comprend mieux pourquoi le final nous avait paru aussi difficile !) puis, la pente s'adoucit et durant une quinzaine de kilomètres nous longeons l'Asco sans donner un coup de pédale.

5 kms plus loin, nous retrouvons la route nationale. Nous sommes redescendus à 200 m d'altitude. 200 m plus loin, à la sortie du pont sur l'Asco, nous prenons une petite départementale sur notre droite. (D105) C'est la route de Costa Roda et de Canavaggia.

Grosse surprise ! La pente est très raide !
Après 150 m de montée seulement, le pourcentage nous contraint à mettre pied à terre.
Nous poussons les vélos sur une cinquantaine de mètres jusqu'au franchissement de la voie ferrée.

Après 800 m de montée, nous nous sommes élevés de plus de 100 m.

Montée vers Costa Roda

IMG_6058600.jpg

Montée vers Costa Roda – Vue sur la vallée d'Asco

IMG_6057900.jpg

La route redescend rapidement pour franchir le ravin de Pietra Sorda. Et …. nouvelle bosse difficile que cette fois-ci, nous allons franchir à vélo !

Nous sommes récompensés de nos efforts par un très beau panorama. A droite, la vue est dégagée sur la vallée de l'Asco, les Aiguilles de Popolasca et le Monté Padro.

Montée vers Costa Roda – Vue vers le Monté Padro

IMG_6059600.jpg

Montée de Costa Roda – Vue sur les Aiguilles de Popolasca

STD_6063900.jpg

Devant nous, s'étale la plaine de Ponte Leccia où l'Asco se jette dans le Golo.

Montée de Costa Roda – Vue sur Ponte Leccia

STB_6061900.jpg

Montée de Costa Roda – Vue sur la vallée du Golo

IMG_6066900.jpg

En arrière plan, apparaissent les plus hauts sommets corses avec la crête enneigée du Monté Cinto.

La route reste en balcon au dessus de la vallée du Golo et de la route nationale qui rejoint Bastia.

Nous apprécions le calme de notre petite route qui serpente dans le maquis où il n'y a aucune âme qui vive. Contraste frappant avec la vallée que nous avons en dessous de nous.

Malheureusement pour nos petites jambes, notre route replonge à nouveau assez rapidement pour franchir le ruisseau de Vadone.

Une montée spectaculaire se présente devant nous avec un dénivelé impressionnant.

La route décrit dans le maquis 5 lacets successifs. C'est une véritable petite route de montagne que nous n'attendions pas à pareil endroit.

Montée vers Costa Roda

IMG_6070900.jpg

IMG_6074900.jpg

Montée de Costa Roda – Vue sur la vallée du Golo

IMG_6075600.jpg

Nouvelle petite descente pour franchir le ruisseau d'Olmiccia où se trouve une petite ferme perdue au milieu de la montagne.
C'est ici que nous allons trouver un compagnon à 4 pattes qui va faire un long bout de route avec nous.
Plus loin, nous rencontrons des ânes qui ont quitté leur enclos pour assister à notre passage.

Montée de Costa Roda

IMG_6079600.jpg

La route est maintenant moins pentue.
La vue est toujours aussi dégagée sur la vallée du Golo. C'est une bonne raison pour faire une petite pause à l'approche de Costa Roda.

Montée de Costa Roda

IMG_6085600.jpg

A l'approche de Costa Roda

IMG_6084600.jpg

Nous retrouvons notre compagnon de route, le chien beaucoup plus malin que nous a coupé à travers la montagne. Il va nous conduire jusqu'au petit hameau de Costa Roda.

Ce matin, à Asco, nous n'avons pas trouvé de commerce et ce n'est pas à Costa Roda que nous pourrons faire des provisions pour midi !
C'est un tout petit village avec une vingtaine d'habitations seulement. On retrouve ces maisons hautes de 2 à 3 étages. Plusieurs générations devaient y vivre ensemble. Ce ne doit plus être le cas aujourd'hui.
Malgré la petite taille du hameau, il y a tout de même une église et d'imposantes tombes familiales dispersées dans le maquis.

Après le hameau, la route continue de monter en pente douce en décrivant une grande courbe ce qui nous permet d'avoir une belle vue sur le village avec en arrière plan les hautes montagnes corses.

Costa Roda

IMG_6086600.jpg

A peine 2 kms plus loin, nous arrivons au village de Canavaggia qui revendique être un des plus anciens villages de montagne corse.
Situé à 700 m d'altitude, c'est un joli village blotti au pied d'une grande barre rocheuse.

Canavaggia

IMG_6088900.jpg

Eglise de Canavaggia

IMG_6091900.jpg

Pas de chance pour nous, il n'y a pas de commerce non plus à Canavaggia.
Le pique nique de midi risque fort d'être remplacé par un arrêt au resto ….. si nous en trouvons un !

Le maquis a laissé un peu de place aux cultures. Nous passons près de quelques petites fermes isolées. Plus loin, un troupeau de moutons en liberté nous brûle la priorité !

La route continue de monter jusqu'au col de Foscatello (725 m).

Nous avons sous les yeux un magnifique paysage avec à flanc de montagne le village de Lento dominé par le Col de Bigorno que nous allons devoir franchir. Le sommet nous apparaît bien haut !

Lento – Col de Bigorno

IMG_6093900.jpg

Une route sinueuse, en descente, nous rapproche de Lento.
Nous allons remplir nos bidons à une fontaine sans nous poser trop de questions sur la qualité de l'eau. Primo : nos réserves sont à sec. Deuxio : Il fait très chaud. Tertio : Nous n'avons déjà rien à manger, au moins, nous ne mourrons pas de soif !

L'arrivée à Lento se fait par une route en léger faux plat montant. A l'entrée du village, nous retrouvons la route qui monte de la vallée et que nous aurions pu prendre si nous étions restés sur la nationale au niveau de Ponté Leccia.

A Lento, il n'y a qu'un seul commerce mais c'est un bar. Toujours pas d'épicerie et encore moins de resto.
A flanc de montagne, nous atteignons le petit hameau de Bigorno au moment où le clocher de l'église sonne les 12 coups de midi.
Plus bas, un second clocher sonne les mêmes coups avec 2' de retard !
Pas de doute c'est bien l'heure de la soupe, mais ce n'est pas encore là que nous trouverons de quoi nous restaurer !
Le hameau nous semble tellement petit que nous n'y entrons même pas. A l'entrée du village nous tournons à gauche pour attaquer le Col de Bigorno et ses impressionnants lacets, bien tracés à flanc de montagne.

La route nous apparaît bien au dessus de nous mais, heureusement, pour y arriver, nous allons faire de très grands détours.
Nous allons grimper durant 4 kms dans cette montagne complètement pelée. Très peu d'ombre tout au long de la montée. Il fait une chaleur étouffante le long de la roche surchauffée. Quelques vaches "mange-pierres" ont trouvé refuge à l'ombre derrière une courbe.

Montée du Col de Bigorno

IMG_6096600.jpg

IMG_6097600.jpg

Après un grand lacet vers l'ouest, nous attaquons la montée finale plein nord.

Montée du Col de Bigorno

IMG_6098600.jpg

Ce col est l'un des plus difficiles que nous avons franchis.
Depuis que nous avons quitté la vallée de Ponté Leccia, nous avons parcourus 18 kms presque tout en montée.

Dernier effort et nous voilà au sommet. Le Col de Bigorno culmine à 885 m d'altitude.

Au sommet du Col de Bigorno, nous avons la confirmation que la Corse est toujours une île en découvrant une belle vue sur la baie Saint Florent. Cela fait, en effet, 5 jours depuis Porto Vecchio que nous n'avions pas vu la mer ! Cette incursion à l'intérieur des terres nous aura permis de découvrir une autre Corse, plus pauvre mais tout aussi belle !

Sommet du Col de Bigorno – Vue vers Saint Florent

IMG_6102600.jpg

Sommet du Col de Bigorno

IMG_6100900.jpg

Il est près de 13 h et nous sommes encore au sommet et nous ne savons toujours pas où manger !

La descente débute par une belle route large puis elle se rétrécit en descendant dans le maquis par des virages serrés.
Des traces d'incendies sont encore visibles.

Après 10 kms de descente, nous arrivons à Murato. (504m).
Entre pâturages et châtaigniers, c'est le plus important village du Nebbio. C'est aussi ici que Pascal Paoli a établi son premier quartier général.

Place et Eglise de Murato

IMG_6106600.jpg

Murato

IMG_6104600.jpg

Si Pascal Paoli a établi son premier quartier général à Murato, il a oublié d'y ouvrir un restaurant !

Nous quittons donc Murato le ventre vide !

Nouvelle déception, 1 km plus bas, en arrivant à l'église San Michele, la perle du Nebbio.
Malheureusement pour nous, la perle est encapuchonnée !
Nous arrivons en pleine restauration ! Un comble pour nous qui cherchons un restaurant depuis plus d'une heure !

C'est une superbe église romane avec des murs en deux tons, serpentine verte et calcaire blanc.
A travers la toile de protection et les échafaudages, on distingue à peine les sculptures qui ornent la façade. Dommage !

Eglise San Michele

IMG_6108600.jpg



Reste une solution : photographier le panneau publicitaire !

IMG_6112600.jpg

Dépités, nous nous replions vers le parking et de rage, nous pique-niquons avec ce qui nous reste au fond des sacoches !
A savoir, une petite tranche de jambon cuite et recuite par le soleil, de la confiture, 2 pommes et 2 barres de céréales !
De toute façon, depuis Bastia, on mange beaucoup trop !

Tout ceci ne nous empêche pas de profiter de la vue sur le Golfe de Saint Florent et sur les montagnes du Nebbio.

Les montagnes du Nebbio – Vue depuis le parking de l'église San Michele

IMG_6116600.jpg

Reprenant notre route, nous continuons de descendre jusqu'au Col San Stephano (368 m).
C'est la partie la plus étroite de l'ïle. Du sommet du col nous avons la vue à la fois sur la côte ouest et sur la côte Est de la Corse. D'un côté la baie de Saint Florent, de l'autre la côte au sud de Bastia.

Peu après, nous passons à proximité d'Olmeta Di Tuda, pittoresque village à flanc de montagne orienté sur la plaine du Nebbio au milieu d'une campagne tapissée d'oliviers de vignes et de châtaigniers.

Quelques mètres plus loin apparaît le village d'Oletta. Dominé par la Cima U Zuccarello, le village est accroché à ses flancs.

Oletta

IMG_6118900.jpg

IMG_6120900.jpg

Ce soir, nous couchons en chambre d'hôtes. La location ne débutant qu'à 15 h, nous avons une heure d'avance que nous mettons à profit pour aller boire un pot dans un bar vers le centre du village.

Sur la terrasse, avec le patron et un client hollandais habitué des lieux, nous allons avoir une discussion très conviviale.
Tombé amoureux de la Corse, le client hollandais y vient très régulièrement. Il a consulté la météo, il y a 3 jours et il a sauté dans un avion. Il compte bien s'installer ici définitivement, bien avant la retraite ! Il est prêt à quitter son boulot d'informaticien sur le champ !

Au cours de la discussion, nous allons apprendre l'origine des trous carrés qui apparaissent sur les façades de certaines maisons. Ces trous ont servi pour monter les échafaudages à chaque fois qu'il était nécessaire de rajouter un étage pour une nouvelle génération. Autre tradition, les pierres qui apparaissent en saillies sont là pour délimiter la hauteur maximum que peut prendre la maison voisine.

Oletta

IMG_6131600.jpg

Bien sûr, nous parlerons aussi de notre Tour de Corse qui arrive presque à son terme.

En arrivant à Oletta, nous avions repéré la route menant à notre chambre d'hôte.
Pour y retourner nous devons faire le tour complet du village en le contournant par le bas.

La route d'accès à la chambre d'hôte est en forte pente. Le pourcentage est tel que nous n'essayons même pas de monter en vélo !
Sur plus de 100 m, j'ai un mal fou à pousser le vélo ! Nous avons réservé dans une maison située tout en haut du village !

Lorsque nous arrivons, le propriétaire nous apprend que tout est complet ! Après l'effort accompli pour arriver jusque là, nous frôlons la crise cardiaque !
En réalité, notre hôte n'attendait pas du tout des cyclistes.
Il est resté pour nous accueillir, son épouse qui habituellement gère l'hébergement, étant partie, pour la journée, sur le continent.
Après ce petit malentendu, il nous offre le pot d'accueil sur la terrasse ombragée de sa maison. C'est un homme charmant. Nous avons le même âge à quelques jours près et nous avons ensemble de nombreux points communs. Ancien guide de randonnée, c'est un volontaire et un passionné.
De discussions en discussions, nous allons tout connaître de lui. (Souvenirs de randos, vie professionnelle, ennuis de santé, loisirs, sport, dopage, passions, collections de pierres, trophées de pêche et de chasse, bricolage, aménagement de la maison etc....) A la fin, j'ai l'impression de l'avoir toujours connu !
Nous sommes arrivés vers 15 h et il est plus de 17 h lorsque je prends enfin ma douche. Je n'ai absolument pas vu le temps passer !

Nous logeons dans une chambre aménagée sous les toits. Il y a la clim mais nous n'allons pas oser la faire fonctionner. C'est une erreur que nous allons regretter.

Vers 18 h, nous partons à pied au centre d'Oletta afin de trouver un restaurant.
Le propriétaire qui doit aller chercher son épouse à l'aéroport de Bastia, nous a gentiment laissé les clés de la maison.
Nous commençons par descendre par une pente abrupte entre les maisons pour rejoindre la rue principale. Avec hésitation, par peur de pénétrer chez les gens, nous slalomons entre les maisons et d'escaliers en escaliers, de terrasses en terrasses, nous arrivons enfin sur la rue principale.

Oletta, est un très joli village, typiquement Corse avec ses fleurs, ses ruelles étroites et pentues, ses maisons de caractère aux hautes façades austères.

Oletta

IMG_6125600.jpg

IMG_6148700.jpg

Oletta – Vue vers la chambre d'hôte

IMG_6132600.jpg

Oletta – Oranges amères

IMG_6124600.jpg

Tout autour du village, le paysage est très diversifié.
Vers le sud, c'est la plaine du Nebbio et le lac de Padula. Vers l'Ouest, c'est la baie de Saint Florent toute proche. Vers le nord, c'est la chaîne de montagne de la Serra avec la cime de Zucarello.

Nous allons manger à la terrasse d'une pizzeria située sur la place de l'église, avec une jolie vue sur la baie de Saint Florent. Omelette, escalope, glaces énormes ! Le tout pour 43 €, pour 2 bien sûr !

Oletta – Place de l'église Saint André

IMG_6140600.jpg

Avant de retourner à la chambre d'hôte nous prolongeons la balade en montant dans les ruelles en face de l'église. Mieux vaut être en forme pour rentrer chez soi lorsque l'on habite au plus haut du village !

Le soleil couchant donne encore plus d'éclat aux maisons du village.

Oletta au soleil couchant

IMG_6146600.jpg

De retour à la chambre d'hôte nous profitons un peu de la terrasse. C'est la première soirée où il ne fait pas frais. Il n'y a pas le moindre souffle de vent.

Notre tour de Corse tire à sa fin. Il ne nous reste qu'une seule étape.
Aujourd'hui pour cette 14 ème journée, nous avons parcourus 64 kms pour un dénivelé de 1078 m.
Cette étape s'est avérée être beaucoup plus difficile que prévu avec la montée vers le village de Costa Roda et le col de Bigorno.
Points forts : La descente des gorges de l'Asco. La longue montée vers Costa Roda dans le maquis où nous étions seuls au monde. La route en corniche au dessus de la vallée du Golo. Le col de Bigorno avec ses grands lacets dans un environnement sec et rocailleux. La plaine du Nebbio et le merveilleux village d'Oletta.
Point faible : Les travaux de restauration de l'église San Michele.

Les propriétaires ne sont toujours pas rentrés lorsque nous montons nous coucher dans une chambre climatisée …................. à 50 ° !





Carte de notre itinéraire


Pour agrandir ou réduire la carte : cliquer sur : Outil et modifier l'échelle. Pour se déplacer sur la carte. Cliquer sur la carte tout en déplaçant la souris.





Vous pouvez bénéficier de toutes les fonctionnalités d' openrunner en cliquant le lien suivant :

parcours détaillé




Etape suivante : Oletta - Bastia