Tour de Corse 2011 à vélo. 7 ème étape : D'Alata à Sartène

dimanche, décembre 4 2011

Tour de Corse à vélo. 7 ème étape d'Alata à Sartène

Mardi 14 juin 2011.

Réveil à 5 h 30. Mauvaise surprise, la baie d'Ajaccio a totalement disparu sous un épais brouillard !

Vers 6 h 30 le brouillard se lève mais la baie reste en partie dans la brume. Pour le concours photo, c'est raté !

Nous avons droit à un petit dej très correct, en libre service. Rien ne manque.

Peu après 8 h, nous levons l'ancre après avoir essuyé les selles des vélos trempées par la rosée.
Le soleil commence à chauffer, j'attaque donc la descente en manches courtes, Jacqueline quant à elle préfère garder les manches longues.
Nous arrivons rapidement au carrefour avec la départementale. Dans ce sens, cà va beaucoup plus vite !
Il y a beaucoup de monde venu saluer notre départ ..... Et oui nous commençons à être connu en Corse ! En réalité, nous passons simplement devant une école et les parents y déposent leur rejeton.

Une très belle route nous conduit à Ajaccio. Tout en descente ! Super, voilà 6 kms de parcourus sans le moindre effort.
Heureusement que nous ne sommes pas arrivés par ce côté, hier. La montée à l'hôtel aurait été encore plus délicate !

Ce qui est moins super, c'est le nombre de voitures. A l'entrée d'Ajaccio çà bouchonne sévère ! Normal, c'est l'heure d'embaucher !
Depuis notre départ de Bastia, nous avons le chic pour traverser les grandes villes aux heures d'affluence !

Coup de chaud en pleine ville, une rue en forte pente nous oblige à reprendre le 26 dents et à pédaler à bloc pour ne pas trop gêner les voitures bloquées derrière nous.
Ce brusque effort a suffit pour que Jacqueline enlève sa veste. La journée s'annonce très chaude !

Toujours dans le flot des voitures, nous cherchons à regagner le port de plaisance Tino Rossi afin de nous renseigner sur l'heure de départ de la navette maritime permettant de rejoindre Porticcio. Cette navette va nous éviter d'emprunter une voie rapide qui contourne l'aéroport d'Ajaccio.
Le premier port que nous voyons est celui réservé aux ferries.

Ajaccio



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Au syndicat d'Initiative, j'ai la confirmation qu'il y a bien une navette mais personne ne peut m'en donner les horaires.
Slalomant entre les voitures, tantôt sur le trottoir, tantôt sur la chaussée, souvent en sens interdit, nous finissons par arriver au port Tino Rossi.
J'obtiens enfin le renseignement à une guérite d'accueil. Gros problème, le premier départ est à 12 h !
Première solution, attendre midi et en profiter pour visiter la ville. Mais, le faire dans les vapeurs des gaz d'échappement ne nous encourage guère et nous avons plus de 60 kms à faire pour aller jusqu'à Sartène. En une après midi, c'est certes faisable mais ce n'est pas l'idéal.
Reste donc la solution d'emprunter la voie rapide. La jeune fille qui nous a donné le renseignement, nous dit y rencontrer parfois des cyclistes mais c'est vrai que la circulation y est très importante et qu'il faut se montrer prudent.
Tant pis, nous prenons le risque !
Nous repassons devant l'embarcadère puis nous empruntons une piste cyclable qui longe la baie d'Ajaccio et nous offre une jolie vue sur la ville et les deux ports.

Ajaccio

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La piste cyclable traverse un petit square bien agréable. Nous y faisons une petite pause pour nous remettre de nos émotions et pour étudier la carte.

Changement de programme. Changement de parcours. Après avoir compté et recompté le kilométrage, nous décidons de ne plus aller à Porticcio et de couper au plus court à travers les montagnes.

Le plus difficile reste cependant à faire : emprunter cette satanée voie rapide.
C'est une 2 fois 2 voies. Le trouillomètre à 0, nous nous lançons.
La première partie comporte des bas côtés assez larges où on se sent plus en sécurité.
Après plusieurs ronds points, nous arrivons à la partie la plus délicate. La route contourne l'aéroport et passe en bout de piste. En plus des voitures et des camions, il ne manquerait plus qu'un avion traverse la route !
C'est une grande courbe. La bande d'arrêt d'urgence n'est pas très large et les débris de parechocs et de phares que nous évitons n'ont rien de rassurants !
Durant un kilomètre nous allons serrer les fesses et pédaler à toutes jambes !

Au rond point suivant, la voie rapide est interdite aux vélos, mais un balisage nous oriente vers une route parallèle sur notre droite.
Après une bonne descente en ligne droite, nous passons sous la voie rapide pour y retourner juste après pour franchir le Prunelli.

Une centaine de mètres plus loin, nous tournons à gauche pour emprunter la Nationale 196 en longeant le Prunelli maintenant sur notre gauche.

La D302 se trouve 300 m plus loin, c'est ici que débute la grosse difficulté de la journée pour monter au Col de Bellevalle.

Durant une bonne dizaine de kilomètres nous allons grimper. La route serpente dans le maquis. Il n'y a que très peu d'habitations et l'ombre est rare. Le début de la montée est difficile. Une première pause est bienvenue. D'autres suivront !

Montée du Col de Bellevalle

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Nous sommes maintenant bien loin du trafic et du bruit rencontré dans la traversée d'Ajaccio.
Les véhicules sont rares et les conducteurs attendent patiemment que nous soyons sortis du virage pour nous doubler. Un cycliste nous dépasse et nous encourage en nous disant qu'il n'y a plus que ….. 3 kms pour atteindre le sommet !

La pente est maintenant plus régulière, seule la longueur du col commence à se faire sentir !
Il fait aussi très chaud et nos réserves d'eau s'épuisent rapidement.
La région que nous traversons est sauvage mais il y a beaucoup de verdure. Cela nous rappelle le col de Palmarella que nous avons grimpé en quittant Galéria. Seule différence, aujourd'hui nous sommes sous le soleil ! Peut être même un peu trop ! Jamais content !

Nous ne verrons le sommet du col qu'au dernier moment, à la sortie d'une courbe.
Le col de Bellevalle est à 521 m d'altitude perdu au milieu du maquis.
Au sommet, nous prenons à droite la départementale 255. C'est une route très étroite au revêtement limite. Bosses et trous vont nous permettent de tester notre matériel !

Nous redescendons à 416 m pour franchir sur un petit pont le ruisseau de Campestra. C'est encore plus sauvage ! La route se rétrécit de plus en plus et si je n'avais pas la carte, je penserai que nous allons pas tarder à arriver dans une cour de ferme !
Un kilomètre plus loin, nous rejoignons la route de Pietrosella que nous laissons sur la droite.
C'est par ici que nous aurions dû arriver si nous étions passés par Porticcio.

Une bosse en pallier de 2 kms avec des parties à fort pourcentage nous conduit au col d'Arghellaju (554 m).
Nous faisons cette montée très difficile derrière un jeune couple à vélo. Ce sont des étrangers mais ils n'ont pas de bagages. La fille a un vélo avec un guidon plat et si j'en juge par les efforts qu'elle produit, les braquets ne sont peut être pas appropriés. Au plus fort de la pente, nous nous rapprochons d'elle mais, très sportivement, nous lui laissons franchir le col avant nous !

Nous laissons la route, en mauvais état, pour prendre une route large au revêtement récent.
Cerise sur le gâteau, elle est quasiment plate. Il nous semble qu'il y a une éternité que nous n'avons pas roulé sur du plat !

Sans forcer, nous arrivons ainsi au sommet du col de Gradello (529 m) où nous avons une jolie vue sur le golfe d'Ajaccio.

Sommet du Col de Gravello

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Le contretemps de la navette d'Ajaccio nous a fait quitter la ville plus vite que prévu et nous n'avons pas pris le temps d'acheter quoi que ce soit pour le repas de midi.

La chance est avec nous. Au col de Gradello, un petit resto ne demande qu'à nous accueillir.

En terrasse, sous l'ombre d'une vigne nous allons apprécier d'abord …... l'eau fraîche (nous sommes à sec depuis un bon moment !) puis un plat de cannellonis au bruccio et une mousse à la châtaigne. Le coin est sympa, les proprios aussi, nous aurions bien eu tort de ne pas nous arrêter là.

Repas au Col de Gradello

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Après un petit café, pour nous donner un coup de fouet, nous quittons le Col de Gradello.

Deux grands lacets nous font perdre rapidement de l'altitude mais cela ne va pas durer. Une bonne bosse va nous faire mal aux jambes.
Le bruccio ou la crème à la châtaigne nous reste sur l'estomac et le café n'a pas beaucoup d'effet ! L'avantage à cette allure c'est qu'on a le temps d'éviter les ornières qui ont refait leurs apparitions.

Nous sommes entourés par le maquis qui s'étend à perte de vue.

Entre le Col de Gradello et Zivignola

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La route descend ensuite franchement jusqu'au petit hameau de Zivignola.
Si les autres jours, nous restions pratiquement sur la même route du départ à l'arrivée, et pour cause, il n'y en avait pas d'autres, aujourd'hui ce n'est pas le cas. Les carrefours se multiplient et les indications ne sont pas toujours très claires.

Nouvelle petite bosse puis franche descente jusqu'à Serra Di Ferro où la terrasse du restaurant est pleine à craquée.
Ce petit village étant situé sur le parcours de randonnée Mare E Monti, les marcheurs y reprennent des forces.

A la sortie d'un virage en épingle, apparaît la petite église de Serra Di Ferro au surprenant clocher posé au bord de la route.

Eglise de Serra Di Ferro

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Après le village, nous continuons de descendre jusqu'à la plaine du Taravo.
Un coup à gauche, direction Nord, puis un coup à droite, pour franchir le Taravo.
Notre route prend ensuite la direction du Sud et nous retrouvons le bord de mer, le long de la plage de Tenutella.
Une longue ligne droite semble vouloir nous amener sans difficulté jusqu'à Propriano.

Ce n'était qu'une illusion. Nous allons nous farcir une dernière bosse le long de la côte. Les virages succèdent aux virages et comme pour nous compliquer la tâche la circulation est à nouveau revenue dense.
5 kms de montée avec des passages difficiles, le tout sous la chaleur et nous voici revenus à 140 m d'altitude. C'est le point de rencontre avec la nationale 196 que nous avions quitté en sortant d'Ajaccio au bout de la voie rapide.
Moi qui avait dit à Jacqueline que nous allions atteindre Propriano sans aucune difficulté, je me fais oublier !

La petite pause, à l'ombre et à mi pente, à regarder passer les voitures et les camions ne nous a guère était bénéfique. Il est vrai que nous avons déjà près de 70 kms au compteur.

Seul point positif, nous avons une belle vue sur Propriano.

En arrivant à Propriano

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La route nationale descend maintenant rapidement sur la baie de Propriano en surplombant la jolie plage de sable fin de Baraci.

Propriano - Plage de Baraci

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A l'entrée de Propriano, nous renonçons à visiter la ville et à faire le détour par le port. Les panneaux, bien tentants, nous indiquent en effet la direction directe de Sartène sur la gauche.
Seul petit inconvénient .....çà monte !

Nous passons un rond point et nous attaquons la montée sur notre élan. La première partie se passe relativement bien mais, après un petit replat, la route s'élève à nouveau.
Nous ne tardons pas à nous livrer à une partie de pousse-vélo sur le trottoir ! Nous sommes dans une grande courbe et plus çà tourne, plus çà monte ! J'arrive en haut plus fatigué que si j'étais passé en vélo !
En 300 m nous sommes remontés à 84 m d'altitude !

Nous laissons derrière nous Propriano et le Golfe de Valinco pour pénétrer plus à l'intérieur des terres.

C'était bien la peine de monter, nous voici revenus à 11 m d'altitude le long du Rizzanese. Durant 4 kms, nous allons rouler sur du plat avant d'attaquer la montée finale de 5 kms de Sartène.

La première partie de la montée est assez roulante puis çà se complique avec des parties en ligne droite.
Sur cette grande route, très passagère, il n'y a pas beaucoup de place pour les cyclistes. Cà circule beaucoup et vite !

Au moins, nous savons où nous allons, il suffit de tourner la tête sur la gauche pour voir Sartène encore très haut perchée. La ville semble nous provoquer !

Une pause s'impose au plus fort de la pente ce qui va nous donner l'occasion d'apprécier la pointe de vitesse de 2 ou 3 motards qui vont se défouler dans ce bout de ligne droite.

Reprenant notre montée à notre allure de sénateur, nous allons chercher un grand virage vers la gauche qui va nous ramener vers le Nord en direction des premières maisons de Sartène.

La Villa Piana, terme de cette étape est annoncée à 400 m. Pour ce soir, nous ne monterons donc pas jusqu'au centre de Sartène. C'est 1 km de moins à faire pour aujourd'hui. Je m'en doutais mais je n'avais rien dit à Jacqueline, ne voulant pas renouveler l'expérience de la « route plate » de Propriano !

Il est presque 17 h lorsque nous arrivons à la Villa Piana.

Hôtel Villa Piana - Sartène

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Depuis Alata, nous avons parcouru 83 kms pour un dénivelé de 1286 m.
Cette étape faisait partie des plus difficiles mais cela s'est compliqué davantage avec l'allongement et la modification du parcours.
Points Forts : Ajaccio pour la belle vue sur la ville et sur le port. La montée du Col de Bellevalle pour son côté sauvage. Le sommet du Col de Gradello pour la panorama et le petit resto sympa. Propriano et le Golfe De Valinco. La montée sur Sartène avec la belle vue sur la ville. Points faibles : Ajaccio pour les embouteillages, le bruit et les gaz d'échappement . La voie rapide en sortant d'Ajaccio et d'une manière plus générale, l'importance de la circulation avant Propriano et jusqu'à Sartène. La vitesse de certains fous du volant.

C'est le patron qui est à l'accueil de cet hôtel 3 étoiles ! L'accueil est courtois.
Demain matin, nous n'aurons pas besoin d'essuyer la selle de nos vélos, ces derniers sont à l'abri sous un auvent servant aussi de garage pour les motos.
Une grande terrasse est à notre disposition ainsi qu'une piscine à condition toutefois de ne pas utiliser les serviettes de l'hôtel !
La déco est soignée avec du mobilier rustique. Notre chambre donne sur Sartène et sur la vallée en direction de Propriano.

Sartène vue depuis la chambre de l'hôtel Villa Piana

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L'hôtel ne fait pas restaurant mais le propriétaire nous conseille le restaurant l'Instant, situé 50 m plus bas, au bord de la nationale. L'établissement est géré par son fils.
Si nous y allons de sa part, nous aurons droit à 2 apéros !
Nous décidons de nous y rendre, non pas pour l'apéro mais parce que c'est tout près et que nous n'avons pas l'intention de faire 1 km de côte, à pied ou à vélo, pour rejoindre le centre de Sartène !

A l'Instant, nous passerons un long moment !
Et, …. nous y mangerons très bien. Très bonnes grillades. Plat copieux et bien présenté.

En retournant à l'hôtel nous verrons encore passer un de ces fous du volant qui descend la nationale à fond la caisse. La limitation de vitesse, il ne connait pas !
2' après, un véhicule du SAMU passe aussi devant nous, toute sirène hurlante.
Pas de doute, le Fangio s'est planté et les secours corses sont vraiment très réactifs..... ou prévoyants !

Le patron est encore à l'accueil lorsque nous pénétrons dans l'hôtel.
Nous avons une longue discussion avec lui sur la société actuelle, ses dérives, l'insécurité et cet homme qui nous semble avoir plus de 70 ans à une idée très précise sur les solutions à appliquer.
Pour les trafiquants de drogue, les violeurs : la peine de mort ! Il est prêt à prendre le fusil s'il le faut ! Il va nous raconter sa jeunesse. Gamin, il descendait la route sur des chariots à roulette. A l'époque c'était possible !
Jeune homme il est monté à Paris sous la protection de cousins qui passaient leur journée à ne rien faire. Toujours en costume et toujours entourés de filles.
Après réflexion, nous trouvons à notre hôte, au demeurant fort sympathique, un petit air du Parrain !

C'est sur cette idée un peu farfelue que nous regagnons notre chambre, juste au moment où le soleil couchant illumine l'église Saint Sébastien

Sartène - Eglise Saint Sébastien

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Carte de notre itinéraire


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parcours détaillé




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