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Samedi 19 juillet 2008

Si un belge ronfle, pas de doute, notre compagnon de dortoir est bien originaire de Belgique ! Réveillé à 4 h 30, j'ai pu le constater mais comme il occupait un box à l'opposé du nôtre, cela ne nous a pas trop gêné.
Peu avant 7 h, nous posons le pied par terre.
Une nouvelle fois, l'étape qui nous attend n'est pas très longue. C'est même la plus courte avec seulement 2 h 50 de marche. Nous prenons donc tout notre temps pour la toilette matinale avant d'aller prendre le petit déjeuner.
Nouvelle petite attention de notre hôte qui nous propose des confitures de myrtilles et de bananes, les deux faîtes maison. Des petits bouquets de fleurs de montagne ont été mis sur les tables. C'est Tahé qui a cueillies ces fleurs à la tombée de la nuit. Elle nous fait ainsi découvrir la nigritelle noire ou orchis vanillé qui comme son nom l'indique dégage une forte odeur de vanille.

Avant de partir, en remerciement de l'excellent accueil, nous laissons trace de notre passage en inscrivant quelques lignes sur le Livre d'Or. Le Refuge de Charamillon est le meilleur refuge que nous ayons fréquenté jusqu'à ce jour. Il est vrai toutefois que nous avons eu la chance d'avoir à notre disposition, notre hôte, durant tout notre court séjour. Le refuge de Charamillon n'est pas non plus un refuge d'altitude où les conditions sont forcément plus difficiles. Il n'en demeure pas moins que c'est un endroit riche par son passé, où les traditions semblent bien ancrées. Nous en sommes repartis avec l'envie d'y revenir et nous ne pouvons donc que le conseiller aux randonneurs. Ils ne seront pas déçus.
En saluant notre hôte, nous faisons connaissance de René qui comme tous les matins est monté de la vallée pour venir surveiller ses vaches.
8 h 30, après une dernière photo du refuge, c'est parti pour une nouvelle étape. :

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La journée s'annonce très belle, derrière nous, les pics des Aiguilles Rouges sont entièrement dégagés, le spectacle est magnifique.

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Nous bifurquons sur notre gauche pour rejoindre le sentier du col de la Balme. C'est ici que Tahé a cueilli les fleurs de montagne et nous reconnaissons, au passage, la petite nigritelle. Derrière le refuge, les hauts massifs surplombant le glacier du Tour sont maintenant bien dégagés et tout au bout de la vallée, le Mont Blanc se découvre lui aussi peu à peu.

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Le sentier du col de la Balme est agréable, il grimpe, dans l'alpage, le long des remontées mécaniques. Un bruit des cloches attire notre attention sur notre gauche en direction de l'alpage de Pierre. Dans le petit troupeau, malgré la distance, nous repérons facilement les vaches hérens avec leur belle robe noire. Malgré le vent, le soleil commence à réchauffer l'atmosphère et nous ne tardons pas à enlever nos polaires. Deux jeunes anglais, marchant d'un très bon pas, nous dépassent après un rapide salut. Visiblement, ils n'ont pas la même cylindrée que nous.
La pente s'accentue, le col que nous voyons nettement depuis le début de notre ascension n'est maintenant plus très loin.

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Sur notre droite, d'autres bruits de cloches nous indiquent que les vaches de René sont dans les parages. Nous les distinguons sur le versant encore dans l'ombre. Une autre piste mène au troupeau et sur une petite moto, René vient donner le bonjour à ses bêtes.
En approchant du sommet, la pente augmente encore. Plus rapide que nous, René est déjà en haut du col. Nous le voyons inspecter méticuleusement les clôture électriques mettant ainsi toutes les chances de son côté pour gagner le prochain combat des Reines.
Un large lacet sur la gauche nous permet d'atteindre le sommet (2191 m). Le col marque la frontière entre la France et la Suisse. Le vent, violent et glacial, nous oblige à enfiler rapidement les polaires. De chaque côté la vue est dégagée et nous resterons de longues minutes à en prendre plein les yeux, passant et repassant la frontière à de multiples reprises. Le Refuge du col de la Balme est situé légèrement en retrait vers la gauche. Les jeunes anglais qui nous ont dépassé en cours de montée, y font eux aussi une petite pause.
Avant de descendre côté suisse, une dernière photo du Mont Blanc s'impose. Le sommet, d'une grande pureté, apparait maintenant, nettement, sous un beau ciel bleu. Un petit peu plus bas, l'Aiguille du Midi se rappelle, elle aussi à nos souvenirs.

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Un panneau indique la direction du Col de la Forclaz à 2 h 50 de marche. Etrange ! 2 h 50, c'était le temps que j'avais noté pour parcourir la totalité de l'étape. C'est à croire que l'on a pas avancé et pourtant on a mis plus d'une heure pour monter jusqu'au col. Je me suis peut être planté dans mes calculs, à moins qu'il y ait une erreur sur le panneau indicateur. L'étape sera peut être plus longue que prévu.
Nous prenons donc la direction indiqué sur le panneau. Le sentier part en balcon sur la droite. En petites foulées, un trailer nous dépasse au moment où nous arrivons sur un névé dont l'inclinaison ne nous inspire guère confiance. Le trailer, sans hésiter, s'y aventure courageusement. Nos anges gardiens nous conseillant la prudence, nous contournons le névé par le bas en descendant dans l'alpage. Voilà au moins 100 m de plus à rajouter au compteur de la journée, sans oublier l'augmentation du dénivelé. Lorsque nous remontons sur le sentier, le trailer termine à peine la traversée du névé qui ne fait guère plus qu'une quinzaine de mètres. Comme quoi, les chemins les plus courts ne sont pas toujours les plus rapides.
200 mètres plus loin, nouveau névé encore plus impressionnant par sa longueur et par les éboulis entassés au bas de la pente enneigée. C'est idéal pour stopper la glissade mais çà manque de douceur. Sans même consulter nos anges gardiens, et par respect pour nos popotins, nous faisons un nouveau détour en descendant encore plus profondément dans l'alpage. La remontée vers le sentier est tout de même assez raide mais c'est plus sûr.
Revenu sur le sentier initial, nous y croisons un randonneur. Il hésite, tente la traversée puis finalement fait demi tour pour adopter la même stratégie que nous.
Nous pensons alors à notre compagnon de chambrée de la nuit précédente. Il ne nous a pas parlé de ces passages un peu délicats et cela nous surprend qu'il soit passé par là.

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Alors que notre sentier continue en balcon dans l'alpage, sur notre gauche la vallée s'enfonce de plus en plus, nous dominons nettement les fermes des Herbagères. Un autre accès au col de la Balme passe par cette vallée qui nous semble beaucoup plus fréquentée.

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Tout en bas, un groupe cairn que nous reconnaissons au mulet chargé de sacs rouges, arrive a hauteur des fermes des Herbagères.
Notre sentier, lui, reste à l'horizontal, toujours à 2000 m, alors que nous devrions maintenant redescendre vers Le Peuty et Trient.
Derrière nous, le refuge du Col de Balme se dresse imposant au sommet du col.

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Le chemin serpente maintenant entre les rodhos. De nombreux blocs de rochers nous obligent à faire un peu de gymnastique.
Trient apparait au fond de la vallée et face à nous, nous devinons le col de la Forclaz, terme de l'étape du jour.

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Nous continuons notre progression mais alors que nous devrions descendre vers Trient, le sentier recommence à monter et plus inquiétant tourne vers la droite et s'éloigne donc de la vallée. Le doute s'installe. Sommes-nous sur le bon chemin ? Au Col de Balme, la direction du col de la Forclaz était pourtant bien indiquée ! Coup d'oeil à la carte. Loupé, nous sommes sur la variante de la Fenêtre d'Arpette. La Fenêtre d'Arpette est un des plus beaux passage du Tour du Mont Blanc. Nous y sommes passés il y a 3 ans et nous en connaissons donc la difficulté. Faut-il faire demi tour, faut-il continuer ? Arrivent alors nos 2 jeunes anglais toujours aussi décidés. Eux-aussi vont au Col de la Forclaz. Nous essayons, dans notre jargon, de leur faire part de notre doute. Nous n'allons réussir qu'à les faire douter à leur tour, du moins c'est ce que nous avons cru comprendre. Mais, en examinant la carte, plus en détail, je me rend compte que le sentier ne monte pas jusqu'à la Fenêtre d'Arpette. Après une très grande boucle, il rejoint la Prise du Bisse et donc le sentier menant au Col de la Forclaz. Nous voilà rassurés même si l'étape sera bien plus longue que prévue. Voilà ce qui arrive quand on suit bêtement les indications des panneaux sans déplier la carte. Au Col de Balme, nous aurions dû prendre le sentier qui s'enfonçait dans la vallée mais pour cela, il aurait fallu passer devant le refuge. Nous le saurons pour la prochaine fois ! Nous comprenons mieux aussi pourquoi notre ami belge ne nous a pas parlé, hier au soir, de la traversée des névés ! Lui non plus n'est pas passé par là !
Nous sommes arrêtés à hauteur des chalets en ruines de la Remointse (2055 m). Devant nous se dresse le Génépi et la Pointe des Ecandies avec entre les deux la fameuse Fenêtre d'Arpette.

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La carte repliée, nous reprenons notre avancée. Une succession de fortes montées fait mal aux jambes d'autant plus que les blocs de rochers compliquent notre progression. A chaque fois, une courte descente nous fait perdre une partie du bénéfice de nos efforts. C'est un peu frustrant, mais c'est ainsi, la montagne a toujours le dernier mot. L'accès aux sommets se mérite et la récompense est toujours au bout. Droit devant nous, le décor est planté. La vue somptueuse sur la langue terminale du Glacier du Trient méritait bien de transpirer un peu plus.

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Le sentier s'oriente vers le sud. Nous dépassons, une nouvelle fois, les deux jeunes anglais, allongés sur les rochers près d'un petit torrent. S'ils marchent beaucoup plus vite que nous, ils font aussi beaucoup plus de pauses. Finalement, les vieux sont plus résistants. On se console comme on peut ! Toutefois, la pente qui reprend, encore plus raide, nous rappelle rapidement à l'ordre. Nous arrivons au Trône du Berger (2238 m). L'endroit est splendide avec au dessus de nous le Glacier Des Grands.

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Visiblement, le berger n'est pas seul sur son trône. Il y a beaucoup de monde à cet endroit.
Nous réussissons tout de même à poser nos fesses sur un rocher pour profiter pleinement du paysage et grignoter un petit en-cas. Notre petite erreur de parcours a décidément du bon. Outre la beauté du paysage, nous sommes désormais à l'abri du vent. Et quoi demander de mieux, le soleil brille de tous ses éclats. Elle est pas belle, la vie !
La place sur les rochers est tout de même assez limitée. Un groupe de jeunes arrivent et l'un d'entre eux sautille sur une jambe en s'aidant de ses bâtons. Ses 2 genoux sont bandés, et il est pourtant monté jusque là. Il a cependant le sourire mais nous n'osons pas imaginer ce que sera la descente !
Après quelques minutes de pause, nous décidons de repartir afin de faire la pause casse-croûte un peu plus bas, dans un coin plus tranquille.
Face au Glacier des Grands, la descente est rapide. Des chaînes aident à rejoindre la plate forme du Chalet des Grands (2113 m).

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Là aussi, il y a du monde. Nous laissons le refuge sur notre droite pour franchir un petit torrent où barbotent, pieds nus, de jeunes enfants. Continuant notre descente, nous ne tardons pas à atteindre un superbe passage taillé dans la falaise. Le sol est recouvert de grandes dalles et la pente est sévère. C'est suffisamment large pour se croiser mais nous choisissons tout de même de longer la roche. Un câble facilite la descente. Par temps de pluie, l'endroit doit être délicat !

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Le chemin tourne brusquement à gauche pour repasser en dessous de la falaise et du sentier. De là où nous sommes, nous remarquons que les larges dalles du sentier sont posées sur un entassement de petites pierres plates sur plus de 3 mètres de hauteur. C'est impressionnant mais l'ensemble doit être solide, du moins, nous l'espérons pour tous ceux qui vont passer derrière nous !

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Les jeunes anglais sont passés sans problème puisqu'ils nous doublent à nouveau et à chaque fois, nous avons droit à un petit salut.
Le sentier continue de descendre vers la vallée. Le passage est un petit peu moins sympa, les herbes sont plus hautes avec par endroit des orties et même quelques ronces. C'était autrefois un endroit certainement beaucoup plus entretenu si l'on en juge par les nombreuses granges, hélas toutes en ruines.
Nous traversons ainsi successivement les chalets d'alpage des Grands, du Milieu et du Dessous. (1854 m). Le sentier pénètre ensuite dans une forêt de sapins et ce n'est plus une surprise, les jeunes anglais font une nouvelle pause au bord du chemin. Nous nous arrêtons quelques mètres plus bas pour la pause casse-croûte. Des bêlements nous indiquent que des moutons ne sont pas très loin mais nous n'en verrons aucun. Par contre, nous avons la visite d'un gros chien patou. Il va venir sagement s'allonger près de nous. Il n'est pas conseillé de caresser ces chiens de berger d'abord parce qu'il peuvent se montrer agressifs mais surtout parce qu'ils ont pour rôle de protéger le troupeau et donc d'en éloigner les bipèdes que nous sommes. Celui-ci à l'air pourtant bien paisible et semble s'assoupir près de nous. Soudain un aboiement le fait sursauter et d'un bond, notre patou détale pour rejoindre au plus vite le congénère qui l'appelle à l'aide. Nous pouvons ainsi en toute quiétude attaquer le casse-croûte que nous avions mis de côté au cas où notre compagnon à quatre pattes ait eu soudain une envie folle de saucisson.
Trois quart d'heure plus tard, nous reprenons la descente. Sous les sapins, les lacets se succèdent. Le torrent de Trient semble tout proche mais à chaque fois que nous pensons pouvoir le traverser, le sentier décrit un nouveau lacet et continue de descendre. Enfin, dans une trouée entre les sapins, apparaît le Chalet du Glacier. Il est encore assez éloigné mais le moral remonte car nous savons qu'à partir de là, le sentier sera plat jusqu'au col de la Forclaz.

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Nous laissons, à droite, un sentier montant aux Pétoudes d'en haut. Les randonneurs sont encore nombreux. La plupart sont seulement partis pour une petite ballade. Nous franchissons le torrent de Trient sur une grande passerelle non sans jeter un dernier regard vers la Fenêtre d'Arpette.

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Vu l'affluence, nous ne nous arrêtons au chalet du Glacier. Autrefois le glacier de Trient venait mourir aux portes du chalet. De nos jours il en est très éloigné et surtout s'en éloigne chaque année davantage. Le chalet du Glacier est situé à la Prise du Bisse (1583 m). Le bisse est un terme valaisan qui désigne un canal permettant d'amener l'eau dans les régions des terres cultivables, sur les coteaux ou en plaine. L'eau s'écoule soit dans des chéneaux de mélèzes surélevés pour épouser la pente du terrain, soit dans des murs de pierres, soit dans des entailles de la terre et ceci sur plusieurs dizaines de kilomètres témoignant ainsi de l'énorme travail accompli par les anciens. Le sentier qui longe le bisse est très fréquenté, facile d'accès, il est quasiment plat. Cette fin d'étape est donc pour nous assez reposante. Nous laissons sur notre gauche successivement deux sentiers descendant vers Trient. A nouveau nous ressentons le vent alors que nous surplombons la route qui mène au col. Les derniers mètres du sentier sont à découvert et le vent capricieux en profite pour s'emparer de ma casquette afin de la déposer 10 mètres plus loin dans le fossé rempli d'eau ! Eole est un sacré farceur !
Le sentier débouche juste au sommet du col de la Forclaz, face au refuge. Prudence pour traverser la route, il y a beaucoup de circulation sur cette voie reliant Chamonix à Martigny.

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Notre lieu d'hébergement fait, à la fois, refuge et hôtel. Mais comme on ne mélange pas les torchons avec les serviettes, tout est bien séparé. Pour le refuge, il faut rentrer "discrètement" par l'arrière. Pour pas se tromper, c'est écrit en gros sur la façade.
Nous trouvons rapidement le petit local pour déposer chaussures et bâtons. Je me rend ensuite à l'accueil mais n'y trouve personne. Avisant une jeune employée, je l'interpelle mais celle-ci me dit qu'il faut sonner avec la petite clochette déposée sur le comptoir. J'obtempère et effectivement une jeune fille sort d'un petit bureau. Je décline mon identité en précisant que j'avais réservé. De longues minutes s'écoulent. mon nom apparaît nulle part. Je précise avoir réservé par internet. La jeune fille semble étonnée et me demande si je peux lui présenter le mail. Comme si le sac à dos n'était pas assez lourd, il fallait en plus que je le charge de paperasse !
Un client n'est pas encore arrivé, la jeune fille me demande à plusieurs reprises si des fois je n'aurais pas réservé sous le nom de cette personne ! Elle me prend pour un taré, celle là ! Je sais bien que je suis un peu fatigué après toutes ces heures de marche mais pas au point d'en oublier mon nom !
La jeune fille semble très sûre d'elle et fait preuve d 'une certaine autorité. Je lui précise avoir réservé en chambre et non en dortoir et lui donne même la date de la réservation que j'avais pris soin de noter sur un petit calepin. J'ai le malheur de lui en donner aussi le prix mais je me trompe d'un franc suisse par rapport au tarif pratiqué. Elle me rétorque du tac au tac, qu'il n'y a pas de chambre à ce prix et que ce n'est donc pas possible.
La chose est entendue, pour elle, je n'ai pas réservé mais elle accepte de mettre une chambre à ma disposition. Elle sera plus grande mais le prix restera le même. Je l'en remercie et lui demande tout de même de consulter ses mails. Je ne voudrais, en effet, pas avoir réservé à un autre endroit ce qui me parait toutefois tout à fait improbable. Elle m'assure qu'elle va vérifier mais qu'elle est pratiquement sûre d'elle. Sur ce, je la quitte et nous prenons possession de la chambre qui n'a rien à voir avec une chambre de dortoir, c'est une véritable chambre d'hôtel avec tout le confort. Tant mieux nous allons en profiter.
Après la douche, je décide tout de même de revenir voir la petite cheftaine de l'accueil. Nouvelle attente. Nouveau tintement de clochette. Cette fois-ci, c'est un monsieur qui s'avance sans doute le père du gérant de l'hôtel. Ce dernier, comme nous l'avait dit notre compagnon de chambrée de Charamillon, s'est absenté pour plusieurs jours. Dommage qu'il ne soit pas là celui-là. Je fais part de ma mésaventure au monsieur plus âgé et lui demande si la cheftaine a vérifié les mails de réservation. Il s'absente quelques instants pour se renseigner. La porte du local s'ouvre alors brutalement poussée par la petite cheftaine qui sans même me regarder déclare d'un trait : J'ai retrouvé votre mail, vous aviez bien réservé mais je vous ai bien attribué une chambre, c'est l'essentiel ! Non ? Oui, mademoiselle, je vous remercie pour votre accueil !
Après cet épisode un peu houleux, nous nous retrouvons sur la terrasse de l'hôtel pour nous désaltérer. Nous sommes servis par un serveur avec petit gilet. On se croirait presque dans un grand hôtel parisien. La note nous est présentée en francs suisse mais aussi en euros. Il y a affluence, toutes les tables sont occupées en particulier par de très nombreux motards. Sur le parking il y a aussi une très belle ferrarri. C'est sélect par ici !
Nous profitons du temps libre pour rédiger quelques cartes postales mais le vent devient de plus en plus violent au point de renverser tables et chaises ce qui nous oblige à nous replier plus à l'abri contre la façade de l'hôtel.
De cette journée nous retiendrons, la montée sympa au col de Balme, le passage délicat des névés, l'erreur de parcours vite oubliée par le magnifique panorama sur les glaciers de Trient et des Grands, la longue descente vers le torrent de Trient, le final tout plat le long du bisse et l'accueil "surprenant" à notre arrivée.
Nous avons encore le temps, avant le repas, de faire le tour de l'hôtel. De l'autre côté de la route, il y a un petit commerce et un petit magasin de souvenir. Juste à côté, nous repérons le sentier que nous allons emprunter le lendemain. Derrière l'hôtel, partent plusieurs petits sentiers de randonnée. Devant, au bout du parking un blockhauss totalement enterré, encore équipé de matériel d'artillerie. Les canons, dirigés sur la vallée de Trient, rappellent que si les suisses sont restés neutres durant la seconde guerre mondiale, ils avaient tout de même sérieusement protégé leur frontière.

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A 19 heures, nous passons à table. Pas de communication ce soir, nous dinons en amoureux. Sur une autre table ont pris place, les deux jeunes anglais. Pour l'anecdote, nous sommes arrivés avant eux au refuge. Demain, nos routes se séparent. Leur objectif est de rallier Chamonix à Zermatt, une belle randonnée que l'on fera peut être, nous aussi, un jour.
Dans cette petite salle, il y a un autre couple de français, deux autres couples d'anglais et un groupe de quatre japonaises. Décidément les japonais apprécient les alpes !
Il n'y a que des randonneurs dans la salle. La grande salle de restaurant est réservée aux touristes de passage. Ce sectarisme n'augure rien de bon pour le repas de ce soir. Et bien, nous avons totalement tort. Le repas est excellent avec un délicieux potage, du poulet avec frites, courgettes et choux fleur, le tout à volonté. Une glace en guise de désert, il n'y a rien à redire. De plus, le service est rapide, mais çà, c'est normal, les ordres donnés dans la cuisine, par la cheftaine, nous parvenant jusqu'aux oreilles, il n'y a pas intérêt à traîner !

A 21 h c'est l'extinction des feux après une série de mots croisés et de sudoku.

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