Le Long des canaux à vélo. Nivernais - Bourgogne - Centre. 3 ème étape : Chaumot - Accolay

IMG_3976500.jpg

Dimanche 1 er août 2010. Chaumot - Accolay

Durant la nuit, nous avons été réveillés par des cris de fêtards qui pour animer leur soirée passée dans une maison proche du camping, ont eu l'idée de tirer un feu d'artifice et de faire éclater des pétards. Même la réaction d'un campeur n'a pas pour autant freiné leur ardeur.
Si on ajoute à cela, le passage régulier de trains, les aboiements des chiens et au petit matin les croassements des corbeaux, nous avons connu mieux comme nuit de repos.
Ceci dit, c'est étonnant comme on perçoit beaucoup mieux les bruits lorsque l'on est allongé sur le sol. Lorsque j'avais une dizaine d'années (c'était hier !) j'avais pourtant lu dans les bandes dessinées de Kit Garson que Geronimo, le chef apache, collait son oreille au sol pour compter le nombre de cavaliers ennemis et mesurer la distance qui l'en séparait. Je l'avais oublié !

Une nouvelle journée commence. 6 h début des préparatifs. Petit déjeuner assis autour de la table. C'est plus confortable qu'assis en tailleur sur les matelas !

IMG_3962750.jpg

Nous sommes dans les temps. Il est 8 h lorsque Jacqueline pousse son vélo jusqu'à l'allée principale du camping. Mais qu'il est lourd ce vélo ce matin ! Elle me soupçonne d'avoir lourdement chargé les sacoches. Plus elle pousse, plus çà force. Appelé à la rescousse, je comprend rapidement l'origine du problème en voyant un tendeur totalement enroulé autour du moyeu de la roue arrière. Le défaire n'a pas été aisé, l'attache crochetée n'avait plus rien d'un crochet. L'autre bout, pris dans un rayon avait fait subir à celui-ci une torsion pas très académique. Le rayon a tenu, c'est l'essentiel et malgré ce traitement de choc, la roue n'est même pas voilée. Un miracle !

De retour sur le chemin de halage de l'autre côté du canal. Nous jetons un dernier regard sur le camping encore endormi.

IMG_3963500.jpg

Le chemin de halage reste correctement goudronné et nous continuons notre route toujours en écluses descendantes.

Sur notre droite coule Yonne.
Passage à hauteur de Germenay où nous rencontrons le premier pont levis de la journée.
Quelques hectomètres plus loin, l'écluse de Chitry, en pleine ligne droite précède l'écluse de Marigny, petit village que nous laissons à gauche.



A la sortie de Marigny, nous passons l'écluse du Gravier. Le canal continue, plein nord jusqu'à l'écluse des Mortes.



Après être passé sous une voie ferrée, nous quittons le canal au pont levis de Chazel.
Une route étroite monte à gauche, recoupe la voie ferrée. Le balisage nous paraît suspect d'autant que le chemin de halage que nous venons de quitter semblait en parfait état. Je part donc en reconnaissance afin d'éviter une montée inutile à Jacqueline. Au carrefour suivant, j'aperçois à nouveau le balisage. Retour auprès de Jacqueline pour l'inviter à avaler les 200 m de montée. Au sommet nous bifurquons sur la droite, en sous bois pour redescendre en ligne droite, repasser la voie ferrée et le canal à l'écluse du Mont.

Nous ne longeons le canal qu'un court instant, le balisage nous invite, à nouveau, à tourner à gauche pour traverser le centre du bourg de Dirol. Là encore mystère pourquoi ce petit détour ?

A la sortie de Dirol, la route longe le canal jusqu'au carrefour avec la route de Monceaux le Comte que nous apercevons à droite.

Continuant tout droit nous retrouvons le chemin de halage sous une partie boisée. Nous sommes sur la rive droite.
Après une large courbe sur la gauche, nous atteignons l'écluse de Chatillon. Quelques hectomètres plus loin les écluses de Laporte et de Moulin Brûlé encadrent une zone de retournement. C'est ici que nos randonneuses fatiguées ont décidé, d'un commun accord, de faire une petite pause.

IMG_3965500.jpg

A St Didier, près du pont levis, Jacqueline s'est volatilisée !

IMG_3966750.jpg

Après le pont levis de Curiot et le port de Tannay, nous quittons le chemin et le canal pour monter au village de Tannay implanté sur un coteau à flanc de colline.

IMG_3968500.jpg

Nous montons d'abord en ligne droite en empruntant une piste cyclable qui longe une départementale. Dans une large courbe, la piste cyclable se termine mais pas la côte ! Nous devons pédaler près d'un kilomètre supplémentaire pour arriver sur la place, après une bonne suée. Le coq du village salue notre arrivée !

IMG_3972500.jpg

Ce village vigneron ne nous a pas paru typique contrairement à ce qui est annoncé dans les dépliants touristiques. C'est vrai que nous sommes dimanche, le village est encore un peu endormi. C'est vrai, aussi, que la côte nous a fait mal aux jambes. Tout ceci explique peut être notre petite déception.
Pour ne pas être montés pour rien, nous en profitons pour acheter du pain et des gâteaux à la boulangerie.

En route ! Pour nous récompenser de nos efforts, nous profitons d'une longue descente avec une jolie vue sur la vallée de l'Yonne.

Nous retrouvons le canal à l'écluse de Tannay. Nous sommes toujours rive gauche.

IMG_3975750.jpg

Après le pont levis de l'Arc, à hauteur d'Asnois, village situé à gauche du canal, une petite halte va nous permettre de savourer les gâteaux, obtenus à la force du mollet, au sommet de la côte de Tannay.

Imitant l'Yonne, le canal redevient plus sinueux vers Asnois.



Après une boucle resserrée, orientée sud ouest, entre les écluses de Brèves et l'écluse de l'Esselier, le canal oblique à nouveau nord ouest à l'écluse de Villiers sur Yonne.

Près de l'écluse de Cuncy, les méandres de l'Yonne côtoient le canal.



Tout en souplesse, nous passons l'écluse de Chantenot puis longeons le village de Chevroches sur notre droite. Nouvelle courbe à gauche, entre les écluses d'Armes et de La Maladrerie.

Jusqu'à Clamecy le canal va longer l'Yonne en reprenant la direction du Nord. Autrefois, dans ce secteur, les eaux du canal et de l'Yonne étaient mêlées, mais face aux difficultés de navigation une digue a été construite pour séparer les deux.

A l'entrée de Clamecy, au pont Picot, le balisage nous invite à passer sur la droite du canal.

En pente douce, sous couvert d'une petite rangée d'arbres, nous pénétrons dans Clamecy, ville natale de Jules Renard et d'Alain Colas.

De nombreux bateaux sont amarrés au port.

IMG_3980500.jpg

Face à nous, sur l'autre rive apparaît la collégiale St Martin.

IMG_3979750.jpg

Une surprise nous attend. Le chemin de halage s'arrête brusquement à l'écluse des Jeux, à la sortie du port, à l'endroit où le canal rejoint l'Yonne. Un jeune éclusier s'active pour faire passer un bateau baptisé Decize.

IMG_3982750.jpg

Nous voilà coincés entre le canal et l'Yonne ! Nous n'aurions sans doute pas du changer de rive à l'entrée de Clamecy. C'est du moins ce que nous pensons. Cependant, pas question de refaire le chemin en sens inverse. Pour passer de l'autre côté du canal, nous avons la solution de passer par l'étroite passerelle de l'écluse.

IMG_3984500.jpg

L'éclusier étant parti à l'autre porte pour continuer les manoeuvres, nous tentons une première traversée.
Première difficulté, faire monter le vélo sur la passerelle. Un devant, l'autre derrière, à deux, nous y parvenons. Très vite, nous nous rendons compte que les sacoches ne passent pas. Retour en marche arrière ! Décrochage des sacoches, décrochage de la toile de tente et nouvel essai.
La passerelle forme un « V » ce qui complique la manoeuvre, les pédales se prennent dans la rambarde et il faut faire preuve de patience pour passer le tout entre les manivelles de l'écluse. Enfin le premier vélo et sur l'autre rive. Même démarche et mêmes efforts pour le second. Reste à transporter à la main, les six sacoches, la toile de tente et les matelas et à remettre le tout sur les vélos.
Après plus d'un quart d'heure d'effort, je fixe le dernier tendeur sur le vélo lorsque le jeune éclusier revient pour effectuer une ultime manoeuvre qui consiste à faire pivoter un pont tournant situé juste à côté de la passerelle de l'écluse. C'est là que nous aurions du passer si nous avions fait preuve d'un peu de patience ! Encore fallait-il le savoir !

IMG_3983500.jpg

Nous le comprenons en étant sur l'autre rive, à la vue du panneau indicateur qui n'était pas visible de l'autre côté.

L'éclusier de Clamecy a choisi d'aller ouvrir la seconde porte de l'écluse pour libérer le Decize, avant de remettre le pont tournant en place. Soit il déteste les cyclistes ! Soit nos gueules ne lui ont pas plu ! Soit le capitaine du Decize lui a glissé un petit billet dans la poche pour passer en priorité ! Quoiqu'il en soit, nous sommes passés pour des cons mais cet épisode nous a fait bien marrer...... après coup !

En ne perdant pas de vue le balisage, nous arrivons sur le pont situé au centre de Clamecy et là, nos ennuis recommencent. Il n'y a plus aucune indication de direction.

Après plusieurs hésitations, une personne nous conseille de partir par la route, en passant par le lieu dit La Forêt. D'après ses explications, le passage le long de l'Yonne, est fermé depuis le rachat d'une usine. A cet endroit, le canal fait à nouveau course commune avec l'Yonne.

La route que nous empruntons est large et monte dès la sortie de Clamecy. Nous longeons une gare de triage et en traversant une zone industrielle, comme par miracle, nous retrouvons le balisage. Nous avons certainement manqué un panneau à la sortie du port, décidément Clamecy ne nous réussit pas !

Enfin, après un bon kilomètre de montée, nous pouvons souffler. Dans une descente rapide, nous passons au dessus de la nationale qui relie Clamecy à Auxerre. C'est à cet endroit que la casquette de Jacqueline a failli terminer sa carrière, écrasée par les roues d'une voiture. Le vent et notre « folle » vitesse en sont la cause. Que l'automobiliste qui l'a évitée en soit, ici même, remercier !

Reprenant notre descente, dans le petit hameau de La Forêt, à la dernière seconde, nous apercevons, entre deux maisons, le balisage sur notre droite. Pour un peu nous manquions, une fois de plus, la bonne direction. Il va falloir faire réviser notre GPS ! Une toute petite route, tout juste praticable, nous ramène vers le canal à l'endroit où il reprend son indépendance vis à vis de l'Yonne. Surprise ! Le Decize est là aussi.
Vexés, appuyant furieusement sur les pédales, nous le laissons loin derrière nous pour toujours. Après tout, c'est lui le responsable des déboires que nous avons connu, à l'écluse de Clamecy.

Sur le chemin de halage, nous croisons des joggers et des vélos couchés. Plus exactement ce ne sont pas les vélos qui sont couchés mais bien les pédaleurs !

Nous rattrapons un couple de cycliste. Visiblement la dame n'est pas remontée sur un vélo depuis sa première communion. Le monsieur n'est guère plus expérimenté. Tous les deux ne regardent que leur roue avant et s'ils slaloment c'est bien involontairement.
Les touristes qui louent les bateaux ont aussi la possibilité de louer des vélos. A mon avis, ces deux là, ont loué un bateau et aussi des vélos et comme ils veulent en avoir pour leur argent, ils sont partis faire une petite balade. Pour eux c'est une première. Le plus sage aurait été qu'ils choisissent des vélos avec des stabilisateurs ! Nous les doublons en les frôlant pour essayer de les faire tomber ! (C'est pas vrai).

Après une longue ligne droite, nous arrivons à l'écluse de la Garenne puis après deux larges courbes voici celle de Basseville qui annonce les rochers du même nom, plus en retrait sur notre gauche. Nous sommes maintenant sur la rive droite du canal.

IMG_3985750.jpg

A cet endroit, le canal coupe l'Yonne en angle droit. Les eaux de l'Yonne sont régulées par un barrage mobile ou barrage à aiguilles qui fut construit en 1834 par Charles Antoine François Poirée. Ce fut le premier prototype. Des madriers ou aiguilles sont mis verticalement dans l'eau barrant le lit de la rivière. En cas de crue, ce type de barrage laisse passer l'eau par le fond.
Nous laissons, à notre droite, la ferme fortifiée de Basseville.

Dans cette partie étroite du canal, nous nous arrêtons pour assister au croisement de deux bateaux.

IMG_3987750.jpg

Aucun des deux plaisanciers n'a eu à sortir le constat amiable. Le croisement s'est effectué sans dommage.

A hauteur de Surgy, l'Yonne longe à nouveau le canal sur notre gauche.

Quelques centaines de mètres plus loin, nous assistons à la manoeuvre du pont levis de Pousseaux.

IMG_3988500.jpg

Le canal s'oriente plein Est pour atteindre l'écluse de Coulanges sur Yonne. Nous le quittons, par la route, pour pénétrer dans Coulanges après avoir traversé successivement, la voie ferrée et l'Yonne.

Nous avons maintenant quitté le département de la Nièvre pour entrer dans celui de l'Yonne.

Le petit village de Crain est à la sortie de Coulanges. C'est aujourd'hui la fête locale. A la vue des tables mises en place, on attend du monde pour le repas !

Pour nous, pas question de se restaurer pour l'instant. A la sortie du village, une nouvelle montée nous attend. Il est midi passé et le soleil tape fort dans cette côte où un groupe de personnes est entrain de remonter, sur la route, une voiture tombée dans un ravin.

Au sommet de la bosse, un long faux plat finit de nous achever. Une ligne droite se présente, avec au bout, une nouvelle bosse. Le moral de Jacqueline est au plus bas mais c'est sans compter sur le dieu des cyclistes qui par un tour de passe passe nous fait bifurquer sur la droite, juste avant la bosse, à l'entrée du lieu dit Le Paumier Misery. Ouf ! Nous redescendons au bord de l'Yonne.

Après avoir retraversé la voie ferrée et l'Yonne, une aire de pique nique nous tend les bras sur notre gauche. Il est grand temps de casser la croûte !
Les tables étant en plein soleil, nous nous passerons du confort, le casse croûte se fera sur l'herbe au bord de l'Yonne que l'on aurait souhaité cependant beaucoup mieux entretenue.

Le repas terminé, une toute petite sieste va compléter cette pause de la mi journée.

Les nuages se font plus nombreux. La météo n'est pas très bonne. Des orages sont annoncées en soirée mais la Bourgogne sera peut être épargnée. Ceci conditionne notre hébergement, ce soir se sera, soit la toile de tente, soit l'hôtel 5 étoiles !

A peine repartis, nous entrons dans Lucy sur Yonne pour prendre le chemin de halage sur la rive droite du canal.

L'écluse 55 de Lucy sur Loire est située 500 m plus loin, face au château de Faulin qui se dresse sur notre droite.

IMG_3990500.jpg

Nous continuons notre petit train de sénateur, en suivant les nombreux méandres du canal. Les bateaux sont maintenant plus nombreux.
Comme les autres jours après le repas, notre souci est d'avaler un petit caoua ! Jacqueline s'étant rendu compte du petit coup de fouet que lui procurait ce breuvage, est prête, pour une journée, à se passer d'EPO.

A l'écluse de la Place, les éclusiers ont bon goût. C'est une des écluses les plus fleuries que nous ayons rencontrées. Il est vrai que la main d'oeuvre ne manque pas. Les nombreux nains de jardin présents ont certainement donné un petit coup de main pour fleurir l'endroit.

IMG_3991750.jpg

Toujours à la recherche de notre café, nous passons Chatel Censoir et son écluse sans nous arrêter. Il y a trop de monde et les réflexions de beaufs qui fusent, à notre passage, ne nous ont pas inciter à mettre pied à terre. Tant pis pour le cafetier ! Ici, c'est trop bruyant. Ceci s'explique par l'importance du port mais aussi, et surtout, par l'apéro prolongé qui semble en avoir échauffer quelques uns !

A l'écluse 58 de Magny, nous devons quitter le chemin de halage pour emprunter la route départementale située à droite. Il y a un peu de circulation ce qui nous oblige à un peu plus de prudence.

La route départementale s'éloigne du canal et coupe une voie ferrée.

A hauteur de l'écluse de Richemet, nous retournons près du canal pour reprendre le chemin de hallage.

L'Yonne et le canal font un petit bout de route ensemble jusqu'à la prochaine écluse.

Dans une grande courbe orientée vers l'ouest, nous atteignons le Saussois. L'endroit est très touristique et les canoës sont de sortie. De hautes falaises calcaires surplombent les maisons. On y pratique l'escalade. Le massif du Saussois est un site d'escalade de renommée internationale. Cela nous rappelle La Roque Gageac sur les bords de la Dordogne.

IMG_3992750.jpg

Le seul restaurant du bourg étant fermé, notre café attendra.

Nous devons à nouveau emprunter la route départementale pour rejoindre l'écluse du Saussois où le canal reprend son indépendance.

Le balisage nous invite à à passer sur la rive gauche. C'est la direction de Merry sur Yonne située à quelques centaines de mètres.

De plus en plus excités par notre café que nous avons pourtant toujours pas bu, nous traversons l'Yonne pour entrer dans le village. Comme d'habitude, dès que l'on s'éloigne de l'Yonne et du canal, la route s'élève. Qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour un tout petit café !
A Merry sur Yonne, il y a une belle église mais pas le moindre café.

IMG_3993500.jpg

De retour sur le canal, nous restons sur la rive gauche.
Plus loin, à l'écluse de Ravereau, l'Yonne est de retour et comme les fois précédentes, la conséquence pour nous, c'est qu'il faut de nouveau rouler sur la départementale jusqu'à l'écluse de Mailly le Château. A nouveau le canal retrouve sa liberté.

Mailly Le Château nous apparaît plus loin à l'extrémité d'un méandre très serré qui redescend nord est. Mais, qui dit château dit bien souvent montée ! Et les jambes de Jacqueline crient haut et fort que le café c'est rapé pour la journée ! Nous les écouterons et nous ne saurons donc jamais s'il y avait un bar d'ouvert à Mailly le château. Bernard Menez, natif de la commune le sait peut être ?

IMG_3994500.jpg

A l'écluse du Parc, le canal reprend sa direction Nord Est et fait à nouveau cause commune avec l'Yonne. Cela ne dure qu'une centaine de mètres. Un barrage derrière lequel se baignent un groupe de jeunes, les sépare à nouveau.

Une longue ligne droite conduit à Mailly La Ville. En cours de route, un banc qui a été installé là, juste pour nous, nous invite à faire un arrêt bien mérité.
Quel calme !
Nous nous amusons à regarder passer un couple de cyclistes avec deux enfants. Le plus jeune est sur un porte bagage. Son aîné roule sur son propre vélo mais pour lui la balade semble avoir assez duré. Il traîne. Ses parents ont beau essayé tous les stratagèmes, rien n'y fait. En voilà un de plus qui sera dégouté à jamais du vélo !



Des barres de céréales, des abricots secs remplacent le café.

Il est guère plus de 15 h et il ne nous reste qu'une quinzaine de kilomètres pour terminer cette étape aussi c'est à allure plus modérée que nous reprenons notre avancée.

Au bout de la ligne droite l'écluse marque l'entrée de Mailly La Ville.

IMG_3996500.jpg

L'Yonne s'invite, une nouvelle fois, durant la courte traversée du village. Une jolie sirène assure la garde de cette écluse.

IMG_3995500.jpg

Au passage des écluses, le goudron du chemin de halage laisse la place à une épaisse couche de gros graviers. A cause du poids des sacoches, il vaut mieux passer assez vite si on ne veut pas déraper de la roue avant. Ce comportement est paradoxal car en réalité, ces graviers sont très certainement destinés à contraindre les moins téméraires à franchir les écluses à pied.

A vélo, le long du canal, il y a d'autres passages délicats. Le passage des ponts se fait parfois par en dessous en restant sur la rive du canal. Si cela évite les petites montées, c'est parfois un peu plus risqué. Le passage est étroit, la visibilité nulle. Il nous est arrivé d'y croiser d'autres cyclistes, mieux vaut donc signaler son approche. Pour cela tous les moyens sont bons, petit coup de sonnette, claquement des poignées de freins ou mieux encore et plus efficace : grand coup de gueule !

L'écluse de Sery est atteinte gentiment à notre allure de 12 km à l'heure. Puis voici celle de Saint Maur avec sur 200 m une nouvelle racle dans l'Yonne.

Nous passons sous la voie ferrée avant l'écluse des Dames.

Une centaine de mètres plus loin la traversée de Prégilbert (à notre droite) se fait en longeant l'Yonne qui est venue à nouveau mêler ses eaux à celle du canal à moins que ce soit l'inverse d'ailleurs !

IMG_3997500.jpg

Le pont de Prégilbert est composé de trois arches et en toute logique, la racle se trouve du côté du chemin de hallage. A l'époque où les péniches étaient tirées par des chevaux, on voit en effet mal nos anciens être obligés de dételer pour franchir le pont.
Les plaisanciers d'aujourd'hui ont intérêt à prendre la bonne arche s'ils ne veulent pas faire échouer leur embarcation.
Une écluse de garde marque la sortie de Prégilbert.

IMG_3998500.jpg

Nous longeons ensuite Ste Pallaye avant de trouver 300 m plus loin son écluse.

Après une longue ligne droite suivie d'une large courbe vers la gauche, l'écluse de St Aignant est en vue. Nouvelle racle puis grand pont de chemin de fer qui traverse l'Yonne.

Nous pensons que nous devons sortir ici pour rejoindre Accolay, terme de notre étape. Un sentier en boucle sur la droite remonte vers le pont de chemin de fer mais traverse, lui aussi, l'Yonne. Ce n'est pas du tout la direction que nous souhaitons prendre ? Nous devons aller à droite de l'Yonne et non à gauche. Un coup d 'oeil à la carte confirme que nous nous sommes trompés.
Dans l'euphorie de cette fin d'étape, nous sommes allés trop loin. Nous aurions dû sortir au Pont de Bazarnes. Il faut donc faire demi tour pour retrouver la bonne route de l'autre côté de l'écluse de St Aignant. Tout cela nous donne l'occasion d'affronter, une seconde fois, la couche de graviers très épaisse de cette écluse. Jacqueline est enchantée de ce petit contretemps ! J'essaie pourtant de lui expliquer que ces kilomètres supplémentaires nous permettent d'avoir une vue du canal dans l'autre sens. La plaisanterie ne passe pas. A cette heure de la journée, un mètre de plus, c'est un mètre de trop !

Voici enfin le pont que nous avons manqué. Bazarnes est bien indiqué mais le panneau ne se voit que dans ce sens. Une manière comme une autre de justifier mon erreur de parcours.

La direction d'Accolay n'est pas indiquée mais cela je m'y attendais compte tenu que nous allons devoir passer différents carrefour avant d'y arriver. Nous laissons donc Bazarnes dans notre dos pour prendre une petite route en faux plat montant.

Nous quittons définitivement le canal du Nivernais.
Sa longueur totale est de 174 kms. Si on tient compte du fait que nous sommes partis de Decize et non de St Léger les vignes et que nous avons quitté le canal avant Auxerre, nous avons tout de même longé le canal sur plus de 150 kms et passé 104 écluses, 34 sur le versant Loire et 70 sur le versant Seine.
Il nous a fallu 3 jours, en bateau, il nous aurait fallu près de 8 jours !

Nous passons à nouveau la voie ferrée et au carrefour suivant, nous obliquons sur la gauche. Petit faux plat vite avalé et second carrefour où nous continuons toujours à gauche. Accolay est tout proche. Nous repassons une voie ferrée. Un panneau indicateur signale le camping à 1 km. Il est situé sur la gauche à l'entrée du bourg.

Il est 16 h 30 et nous avons encore aujourd'hui atteint les 70 kms.

Il n'y a personne à l'accueil mais des campeurs nous disent que nous pouvons nous installer. Il est vrai que la place ne manque pas. Nous commençons à repérer un emplacement lorsque le gérant arrive. Formalités vite accomplies, nous nous installons.

Les automatismes commencent à se mettre en place. Seul souci, la météo : les nuages sont de plus en plus menaçants. Trop tard pour prendre la solution de repli à l'hôtel !

Pour nous décontracter, nous décidons d'aller faire un petit tour ….. à vélo dans le bourg.
C'est dimanche. Boucherie, boulangerie, tout est fermé. On a très vite fait le tour du village.
Le seul point intéressant c'est le port. Ce n'est plus le canal du Nivernais que nous avons sous les yeux. C'est le canal de la Cure qui est séparé de la rivière du même nom par une digue. Le canal de la Cure rejoint le canal du Nivernais et la Cure rejoint l'Yonne entre Bazarnes et Cravant.

Accolay est une bourgade très connue grâce à l'histoire de ses potiers.
En 1944, 4 jeunes d'une vingtaine d'années se lancent dans la fabrication de boutons, de broches et de bijoux en céramique. Ils ont alors la chance d'avoir Christian Dior comme client.
Dès 1947, le phénomène des boutons de mode en céramique commence à passer. Les potiers d'Accolay se reconvertissent à la céramique utilitaire. La particularité des poteries d'Accolay résidait dans la fabrication en utilisant un apport extérieur en plomb. A partir de 1952, les poteries collent à l'actualité. Tout événement politique, culturel est repris. L'humour est souvent présent. La commercialisation se fait par le biais des stations d'essence sur la RN6 et la RN7. Des montagnes de poteries sont ainsi stockées sur ces grands axes de départ en vacances. C'est la période prospère. Le déclin commence avec l'apparition de l'autoroute. La fabrication s'arrête en 1989.

De retour au campement j'étudie les cartes pour la journée du lendemain.
A l'origine nous comptions rejoindre Auxerre et traverser la ville pour rejoindre le canal de Bourgogne à son point de départ à Migennes. Les difficultés rencontrées pour traverser Clamecy et Decize nous ont fait renoncer à traverser Auxerre et ceci d'autant plus que d'Auxerre à Migennes, la véloroute n'est pas encore opérationnelle.

Un coup d'oeil au ciel de plus en plus menaçant nous fait précipiter le repas. Il n'est pas 19 h mais manger, assis par terre, sous la pluie, ne nous enchante guère.

Par chance, seules quelques gouttes feront leur apparition. Au menu, nouilles aux sardines. A essayer, c'est délicieux !

Pour digérer, il n'y a rien de mieux qu'une balade au bord du canal de la Cure.

IMG_4001750.jpg

Au bord du chemin de hallage, notre approche fera détaler un troupeau de chevreuils qui chaque soir doivent venir boire dans le canal.

De l'autre côté, en impasse et seulement accessible par un pont qui enjambe le canal, il y a une très belle maison bourgeoise.

Les moustiques précipitent notre retour au terrain de camping.

Comme tous les soirs, j'attache les vélos en utilisant trois antivols. On est jamais trop prudent !

En levant la roue arrière de mon vélo, un bruit de ferraille se fait entendre. Un cours instant, je pense au bri du cadre. En regardant de plus près, je me rend compte que le blocage de la roue arrière est complètement desserré.
En réfléchissant, cela s'est produit lorsque nous avons franchi l'écluse de Clamecy sur la passerelle étroite. J'ai donc, sans m'en rendre compte, roulé toute l'après midi avec la roue arrière non bloquée. Le poids des sacoches et les ergots de sécurité ont évité que celle-ci se fasse la malle. La chance était avec moi !

IMG_3999500.jpg

Après ces dernières émotions, extinction des feux à 21 h.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.rando87.fr/index.php?trackback/37