Le Long des canaux à vélo. Nivernais - Bourgogne - Centre. 4 ème étape : Accolay - Ancy Le Franc

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Lundi 2 août 2010. Accolay - Ancy Le Franc

La nuit a été agrémentée par le passage des trains. Depuis notre départ c'est ainsi, nous commençons à nous y habituer.
C'est le coq du village qui a sonné le clairon, ce matin.
Durant la nuit, quelques gouttes de pluie sont tombées. Juste de quoi mouiller la toile de tente.

Les jours passent mais il nous faut toujours autant de temps pour tout préparer. Comme nous n'avons plus de pain nous décidons de prendre le petit déj en route.

De gros nuages parcourent le ciel mais nous sommes confiants, la pluie devrait nous épargner.
A 8 h, nous sommes opérationnels.

En traversant Accolay, nous remarquons que la boulangerie est ouverte mais nous décidons d'aller jusqu'à Vermenton pour acheter du pain et surtout prendre le petit déjeuner.

Les garde-boues de nos vélos sont très rapprochés des pneus. Le moindre gravillon accroché au pneu et un raclement se fait entendre mais ce matin c'est un raclement permanent qui m'accompagne. Vérification faite, le garde-boue frotte sur la roue mais cela est dû à une de mes sacoches arrières qui ne tient plus que par une attache. J'avais pas les yeux en face des trous ce matin lorsque je l'ai mise en place !

Après ce petit arrêt, nous quittons Accolay en franchissant la Cure.
Un kilomètre plus loin, nous prenons une départementale très fréquentée. Nous avons 3 kilomètres à faire sur cette route, heureusement en faux plat descendant, pour atteindre Vermenton. J'essaie de me retourner pour voir si Jacqueline me suit mais le poids de mes sacoches rend la manoeuvre délicate. Voyant mes contorsions Jacqueline me signale sa présence. Ce qui m'inquiète, c'est pas tant de la perdre mais c'est surtout que je ne voudrais pas être obligé de refaire le chemin en sens inverse et de remonter la côte. Bien évidement je plaisante. Nous sommes partis à deux, nous terminerons à deux même si je dois porter aussi ses sacoches.



Vermanton atteint, il ne reste plus qu'à trouver une boulangerie.
Nous montons dans le bourg et après avoir tournicoté, devant la maison de retraite, une brave dame nous renseigne sur son emplacement mais s'empresse d'ajouter qu'aujourd'hui c'est lundi et que la boulangerie est fermée. Mais sa gentillesse étant sans limite, elle rentre dans la maison de retraite pour demander au cuistot où nous pourrions trouver du pain. Elle revient quelques secondes plus tard, sourire aux lèvres en nous disant qu'il y a une boulangerie d'ouverte pas très loin. C'est seulement à 4 kilomètres dans un village qui s'appelle Accolay …...

La route fréquentée nous ne la referons pas deux fois de plus !
Le petit déj, nous allons nous le payer au café du coin. Et justement un café, il y a en un au bout de la rue et en plus il est ouvert !
Nous appuyons les vélos sur le mur du café (que c'est lourd à manipuler un vélo avec quatre sacoches bien pleines et une toile de tente sur le porte bagage !). Après avoir indiqué au patron que nous voulions déjeuner, celui ci paraît gêné en nous disant, qu'il voudrait bien nous rendre ce petit service mais qu'aujourd'hui c'est lundi et la boulangerie est ….... Vous connaissez la suite.
Et bien tant pis, les barres de céréales feront office de petit déjeuner.
Et dire qu'en traversant Accolay, nous avons vu sortir de la boulangerie un client avec des croissants très appétissants à la main. Quand on est c.. on est c.. !

Nous voici donc à la sortie de Vermenton sur la départementale conduisant à Lichères près Aigremont.
C'est une belle route relativement large et très peu fréquentée. Le seul problème c'est qu'elle monte. Pas très fort certes, mais elle monte, elle monte et n'en finit pas de monter. Devant nous se dresse une colline qui n'augure rien de bon pour nos mollets. Ce n'est pas pour rien que l'appellation de Vermenton est « Pays aux belles collines ». Tout au loin les arbres qui semblent marquer le sommet de la côte, nous paraissent bien éloignés.

De part et d'autre de la route ce ne sont que d'immenses champs fraîchement moissonnés.
C'est à une vitesse de croisière de 11 km heure que nous abordons cette première montée sérieuse de la journée et cela n'a plus rien à voir avec le passage d'une écluse.
La route contourne un petit mont par la gauche et nous fait, un temps, espérer que la montée est terminée. Il n'en est malheureusement rien et chaque nouveau virage fait découvrir un horizon toujours aussi bouché. C'est en forêt que se poursuit ensuite la montée et enfin après cinq bons kilomètres nous pouvons souffler.
Un arrêt s'impose au carrefour menant au hameau de Courtenay. Vermenton est située à 130 m d'altitude. Nous sommes maintenant à 241 m.

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A perte de vue il n'y a que des champs de céréales. Nous c'est en barre que nous allons les manger les céréales, à défaut de petit déj …
Sur la crête, un chevreuil semble être la seule âme qui vive aux alentours.

Nouveau départ, en faux plat montant jusqu'au passage de l'autoroute et c'est là qu'on se rend compte qu'un pont d'autoroute çà monte ! Surtout avec 25 kilos de bagages !

La route fraichement gravillonnée traverse les bois des champs Cousseaux mais elle ne descend toujours pas. Nous allons ainsi rester sur le plateau jusqu'au carrefour avec une départementale où nous prenons à gauche pour rejoindre 500 m plus bas Lichères Près Aigremont.

Nous cherchons la direction de Poilly sur Serein sans succès. Je pars en reconnaissance et trouve la bonne route à la sortie du village. Pendant ce temps, Jacqueline, toujours à la recherche d'une boulangerie, a engagé la conversation avec un couple habitant le village. Le père et sans doute sa fille confirment qu'ici aussi, il n'y a pas de boulangerie. C'est un comble avec tous les champs de blé que nous avons traversés depuis ce matin, personne, dans la région, ne semble manger de pain ! Pour rejoindre la route de Poilly, le couple nous conseille de prendre un raccourci par le sens interdit juste en face de nous. Nous allons trouver la route de Poilly à l'autre bout. Cà va descendre mais çà va vite remonter ! Nous le savions pour l'avoir remarqué sur la carte.

Le temps de parler de notre périple et de se souhaiter mutuellement une bonne journée, nous voilà repartis. Effectivement, çà descend en trois virages serrés et çà remonte aussi sec dans le Bois des Coings. C'est encore plus raide que la sortie de Vermenton mais heureusement, c'est beaucoup plus court.

En cours de montée, j'attends Jacqueline. A son tour, son vélo se met à faire du bruit et comme moi au départ ce matin, une de ses sacoches est à moitié décrochée. Pour un peu, elle la perdait en pleine descente. Décidément, ce matin, j'ai fais fort pour préparer les vélos !

Une bonne poussée pour l'aider à repartir en pleine bosse et nous voilà bientôt au sommet. Nous sommes remontés sensiblement à la même altitude, soit 100 m de dénivelé positif.

A nouveau, nous sommes entourés par les chaumes avec d'immenses tas de paille disséminés un peu partout dans les champs.

Un dernier faux plat et enfin une longue descente en ligne droite nous entraîne jusqu'à Poilly sur serein. Ce n'est pas un serin que nous y verrons mais un joli héron.

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Notre préoccupation n'a pas changé : trouver une boulangerie. Ayant compris que nous cherchions quelque chose un habitant du village et sa mère viennent spontanément à notre rencontre. Pour le pain, nous devrions trouver notre bonheur à la petite supérette au bout de la rue. Lorsque nous leur indiquons que nous comptons rejoindre Tonnerre mais en passant par Viviers, tous les deux s'empressent de nous prévenir des difficultés qui nous attendent. Par Viviers, çà monte dur dans les vignobles de Chably. D'ailleurs chaque année, une course de côte est organisée à cet endroit, juste à la sortie du village.

Selon eux, il serait préférable que nous prenions une route beaucoup plus plate qui va directement à Tonnerre. Nous l'avions repéré sur la carte, mais cette route est pour nous trop fréquentée. Mais, lorsque nous leur annonçons venir du Limousin, ils nous rétorquent que dans ce cas, la côte ne sera pas trop difficile pour nous.

Cet échange sympathique va durer une bonne dizaine de minutes, en évoquant les régions d'Auvergne et du Limousin qu'ils ont déjà visités.

Nous allons effectivement trouver du pain à la petite supérette.

Nous quittons Poilly sur Serein par une petite descente puis la route s'élève en lacets au fort pourcentage. Le troisième lacet aura raison des jambes de Jacqueline qui préfère mettre pied à terre.

Quelques mètres plus loin, la pente s'adoucit légèrement en sous bois et Jacqueline retrouve ses jambes de 20 ans.

A la sortie du bois, nous sommes en plein dans le vignoble de Chablis.

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Au sommet de la côte, nous sommes maintenant à 265 m d'altitude.
Nous faisons une petite pause, à la croisée des chemins de vigne alors que passent et repassent les tracteurs viticoles. Hauts perchés sur leurs roues, ils me font penser à des sauterelles géantes.

La petite route redescend en forêt et laisse sur la droite, le hameau de Béru, cher à San Antonio !
Le long des champs en chaume, nous devons remonter vers Viviers dont le clocher apparaît devant nous.

Ici, les agriculteurs n'ont pas peur des incendies, ils laissent brûler des restes de paille en plein milieu des champs sans aucune surveillance. C'est vrai qu'à part les chaumes, il n'y a pas grand chose à bruler de ce côté de la route. Reste que de l'autre côté, il y a des vignes. Une petite rafale de vent et adieu la récolte de Chablis !
Les céréaliers et les viticulteurs du coin sont peut être en conflit ? Si ce sont les mêmes qui exploitent les deux, ils aiment le risque !

La montée est plus raide dans le haut du village, le clocher est maintenant en contrebas et nous devons donc monter plus haut que prévu. C'est pas bon pour le moral tout çà !

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Nouveau léger petit faux plat à la sortie de Viviers où nous passons à 278 m d'altitude, point culminant de l'étape du jour.
Au bout d'une très longue descente en ligne droite, nous passons sous la ligne TGV.
Quelques mètres plus loin, nous rejoignons la route qui devait nous amener directement de Poilly à Tonnerre. Nous l'empruntons sur 500 m et au croisement de la route Auxerre Tonnerre nous prenons, en face, une petite route qui après une dernière petite montée va redescendre jusqu'à Tonnerre que nous dominons en fin de descente.

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Après avoir pris une photo de l'église Notre Dame, il est presque midi et nous avons juste le temps de faire quelques courses avant la fermeture des magasins. Malheureusement, le lundi, la plupart des magasins sont fermés. Après l'achat de gâteaux, nous devons nous résigner à nous rendre à l'hypermarché de Tonnerre qui a eu la bonne idée de s'installer à plus d'un kilomètre à l'extérieur de la ville. Cà circule beaucoup dans Tonnerre. Arrivés à l'hyper, je me charge des courses. Jacqueline garde les vélos à l'extérieur.
J'ai un mal fou à trouver ce que je cherche. Moi je veux, 2 tranches de jambon, elles sont vendues par 6. Je veux 2 yaourts, ils sont vendus par 8. Je veux 2 brugnons, ils sont vendus à la cagette. Consommation.... Consommation !
Lorsqu'enfin je reviens, Jacqueline est en grande discussion avec un monsieur qui lui indique la direction du canal. Le plus pratique est de continuer par la route. Nous retrouverons le canal plus loin. C'est aussi ce que m'avait dit la caissière.
Et bien, malgré ces deux avis identiques, je décide de revenir à Tonnerre en pleine circulation. Nous avions décidé de commencer le canal de Bourgogne à Tonnerre, nous le commencerons à Tonnerre ! Tonnerre de Brest !

Retour donc au centre ville où nous tournons à droite pour descendre sur un bon kilomètre. Je commence à désespérer de trouver ce foutu canal lorsqu'une passante me le désigne à seulement une cinquantaine de mètres. Nous débutons le canal de Bourgogne à l'écluse 95 à une altitude de 135 m.
Contrairement au canal du Nivernais, le chemin de halage n'est pas goudronné. Par acquis de conscience, je préfère demander à l'éclusier si nous sommes sur le bon itinéraire. Confirmation faîte, nous reprenons notre chemin avec le canal à notre gauche.
S'il n'est pas goudronné, il est tout même très praticable même si quelques trous nous font parfois slalomer où lever le cul de la selle. Un kilomètre plus loin, nous arrivons à l'écluse d'Arcot suivie par celle d'Arthe où, profitant de l'heure de pause, le jeune éclusier, guitariste à ses heures, va nous jouer la sérénade.

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Un petit muret à la sortie de l'écluse va faire notre affaire. C'est ici que nous allons pique niquer.

Le canal de Bourgogne fut ouvert à la circulation en 1832.
Il relie Migennes située sur l'Yonne à St Jean de Losne située sur la Saône. Sa longueur totale est de 242 kms.
En ce qui nous concerne, nous l'avons pris en cours de route puisque nous avons pas fait la distance Migennes Tonnerre, soit une trentaine de kilomètres en moins.
De même, nous le quitterons au Pont d'Ouche soit une trentaine de kilomètres avant Dijon. La dernière section entre Dijon et St Jean de Losnes soit 35 kms n'est pas aménagé. Nous ferons donc en sa compagnie plus de 160 kms.

Depuis Tonnerre, nous sommes en écluses montantes, nous avons parcouru 3,7 kms et nous nous sommes élevés de 5 petits mètres. Autant dire que pour l'instant tout baigne !

Tout en dégustant les « minuscules » flans aux cerises que nous avons achetés à Tonnerre, nous profitons du calme et du paysage.

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A flanc de colline, un agriculteur s'active avec son tracteur. Là aussi, les moissons sont faites et son travail consiste à retourner les chaumes, le tout dans un grand nuage de poussière. Il ne perd pas de temps, s'il continue à ce rythme, il aura retourné toute la Bourgogne ce soir !

Entre l'agriculteur "speed" et nous, passe la route qui relie Tonnerre à Tanlay et derrière notre muret coule l'Armançon.

Le repas terminé, nous reprenons la route ou plutôt le chemin. Les nuages sont toujours présents mais ils ne sont guère menaçants et par chance nous avons le vent dans le dos. Jusqu'à Tanlay nous allons longé le canal en roulant vers l'Est.
Nous passons successivement les écluses de St Martin, de Commissey pour arriver à celle de Tanlay. Tanlay et son château renaissance sont situés sur la rive opposée du canal. Sur cette même rive, à l'extrémité du port, la patronne d'un snack bar nous a vu arriver et a déjà déposé deux cafés sur une table. (Ceci c'est dans notre imagination). Bien évidement, nous allons faire le détour par le pont et aujourd'hui, c'est certain, nous allons les boire ces cafés, que nous avons tant attendus hier.

En quittant Tanlay, le canal vire en angle droit direction plein sud. Une très longue ligne droite va nous amener jusqu'à l'écluse du Moulin de Ste Vinnemer où nous retrouvons sur notre droite l'Armançon.

Après l'écluse, nous longeons de très larges méandres. Nous laissons Ste Vinnemer sur notre gauche pour ensuite passer l'écluse du même nom. Plus loin à droite, un peu plus en recul, voici Argentenay sur les rives de l'Armançon. Ici, nous sommes attendu par le facteur.

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Un gros effort de décoration a été fait à cette écluse avec de beaux parterres fleuris mais aussi de nombreuses figurines réalisées en carton, rigidifié avec de la résine. Hormis le facteur, il y a là, une petite vieille, une girafe et bien d'autres personnages.

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Sur un tonneau, trônent 3 bouteilles de vin blanc, autant s'arrêter ici pour se désaltérer. Une dame qui s'occupait des fleurs vient à notre rencontre. Elle appelle celui qui semble être l'éclusier. En bons sportifs, nous négligeons le vin blanc pour commander une bière et un perrier. Il n'y a pas de perrier. En remplacement un verre d'eau nous est proposé. Nous sommes invités à prendre place autour d'une table originale en attendant d'être servis.

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Bien confortablement installé, je prends mon pied !
L'homme revient, en tenant les boissons à la main. Nous nous attendons à payer le verre d'eau promis mais c'est une bonne surprise qui nous attend. Outre la bière, il a remplacé le verre d'eau par un jus d'orange et il porte, en plus, deux autres verres qu'il nous offre gentiment comme pot de l'amitié. C'est de l'eau de vie, coupée certes, avec de l'eau, mais c'est de l'eau de vie quand même ! C'est une fabrication maison de sa mère âgée de plus de 90 ans. (sa mère, pas l'eau de vie !).
Il a pris la précaution d'y ajouter des glaçons et tout en dégustant ce petit breuvage nous engageons la conversation. Notre homme est amoureux de sa région et de la nature en général. Il fait partie des gens avec lesquels on aime parler, en toute simplicité, de la vie de tous les jours et du bonheur de vivre.
Nous ne regrettons vraiment pas notre arrêt à cette écluse où l'on a senti chez nos hôtes, l'envie sincère de faire plaisir sans aucune arrière pensée commerciale.
Nous reprenons notre route après un dernier salut.

Est-ce l'effet de l'eau de vie mais nous enchaînons les méandres avec une aisance déconcertante !

Depuis Tonnerre nous avons accompli près de 15 kms et nous nous sommes élevés de 21 m.
Après l'écluse d'Argentenay le canal poursuit sa route entre deux rangées d'arbres et laisse à gauche la petite ville d'Ancy Le Libre dont l'écluse marque la sortie.

A l'écluse de Lézinnes, nous passons sous la route départementale qui joint Tonnerre à Montbard.

Plus loin à l'écluse de Batilley, nous longeons une grande fabrique de ciment.

Nous ne nous attardons pas, la poussière de ciment recouvre le chemin de halage et le vent soulève le tout à notre passage. Si une averse nous surprend, nous risquons d'être transformés en statue de béton et nous finirons nos jours à l'écluse d'Argentenay, à côté du facteur.

A l'écluse de Pacy, la rive opposée est plus escarpée. Par le passé on y extrayait les roches très dures qui servaient à la fabrication du carrelage.

Sur la même rive, quelques centaines de mètres plus loin, se trouve un centre de stockage de céréales. Les céréales sont stockées dans d'immenses silos. Désormais, elles repartent non plus par le canal, mais par le rail.

A la sortie d'une grande courbe vers l'Est, nous arrivons à l'écluse d'Argenteuil.

Une dernière ligne droite nous permet d'atteindre l'écluse de Rapille puis après un kilomètre, nous quittons le canal pour remonter sur la départementale Tonnerre/Montbard.

Ancy Le Franc est sur notre gauche. Dès le franchissement du canal, j'aperçois les caravanes du camping. Il est situé à l'entrée d'Ancy Le Franc, juste à côté du plan d'eau.

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L'écluse d'Ancy Le Franc étant à 170 m d'altitude, nous sommes montés de 55 m depuis Tonnerre pour une distance de 29,5 kms.
Face au camping se trouve l'entrée du château d'Ancy Le Franc.

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Aujourd'hui, le compteur affiche encore 70 kms.
Si le début d'étape a été difficile avec les montées dans les vignobles de Chably, la fin du parcours était beaucoup plus cool même si nous étions en écluses montantes. Nos nombreux arrêts nous ont aussi permis de bien récupérer.
Le chemin de halage est par contre moins confortable que celui du canal du nivernais. Nous devons être plus attentifs pour éviter les pierres et les ornières mais avec un VTT ou un VTC, çà passe sans aucun problème.

Nous sommes arrivés une nouvelle fois vers 16 h 30 et comme d'habitude, il n'y a personne à l'accueil. Comme les jours précédents, le camping est loin d'être complet. Nous hésitons tout de même à nous installer sans autorisation. La jeune responsable du camping arrive une demi heure plus tard mais comme elle ne prend son service qu'à 18 heures, elle nous laisse nous installer avant de remplir les formalités. Nous avons le choix de notre emplacement.
Il y a là aussi beaucoup plus d'étrangers que de français. Nous nous installons près d'un camping car appartenant à des allemands. D'autres cyclistes se sont aussi installés et notamment deux jeunes qui nous ont doublé le long du canal en début d'après midi.
La toile de tente ayant été repliée mouillée ce matin, lorsque je la déplie, elle est encore ….. mouillée !
Je l'étale donc ainsi que la bâche de protection pour la faire sécher. A nous deux, nous occupons trois emplacements ! Une fois sèche, la toile de tente est très vite montée. Le plus difficile c'est de tout rentrer dedans et de mettre les matelas dans le bon sens !
Dormir dans le bon sens …. j'ose à peine raconter ce qui s'est passé. Durant 3 nuits, nous avons dormi en mettant la tête du côté le moins haut et le plus étroit de la toile de tente. Jacqueline avait pourtant trouver bizarre que la toile lui caresse la figure toute la nuit. Il nous a fallu trois nuits pour nous rendre compte de notre erreur !

Après un peu de lessive nous faisons sécher nos affaires sur les fils de fer barbelés qui bordent le camping. Sur un tel fil, nos maillots ne risquent pas de s'envoler ! Par contre, bonjour les trous !

Nous repartons à pied pour faire quelques courses à la supérette d'Ancy Le Franc. Au retour, nous faisons un crochet jusqu'à l'entrée du château, lequel, à cette heure, est malheureusement fermé.

Le temps passe vite, c'est déja l'heure du repas, ce soir au menu, ce sera saucisses lentilles.

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Après le repas, alors que je surveille mon portable que j'ai mis à charger dans le bloc des sanitaires, notre voisine allemande venue faire la vaisselle, engage la discussion.
Elle aussi fait du vélo, mais beaucoup moins que nous.
Dans un français très correct, elle me dit qu'elle vient régulièrement en vacances dans la région. Le coup de coeur, elle l'a surtout eu lors d'une journée pluvieuse où ne sachant que faire, elle a décidé d'aller au restaurant. C'est là, qu'elle a mangé une côte de boeuf charolaise qui la rendue définitivement amoureuse de la région. La race limousine, elle connait aussi pour être venue dans notre limousin à Vassivière. Le Ventoux, Vaison la Romaine, les Pyrénées, les Alpes, la Provence, elle connait toutes ces régions pour y avoir séjourné et pour elle la France est le plus beau pays au monde. Mais elle apprécie surtout la mentalité des français et leur manière de vivre qui n'a rien à voir avec celle de ses compatriotes.
Voilà qui fait plaisir et qui donne envie de se battre pour essayer de conserver cette qualité de vie en cette période de crise où on nous serine, à longueur de journée, qu'il faut changer nos habitudes si nous voulons nous en sortir.
Au lieu d'essayer d'imiter nos voisins plus ou moins lointains, essayons de faire en sorte que les autres nous imitent. Ce sera ma pensée politique du jour.

Le débat étant lancé, moi je vais me coucher ….. dans le bon sens !

D'ailleurs ce soir, il vaut mieux être dans le bon sens. Le terrain étant en zone inondable, un écriteau invite les campeurs à évacuer le terrain, en suivant la signalisation, dès le premier coup de sirène et ceci en emportant uniquement son slip et sa brosse à dent !

Extinction des feux. 21 h 30.

La discussion continue ailleurs

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