Tour de Corse 2011 à vélo. 10 ème étape : De Zonza à Zicavo

mercredi, novembre 30 2011

Tour de Corse à vélo. 10 ème étape Zonza - Zicavo

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Vendredi 17 juin 2011.

A l'hôtel L'Aiglon, le petit déj est à 8h 30 et 8h 30 c'est 8h 30 !

Des fois que les clients voudraient descendre avant l'heure, l'escalier d'accès est fermé à clé !

Pour gagner un petit peu de temps, nous sommes donc contraints de faire le détour par la petite rue par laquelle nous avons monté les vélos, la veille.

Ce matin, la patronne n'est pas là, c'est l'employée qui assure le service.
Le monde est petit, c'est une corrézienne. Elle fait les saisons, l'hiver dans les Alpes de Haute Provence, l'été en Corse et pour la première fois, en montagne, à Zonza.

C'est un petit dej self service qui nous est proposé. Tout à fait correct même si on aurait aimé avoir un peu de pain frais.

Les vélos chargés, nous rejoignons, tous freins bloqués, la petite supérette située sur la rue principale.
C'est peut être nos têtes qui ne lui reviennent pas mais la caissière n'est pas très souriante !

En sortant du magasin, nous rencontrons un couple en tandem. Ils campent et c'est la 3 ème fois qu'ils viennent en Corse. Aujourd'hui, ils vont se contenter de faire une petite boucle autour de Zonza. Nous leur souhaitons bon courage et nous prenons la direction de Quenza.

Début d'étape facile ! Par une courte descente nous atteignons le ruisseau de Saint Antoine que nous traversons au pont de Criviscia. (661 m).

La route serpente dans la forêt et remonte jusqu'au plateau de Quenza, joli petit village de montagne (813 m) entouré de chênes verts et de châtaigniers.

A l'entrée du village, nous pouvons apercevoir, une dernière fois, les Aiguilles de Bavella. J'avais prévu d'y faire un tour en quittant Zonza et puis … je ne l'ai pas fait !

De l'autre côté de la route, un donjon carré émerge au dessus des arbres. C'est le donjon du joli petit château de Quenza. Il me semble abandonné, dommage, si j'avais quelques deniers, j'en ferais l'acquisition volontiers. Ce petit château m'a tapé dans l'oeil !

Château de Quenza

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En traversant Quenza nous faisons une petite halte à la poste afin d'acheter des timbres pour poster les cartes postales achetées à Piana.
Cette petite halte nous fera rencontrer un habitant très sympathique de Quenza. Retraité, il se déclare Corse rapporté et il se fait un plaisir de nous faire partager son amour pour l'île.
Il se montre aussi très intéressé par notre périple, nos vélos et notre équipement.
Cette rencontre spontanée et chaleureuse témoigne une fois de plus que les Corses, contrairement à ce que l'on entend dire parfois, sont particulièrement accueillants.

Reprenant notre route, nous descendons rapidement jusqu'au pont de Passava. Puis la route va rester en balcon jusqu'au niveau du petit village de Sorbollano (714 m), joli petit village perdu au milieu des montagnes boisées.

Sorbollano

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Nous attaquons la seconde difficulté de la journée : la montée vers le village de Serra Di Scopamene.

A l'approche de Serra Di Scopamene

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Montée de Serra Di Scopamene

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La montée jusqu'au village nous a fait mal aux jambes. Sur le haut du village, une pause s'impose d'autant plus qu'il y a des choses à voir !
Serra Di Scopamene est situé sur le parcours du chemin de randonnée Mara A Mare Sud. Le village possède un très beau moulin à eau et de nombreux séchoirs à châtaignes.

Serra Di Scopamene - Moulin à eau

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Serra Di Scopamene - Séchoir à châtaignes

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A la sortie du village, la route continue de monter sur plus d'un kilomètre. Nous sommes remontés à 913 m d'altitude.
Une longue descente nous conduit jusqu'à Aullène dont nous apercevons l'église bien avant d'y arriver mais nous sommes surtout marqués par la vue de la montagne totalement brulée.

Le paysage lunaire de la montagne ravagée par l'incendie de 2009 prouve que le feu peut causer de terribles ravages. Ici la nature n'a pas encore repris le dessus et de nombreux châtaigniers pluri-centenaires sont partis en fumée. On se rend compte aussi des efforts qu'ont dû déployer les secours pour protéger le village en voyant la végétation calcinée jusqu'aux portes des maisons.

A l'approche d'Aullène

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A l'entrée d'Aullène, nous faisons une halte à la petite église afin de vérifier que les dragons qui soutiennent la chaire sont toujours en place !.
Après tout, ce sont peut être ces cracheurs de feu, les incendiaires ?

Eglise d'Aullène

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Les fameux dragons

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Dès la sortie d'Aullène, nous apercevons le dernier lacet du col de la Vaccia que nous allons escalader. Seule importante difficulté de la journée, sa montée est longue de 11 kms.

Le début du col est relativement facile. La route serpente sous les châtaigniers.
Depuis que nous sommes partis ce matin, nous n'avons pas vu beaucoup de monde sur la route et maintenant, nous sommes pratiquement les seuls. La route est à nous !
Enfin, pas tout à fait, c'est ici que nous allons rencontré notre premier cochon corse !

Montée du Col de la Vaccia – Premier cochon Corse.

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Les cochons sont en totale liberté.
Nous avons donc intérêt à nous montrer prudents surtout dans les descentes.
On va trouver par endroits des enclos de fortune constitués de palettes mais je pense que cela ne sert qu'à les attraper plus facilement lorsque le moment est venu d'en faire passer un de vie à trépas !

Tout ceci nous donne faim et justement, c'est l'heure du casse-croûte ! A l'ombre des châtaigniers, c'est un endroit idéal.

Pique nique dans la montée du Col de la Vaccia

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Sous les châtaigniers, du ravin en contrebas, monte une forte odeur de cochons. Ils ne sont pas loin, mais nous sommes confiants. Ce n'est pas aujourd'hui qu'ils boufferont nos casse-dalles. En s'apercevant que nous mangeons du jambon, ils vont détaler au plus vite !

Tout en mangeant, nous avons sous les yeux le reste du menu ….. de la journée.
La route menant au sommet du col apparaît très nettement, on ne va pas tarder à savoir pourquoi !

Montée du Col de la Vaccia - Vue sur le sommet

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Un cycliste redescendant du col s'arrête à notre hauteur.
De la région parisienne, c'est un habitué des randonnées en solitaire. Il est en retard d'une journée sur son programme et pour cause ! Arrivé sur l'Ile, il s'est rendu compte qu'il avait oublié ses pompes. Il s'en est bien tiré, les pompes sont arrivés le lendemain ! Son prochain projet : le Pérou ! …... Nous y pensons aussi !

Le ventre plein, nous reprenons l'ascension du col. Ce n'est pas l'idéal mais nous n'avons pas le choix !
Quelle idée de mettre la zone de ravitaillement en plein milieu d'un col !

Montée du Col de la Vaccia

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La pente reste régulière sans fort pourcentage. Nous remontons ainsi plein nord jusqu'au Pont de Chiuvonu.

Montée du Col de la Vaccia - Pont de Chiovonu

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Un grand lacet orienté vers l'ouest nous permet de franchir le pont et, à sa sortie, une surprise nous attend !
Le goudron a disparu !
La route est totalement défoncée. De gros travaux sont en court.
Voilà pourquoi on voyait si bien les derniers lacets du col depuis Aullène ! La roche a été taillée sur plusieurs kms pour permettre l'élargissement de la route.

Travaux dans la montée du Col de la Vaccia

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Après le pont de Chiuvonu, la route repique vers le sud ce qui nous permet de voir, mais beaucoup plus bas, la route sur laquelle nous sommes passés quelques minutes plus tôt.

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Nous continuons de monter dans la poussière du chemin que soulève le peu de véhicules rencontrés.
Curieusement, nous ne voyons pas beaucoup d'engins de chantier. Il n'y a peut être plus de moyens pour continuer les travaux ! Le chantier est désert !

Montée du col de la Vaccia

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Au sommet du col, ( 1193 m) la route est encore plus défoncée. Elle est même détournée par rapport à son tracé d'origine. Le col va ainsi être plus court mais aussi un peu plus dur sur le final.

Sommet du Col de la Vaccia

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On s'est donc tapé plus de 3 kms de montée dans la poussière mais, ce qui nous chagrine maintenant, c'est de voir que la descente est dans le même état.
Elle est même encore plus caillouteuse. Voilà qui promet ! Une fois de plus, on va pouvoir tester notre matériel !

Au sommet du col de la Vaccia, dans un premier temps nous ne voyons que des cochons ! Auraient-ils fait déguerpir les vaches !
La logique est respectée, après seulement 100 m de descente, nous pouvons vérifier que la vache est bien à son poste !

Descente du Col de la Vaccia

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Descente du Col de la Vaccia – Vue sur la vallée de Zicavo

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Nous commençons la descente au ralenti mais, 1 km plus loin, une ferme auberge que l'on attendait pas à pareil endroit, nous contraint à un nouvel arrêt.
A l'ombre du parasol, nous allons prendre un verre. Moi, mon panaché, Jacqueline, son eau gazeuse. Nous avons tout notre temps, il est seulement 14 h et il nous reste seulement 12 kms de descente pour rejoindre Zicavo.

Descente du Col de la Vaccia – Zone de ravitaillement

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Nous repartons en continuant notre descente sur cette route défoncée.
A chaque lacet, on espère retrouver le goudron mais, à chaque fois, c'est une nouvelle déception et c'est reparti pour 200 ou 300 m supplémentaires !
Les mains sur les freins, on n'ose pas prendre trop de vitesse. C'était presque plus facile sur l'autre versant, en montant !

Enfin, au bout de 5 kms de tape cul, nous retrouvons une belle route goudronnée.

Descente du Col de la Vaccia – Retour sur le goudron !

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Nous retrouvons aussi les cochons et tous ne dorment pas. Prudence !

Descente du col de la Vaccia – Quelques spectateurs !

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Un peu plus bas, près d'un petit ruisseau qui traverse une décharge sauvage, nous comprenons enfin pourquoi la charcuterie corse est si succulente !

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Sans aucun effort, nous nous rapprochons de Zicavo que nous découvrons entourée de verdure au centre d'une large vallée.

Zicavo

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Toujours en descente, nous faisons notre entrée dans le village.
Le village orienté plein sud est à flanc de montagne. Il est bâti en amphithéâtre et il prend ses aises dans la montagne.
Autre particularité, l'eau s'écoule de la montagne et par des caniveaux dévale la rue principale.

Sans donner un coup de pédale, nous arrivons à l'Hôtel du Tourisme, terme de cette 10 ème étape.

Zicavo – Hôtel du tourisme

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Après un excellent accueil, la propriétaire des lieux, nous conduit à notre chambre.
Pour y accéder, nous devons descendre de 2 étages. Cà surprend ! Au départ, on se dit que l'on va coucher à la cave !
En réalité, notre chambre est de plain-pied par rapport à la route qui contourne complètement l'hôtel.
C'est d'ailleurs par la route que nous descendrons avec nos vélos pour les remiser dans un petit local situé juste à côté.
Notre chambre possède une grande baie vitrée avec vue sur la vallée et nous avons, à notre disposition, une grande terrasse pour nous dorer au soleil. Le luxe !

La patronne nous apprend que d'autres cyclistes sont attendus ce soir. C'est un petit groupe, ils ne sont que …..22 !

Elle va nous donner une autre information qui ne va pas nous faire sourire.
Le col de Sorba, où nous devons passer demain, pour rejoindre Vivario, est fermé pour cause de travaux.
Elle s'empresse de nous donner une solution de repli : passer par le défilé de l'Inzecca, c'est beaucoup plus pittoresque. L'ennui c'est que c'est plus long de …. 20 kms !

Après une bonne douche, je m'installe sur la terrasse pour étudier la carte afin de me rendre compte réellement de ce qui nous attend demain.

Le groupe de cyclistes va arriver en ordre dispersé. Ce sont des basques de Saint Jean Pied de Port.
L'un d'entre eux est originaire de la Dordogne. Ils arrivent de Porto Vecchio et ils en sont à leur 3 ème jour de vélo. Comme nous, ils se sont tapés le col de la Vaccia avec leur vélo en carbone pour certains !
Demain ils vont à Corté. Ils sont donc condamnés comme nous à rallonger l'étape. Ils ont l'assistance derrière eux. Deux véhicules et un fourgon et les épouses pour préparer le ravito.

Innocemment, je leur demande s'ils n'aurait pas une place dans le fourgon au cas où les jambes de Jacqueline refuseraient obstinément de dépasser les 60 kms.
L'un deux me répond que le fourgon est déjà plein depuis la première étape. Il y a bousculade tous les matins pour y monter ! Cà s'annonce mal !

Le reste de la troupe va arriver beaucoup plus tard avec la voiture balai et personne ne sera éliminé !

Aujourd'hui, nous sommes arrivés vers 15 h 30.
C'était une étape plus courte avec 44 km 700 au compteur et un dénivelé de 817 m.
Nous sommes montés jusqu'à 1189 m, un record depuis Bastia mais nous n'avons pas eu de forts pourcentages à passer.
Points forts : Le calme, la nature, les forêts de châtaigniers, les cochons. Nous sommes entrés dans la Corse profonde !
Points faibles : La route du Col de la Vaccia qui pour des cyclistes comme nous n'avait pas besoin d'être élargie ! La montagne d'Aullène dévastée par les feux de forêt.

Comme à l'accoutumé, avant le repas nous faisons un petit tour.
Du haut du village, nous avons une vue plongeante sur l'église de Zicavo dont le toit refait détonne avec son clocher.

Eglise de Zicavo

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Nous prolongeons la balade sur la route que nous allons prendre demain en direction de Cozzano.

En bordure de routes, au milieu des arbres, nous retrouvons les imposants tombeaux corses ainsi qu'une charmante petite chapelle.

Chapelle de Zicavo

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Curieusement ce soir, le ciel s'est voilé, c'est peut être le fait d'être à 800 m d'altitude.

Au repas, nous avons droit à une délicieuse soupe corse, à des cannellonis avec une viande en sauce, à une salade de fruit et à des chants basques !
Dans la longue tablée des 22 basques, nous avons vite repéré le meneur. Il n'a pas besoin de micro et on doit l'entendre au moins jusqu'à Aullène et en plus il ne force pas sa voix ! Ah ces basques !
A côté de nous, il y a un vieux monsieur solitaire dont la chambre jouxte la nôtre. Il nous paraît très cultivé mais c'est certain, côté ambiance, par rapport aux basques, il ne fait pas le poids, pour le bruit non plus d'ailleurs.

Nous, nous avons été servi par vraisemblablement le père ou le beau père de la patronne venu ce soir, en renfort, pour faire le service.
Calme, calme, c'est un Corse un pur, un vrai et c'est aussi un homme très curieux mais somme toute, fort sympathique.

Vers 21 h, nous laissons là tout ce petit monde pour regagner notre chambre et nous allons nous endormir au son des douces voix de nos amis basques qui ont décidé de donner une seconde représentation.





Carte de notre itinéraire


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parcours détaillé




Etape suivante : Zicavo - Vivario