Tour de corse 2011 à vélo. De Marseille à Bastia

15 jours de balade en vélo en Corse.

jeudi, décembre 15 2011

Tour de Corse à vélo. De Marseille à Bastia.

Sous les conseils d'un employé de la SNCF, nous longeons la gare en empruntant le passage piéton pour rejoindre la Canebière.
Marseille est une ville très animée même en plein milieu de l'après midi !

Il y a énormément de circulation.
Çà bouchonne de partout, nous avançons avec difficulté, tantôt sur le trottoir, tantôt sur la chaussée en respirant à plein poumon les gaz d'échappement !
Pas facile de sauter les trottoirs avec mon vélo de 40 kgs !
En cherchant notre route, je coupe la route à un scooter...... Peuchère ! Je l'ai escagassé celui-là !
Brusquement il n'y a plus personne autour de nous. Nous comprenons très vite pourquoi en nous rendons compte que nous sommes en plein milieu des voies du tramway !

Devant nous se dresse l'église Saint Vincent de Paul.
Après avoir emprunté des petites rues en pente, nous nous retrouvons à nouveau devant l'église ! Un coup pour rien ! Pas tout à fait, puisque sans le vouloir, nous sommes enfin arrivés sur la Canebière.

Je suis déçu. Je m'attendais à trouver une petite rue pittoresque avec des commerces typiques, c'est tout autre chose et cela ressemble plutôt aux grands boulevard parisiens.

La Canebière

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Pour rejoindre le Vieux Port c'est plus simple, il nous suffit de descendre la Canebière. Pour cela nous empruntons la contre allée réservée aux piétons et il y a foule !


Deuxième déception, le Vieux Port n'a absolument rien de vieux !


Très peu de bateaux de pécheurs, mais de nombreux voiliers et bateaux de luxe. C'est ici, aussi qu'embarquent les touristes pour des petites traversées jusqu'aux calanques et jusqu'au château d'If.

En réalité, le Vieux Port est maintenant un port de plaisance. C'est récent ! Cà date seulement de ….... 1976 !

Le port de pêche et la criée ont alors été transférés au Port de Saumaty situé beaucoup plus à l'ouest vers l'Estaque.

Le Vieux Port

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Sur le port, nous faisons notre première rencontre avec un cycliste. Il est en civil et il nous a vite repéré. avec nos vélos et notre chargement. Il vient de terminer la diagonale Dunkerque Marseille.




Déjà un fan ! Il nous propose de nous photographier avec notre Dame de la Garde en toile de fond.

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Marseille. Notre Dame de la Garde

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Le soleil cogne fort.
En restant sur le quai, nous contournons le port par la droite.
Nous saluons Monsieur le Maire devant l'Hôtel de Ville tout en admirant au passage un magnifique voilier.

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En passant devant le Fort Saint Jean, un important jeu au niveau de la direction de mon vélo, m'oblige à m'arrêter. Mieux vaut vérifier que tout est bien serré.

Premier déballage de la trousse à outil. Démontage de l'attache du sac de guidon. Tout est parfaitement bloqué, la direction n'a pas de jeu non plus. C'est très probablement une usure au niveau de la potence et comme c'est une potence un peu sophistiquée je ne suis pas trop rassuré pour la suite. Le poids des sacoches a très certainement provoqué cette usure. Espérons que çà tiendra 15 jours ! Cà commence mal !

Nous poursuivons notre route en direction du port d'embarquement en roulant sur les trottoirs et en évitant les nombreux éclats de verre qui jonchent le sol.

300 m plus loin nous sommes devant la basilique cathédrale Sainte Marie Majeure.

Basilique Sainte Marie Majeure
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Pour embarquer, nous suivons les panneaux, mais quelques rues plus loin, 2 directions nous sont proposées. A gauche : embarquement piéton. Tout droit : embarquement voiture. Où doivent aller les cyclistes ? Nous sommes encore loin du quai !

Heureuse coïncidence, nous sommes juste devant le bâtiment administratif de la SNCM.

L'agent d'accueil pas habitué à répondre à une telle question, doit téléphoner pour obtenir le renseignement. Comme quoi, il ne doit pas y avoir trop de cyclistes qui embarquent ou ils sont plus malins que nous !

Pour nous ce sera, embarquement côté voiture.

Pour y accéder, le parcours est plus long que prévu. Ce qui nous donne l'occasion de vérifier que notre ferry, le Pascal Paoli est bien à quai !

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Après une longue ligne droite passant sous une voie rapide, nous arrivons enfin à une barrière.
A la guérite qui jouxte la barrière, un employé s'empare de mes documents de réservation. Il est aimable comme une porte de prison. C'est tout juste s'il répond à mon bonjour. Qu'est ce que ce doit être quand il y a foule ?
Il me donne les tickets d'accès et sur un ton toujours aussi peu courtois, il me précise que je dois les avoir sur moi en permanence. Pas d'autres indications, Comme nous avons devant nous plusieurs voies d'accès, je lui demande quelle voie je dois prendre. Il me répond sans me regarder : « Lisez les panneaux ! »

Un de ses collègues, plus aimable, nous montrera le chemin un peu plus loin.
Première côte pour accéder à un grand parking où déjà, plusieurs véhicules sont en attente.
Ici, l'accueil est beaucoup plus courtois. Nous sommes invités à rejoindre le début de la file où se trouvent déjà quelques motos.

Nous voici devenus véhicules prioritaires !

Quai d'embarquement
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Il est seulement 16 h 45 et l'heure de départ est seulement à 19 h. Nous ne risquions pas de le louper !

Il ne reste plus qu'à patienter en plein soleil du moins pour l'instant car côté mer, le ciel s'est sérieusement assombri et un gros grain risque fort de nous rafraîchir avant d'embarquer.

Depuis le parking, j'observe le va et vient incessant des semi remorques. Des tracteurs chargent les remorques dans le Pascal Paoli.
Et çà ne chôme pas ! A fond la caisse, en marche arrière, c'est impressionnant à voir.
Jamais je n'aurais pensé que l'on puisse rentrer autant de camions dans un ferry !

Une voiture vient se placer en tête des files d'attente. Peut être une personnalité prioritaire ?

Deux personnes descendent du véhicule et enfilent un brassard. Surprise, ce sont des douaniers. Ils vont remonter les files de voitures. Que cherchent-ils ?
Ils donnent plutôt l'impression de vouloir jouer les gros bras. Restons discrets, déballer tout le contenu de nos sacoches sur le parking ne m'enchante guère !
Ils repartent après avoir fait leur petit tour. Ce doit être l'heure de débaucher !

Un peu plus tard, un second véhicule venant du quai d'embarquement fait demi tour devant nous. C'est le signal pour embarquer. Nous quittons le parking en suivant la voiture.
Nous pédalons à toutes jambes avec derrière nous, les motards puis les voitures et en dernier, les camping cars. Drôle d'impression d'avoir toute cette meute à nos trousses !

Après 500 m, nouvel arrêt et contrôle des billets.
Ici, le personnel est plus sympa. Voyant le chargement de nos vélos, la conversation s'engage sur notre destination et notre projet.

Enfin, nous avons accès au pont d'embarquement.
Les motards sont invités à accéder aux ponts supérieurs en empruntant une rampe d'accès au fort pourcentage.
Heureusement pour nous et à la grande joie de Jacqueline et de ses mollets, nous allons restés au même niveau et être dirigés sur la droite vers un local accessible par un petit passage tout juste assez large pour passer avec les sacoches.
Un agent de la SNCM nous indique l'endroit où laisser les vélos et nous quitte en disant qu'il reviendra les attacher un peu plus tard.

Nous enlevons toutes les sacoches et toujours méfiant, je positionne les vélos tête bêche en les reliant par deux antivols. On ne sait jamais, durant la traversée, il peut y avoir une attaque de pirates !

En faisant attention de ne pas se faire renverser par les véhicules qui embarquent, nous traversons le pont pour regagner l'ascenseur situé de l'autre côté.

Nous sommes au pont 3, notre cabine se trouve au niveau du pont 8.

Il nous faut parcourir tout le pont 8 pour la rejoindre, tout à l'avant du bateau.
Sac à dos sur les épaules, deux sacoches dans chaque main pour moi, sacs de guidon et casques pour Jacqueline, le ferry nous a semblé encore plus grand !

Nous accédons enfin à notre cabine après avoir entrer le code d'accès.
La cabine est sympa. Deux couchettes, un petit cabinet de toilette, un téléviseur, un hublot donnant sur l'avant du bateau. Petit détail sympa, deux petites bouteilles d'eau ont été mises à notre disposition.
Rien à redire sur la propreté des lieux.

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Après une rapide douche, nous partons à la découverte du Pascal Paoli, en commençant par le pont supérieur, histoire de découvrir où se trouvent les bouées de sauvetage !

Le soleil est encore là mais le ciel est toujours menaçant côté mer.

Pont du Pascal Paoli
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Depuis le pont, nous avons une jolie vue sur les collines qui dominent Marseille et notamment le massif de la Grande Etoile.

Vue du Pascal Paoli - Marseille et le Massif de la Grande Etoile
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Au pont 8, nous avons aussi la possibilité de sortir sur un autre pont devant notre cabine, à l'avant du bateau.

En parcourant le ferry, nous faisons connaissance avec Pascal Paoli dont le buste trône dans le hall d'accueil, devant une exposition de maquettes de bateaux.

Nous découvrons au pont 7, le bar, le coin restauration rapide et le restaurant.

Le Pont 7 du Pascal Paoli
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Un message diffusé par haut parleur, nous apprend que le Pascal Paoli est complet, il n'y a plus aucune cabines de libres. Des matelas sont proposés aux optimistes qui n'ont pas réservé. Ils devront s'installer à même le sol dans le hall.

A 19 h, le commandant de bord souhaite la bienvenue à l'ensemble des passagers et donne quelques infos sur la météo et les conditions de traversée qui soulagement ….. semblent plutôt bonnes.

Alors que le ferry commence à quitter le port, nous nous rapprochons du coin de restauration rapide où nous achetons de la charcuterie Corse venue probablement de chez Madranges, et du fromage Corse afin de nous mettre déjà en condition.

Très doucement le ferry quitte le quai.

Dernier regard sur la cathédrale Sainte Marie Majeure.

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Dernier regard sur la Bonne Mère ......... que nous remercions de nous protéger pour la traversée...... on ne sait jamais !.

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Dernier regard sur la Corniche Kennedy.

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Nous quittons le port en laissant le Fort Saint Jean.
Un petit bateau ramène au port, le pilote maritime qui a assisté le commandant de bort pour la sortie du port.

Le Fort Saint Jean - Vue du Pascal Paoli
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Sur le pont, le vent souffle très fort et quelques gouttes commencent à rafraîchir l'atmosphère.

Le ferry passe au pied du château d'If.

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Depuis le pont, à l'avant du bateau, nous regardons la côte s'éloigner.

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Les Iles du Frioul - Vue du Pascal Paoli
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Le fort vent frais va vite nous inciter à repousser la très lourde porte d'accès aux cabines.

Depuis la couchette, nous ressentons les vibrations du moteur dont le ronronnement ne va pas tarder à nous endormir.
De toute façon que faire d'autre, à la télé, nous ne recevons que la Une et à la radio ce n'est pas mieux !

Demain matin, nous avons prévu de nous lever tôt pour profiter pleinement de l'approche de la Corse …...... si nous y arrivons !


La nuit sera courte.



A 2 h 30 du mat, je suis réveillé.

La houle ballotte doucement le ferry mais curieusement les vibrations et le bruit des moteurs ont disparu.

J'en conclus, peut être à tort, que le ferry s'est arrêté en pleine mer afin d'arriver à une heure raisonnable à Bastia ce qui expliquerait les 12 longues heures de traversée.

Depuis la couchette je peux voir la mer avec, à l'horizon, un phare très puissant que j'ai d'abord pris pour un autre bateau.

J'ai beaucoup de mal à retrouver le sommeil. Le jeu au niveau de la direction de mon vélo me tracasse.



Je me demande aussi si nos vélos ont bien été attachés. Les relier avec des antivols n'était peut être pas une bonne idée.



En pensant aux antivols, je me demande où j'ai mis les clés ! Je me souviens en avoir fait tomber une par terre entre les vélos.

Est ce que je l'ai ramassé ? Dans la précipitation, j'en doute ! Où ai-je mis l'autre ?
Je préfère vérifier de suite. Elles ne sont pas dans le sac de guidon, ni dans les poches de mon pantalon. Je fouille, en vain, ma veste imper. Rien non plus !

Me voilà dans la m........ !

Je me recouche en me voyant déjà demander de l'aide auprès des employés de la SNCM lors de notre arrivée à Bastia pour couper les câbles des antivols. Vu le boulot qu'ils ont à faire et l'amabilité de certains, çà risque de ne pas être triste. On va pas quitter le ferry avant 11 h du matin !

J'ai pas fini de me faire chambrer et le prétexte de l'attaque de pirates risque fort de ne pas les faire rigoler.

Une demi heure plus tard, je me relève après m'être souvenu qu'une des poches de ma veste imper est percée. Elles sont peut être tombées dans la cabine ? Vérification faîtes, elles ne sont pas là non plus.

Si elles sont tombées dans les couloirs ou sur les ponts, petites comme elles sont, c'est foutu !

Il y a bien 2 clés pour chaque antivol mais en idiot que je suis, je n'ai pas pris la précaution de les séparer pour les ranger séparément.

En remuant une dernière fois la veste, j'entends un petit cliquetis. Ouf ! Par tâtonnement, je sens une paire de clés dans la doublure de la veste et au bout de quelques instants, j'ai l'autre paire au bout des doigts. Gros soulagement !

Je retourne m'allonger mais trop énervé par cette mésaventure et excité par l'envie d'apercevoir la côte, je ne vais que somnoler jusqu'à l'aube.

Par le hublot, de temps à autre j'aperçois ce que je pense être la Corse mais qui n'est en réalité que des îles.

N'y tenant plus, il est à peine 6 h lorsque je me décide après une toilette rapide à sortir sur le pont avant.

J'ai un mal fou à pousser la lourde porte d'accès et pour cause, le vent nous arrive en pleine poire et, avec la vitesse du ferry, il faut se cramponner ferme !

Sur le pont, d'autres lève-tôt sont déjà là. Ce sont certainement des passagers qui n'ont pas pris de cabine.

Cette fois, c'est une certitude nous longeons bien le Cap Corse et c'est confirmé, la Corse est une île montagneuse !

Le Cap Corse - Vue du Pascal Paoli
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Je repère déjà, l'endroit par lequel nous allons passer pour rejoindre Centuri, terme de notre première étape. Je devine le col, dominé par une quinzaine d'éoliennes. Jacqueline qui est restée dans la cabine avec un mal de tête en sourdine ne verra pas ce qui nous attend. C'est peut être mieux ainsi !

Peut être allons nous devoir prendre les bus dès le premier jour !

Côté météo, c'est pas terrible !

Le ciel au dessus des montagnes est couleur encre ! Nous allons nous prendre un orage dès notre arrivée !

Curieusement, la côte est éclairée par le soleil ce qui donne à l'ensemble une étrange luminosité.

A l'approche de Bastia, nous avons même droit à un arc en ciel.

En longeant le Cap Corse.
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Le Serra Di Pigno au dessus de Bastia.
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L'entrée du Port de Bastia.
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Les prix pratiqués sur le ferry nous ont découragé. Deux pains au chocolat achetés la veille vont faire l'affaire pour notre petit déj.
De toute façon, en mangeant au resto tous les jours, nous n'avons pas besoin de nous goinfrer !

A l'entrée du port, le ferry a réduit sa vitesse. Comme la veille au soir, un petit bateau a permis au Pilote Maritime de nous rejoindre afin d'effectuer les manoeuvres.

Le ferry va accoster en marche arrière et c'est toujours impressionnant de voir une telle masse se déplacer avec une aussi grande précision.

Il est 7 heures. Un message diffusé par haut parleur demande aux passagers de se regrouper au niveau de leur véhicule et aux piétons d'attendre dans le hall.

N'étant ni les uns, ni les autres, nous décidons de regagner le pont 3 afin d'y retrouver nos vélos.

C'est plus facile à dire qu'à faire ! Après avoir errer dans les couloirs, nous finissons par trouver l'ascenseur mais devant celui-ci il y a foule.

L'escalier nous tend les bras, c'est parti pour un bon exercice physique !

Au pont 3, voyant notre tenue cycliste, une jeune employée engage la conversation. Elle aussi fait un peu de vélo mais elle s'adonne surtout à la course à pied. Elle nous souhaite une très belle randonnée et nous donne rendez-vous sur le bateau de retour.

Pour traverser le pont 3, nous devons slalomer entre les camions en faisant attention aux filins qui les maintiennent en place.

Arrivés devant les vélos nous avons la surprise de constater qu'ils n'ont pas été attachés. Heureusement que la mer a été calme !

Nous mettons les sacoches en place, le tout dans un vacarme étourdissant dû aux ronflement des moteurs des camions et aux détachements des filins d'amarrage.

Un de ces filins qui empêchait la sortie par notre petite porte est enfin détaché. En selle ! C'est parti ! Descente du pont !




Premiers tours de roues sur l'île de Beauté en suivant les indications des nombreux guides qui nous indiquent la sortie du port d'embarquement.




1 ère étape : Bastia - Centuri