Tour de Corse 2011 à vélo : Les préparatifs

samedi, décembre 17 2011

Tour de Corse à Vélo. Les préparatifs

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Lundi 6 juin 2011. Nous sommes prêts. Demain matin, direction la gare de Limoges Bénédictins pour prendre le train de 6 h 21 à destination de Toulouse. L'envie de faire le tour de Corse à vélo a commencé à trotter dans mon ciboulot à l'automne 2010.
Avec Jacqueline, 12 mois plutôt, nous avions terminé notre première randonnée cycliste en longeant les canaux du Nivernais de Bourgogne et du Centre. Soit une boucle de près de 500 kms.
Ne connaissant ni l'un, ni l'autre la Corse, l'idée de la parcourir à vélo m'a semblé être le meilleur moyen de la découvrir.
Première évidence, les routes Corse n'ont rien de comparable avec le plat des chemins de hallage.
Si Jacqueline avait pu sans trop de problèmes boucler notre premier périple sans entraînement, il n'était pas envisageable de se lancer dans une telle aventure sans avoir parcouru un minimum de kilomètres. Pour profiter pleinement de notre futur séjour en Corse, il nous fallait donc, rouler.... rouler.... avec les randonneuses sur nos routes limousines.

Pour nous rendre sur l'Ile de Beauté nous avions le choix.
Partir de Limoges en avion pour atterrir à Ajaccio ou Figari.
Descendre en voiture ou en train jusqu'à Marseille ou Nice et effectuer la traversée en bateau.

J'ai très vite abandonné la possibilité de partir en avion, c'était certes le moyen le plus rapide mais, le transport des randonneuses et des sacoches m'a semblé beaucoup trop compliqué.
Nous retrouver en Corse sans moyen de locomotion ou avec seulement une partie de notre équipement m'a vite découragé.
Je doute d'ailleurs que le transport des vélos en bagage accompagné puisse être assuré depuis Limoges. Un transit par Paris rendait le déplacement encore plus complexe.

J'ai donc envisagé de nous rendre dans le midi en voiture, d'y laisser le véhicule et de prendre le ferry pour traverser la méditerranée.
Quelle compagnie allions utiliser ? SNCM, Corsica Ferry, Moby ? Toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients.
J'ai opté pour la SNCM, peut être un peu plus professionnelle mais avec le risque de subir les conséquences des nombreuses grèves que rencontre cette compagnie.

Dès le 7 décembre 2010, j'ai acheté les billets par internet.
Le site de la SNCM est relativement bien fait, il suffit de se laisser guider. Suivant les dates choisies les tarifs évoluent avec de grandes différences.
Prendre les billets 6 mois à l'avance m'a permis d'obtenir une traversée aller retour Marseille Bastia pour 2 personnes, en cabine avec hublot et sanitaires privés et avec le transport des 2 vélos pour le prix de 210 euros. Départ le mardi 7 juin 2011 à 19h de Marseille et retour le mercredi 22 juin 2011 à 18 h 30 de Bastia. Toutefois, ce tarif intéressant excluait tout remboursement en cas de désistement.
Pour mettre toutes les chances de notre côté, il ne restait donc qu'une solution, s'entraîner régulièrement afin d'éviter toute défaillance physique. En ce qui me concerne, je n'ai pas augmenté le nombre de kilomètres accompli sur mon vélo de compétition. En parcourant régulièrement plus de 11000 kms par an, ce tour de la Corse ne demandait pas un entraînement supplémentaire.
J'ai par contre parfois délaissé mon pur-sang pour la randonneuse en accompagnant Jacqueline sur des sorties d'une bonne cinquantaine de kilomètres.
De son côté, Jacqueline a aussi roulé en solitaire pour accomplir au final près de 1800 kms uniquement sur la randonneuse.

Durant les mois qui ont précédé notre départ, j'ai passé beaucoup de temps à rechercher les lieux d'hébergement, à élaborer le parcours détaillé des différentes étapes, à analyser le profil, et à repérer les lieux touristiques et les sites à visiter. C'est mon côté organisateur qui peut faire sourire ceux qui se lancent à l'aventure sans aucune préparation et qui préfèrent l'imprévu. Loin d'être une contrainte, cette façon de procéder à l'avantage de me transporter, bien avant l'heure, virtuellement sur le terrain.

Laisser la voiture plus de 15 jours dans un parking à Marseille n'était pas rassurant aussi au mois de mars, je décidais de changer mon fusil d'épaule en choisissant de voyager par le train jusqu'à Marseille.
En prenant les billets 2 mois à l'avance, j'ai obtenu un tarif de 242 €, transport des vélos compris, mais nouvelle contrainte supplémentaire, les billets achetés n'étaient ni échangeables, ni remboursables. La crainte de tout annuler au dernier moment face à des événements imprévus n'a donc pas cessé d'augmenter jusqu'au jour de notre départ.
Ce fut le cas lors d'une grève de la SNCM de plusieurs semaines au cours du mois de mars et, quinze jours avant notre départ, d'un mouvement social dans le domaine hospitalier dont l'action a consisté à bloquer les approvisionnement pétrolier de l'île, laissant ainsi les bateaux à quai.

Autre inquiétude, les diverses réactions de notre entourage face à la difficulté du parcours et au doute sur la capacité de Jacqueline à accomplir ce périple m'ont fait prendre une autre décision en matière d'hébergement.
Adieu le camping en alternance avec l'hôtel comme nous l'avions envisagé, nous logerons à l'hôtel tous les soirs !
Si financièrement notre budget allait en prendre un bon coup, côté récupération, c'était tout de même plus rassurant vu notre grand âge !

Devions nous réserver ?
La réservation pour une seule nuitée en camping n'étant pas acceptée, je ne m'étais pas posé la question. Désormais la donne était changée.
En parcourant les forums, j'ai pu constater que les touristes étaient de plus en plus nombreux à se rendre en Corse en juin, il était donc plus prudent de le faire.
Ce fut fait dès le début du mois de mai avec quelques difficultés pour trouver un hébergement du côté de l'Ile Rousse et de Bonifacio.
Côté confort et récupération, j'étais maintenant, plus rassuré. Par contre, le versement des arrhes, parfois du montant total de l'hébergement, arrhes aussitôt encaissés et sans remboursement possible, nous obligeait à accomplir nos quinze étapes sans aucune possibilité de décalage.

Plus de camping, donc plus de toile de tente, plus de sac de couchage, plus de matelas, plus de gamelles, plus de nourriture à transporter sur nos vélos.
L'idée de ne pas équiper de sacoches un de nos vélos s'est alors imposée. Un tirage au sort officiel a eu lieu ….... et j'ai perdu, c'est moi qui porterait l'ensemble des bagages !

Encore fallait-il pouvoir faire rentrer tout notre équipement dans les sacoches. Huit jours avant notre départ, un essai s'est avéré concluant.
Avec 2 sacoches à l'avant, 2 sacoches à l'arrière plus un sac à dos sur le porte bagage, le tout représentant près de 25 kg, je n'avais même plus de place pour emporter le casse croûte quotidien.
Jacqueline s'en chargera, une manière comme une autre de rester soudés et de ne pas la perdre de vue en cours de route !

La pression est montée d'un cran dans les jours qui ont précédé notre départ.
Crainte d'une nouvelle grève de la SNCM ou de la SNCF, petits soucis de dos et de genoux pour Jacqueline, inquiétude sur la longueur et le dénivelé de certaines étapes et surtout, doute de la part de notre entourage sur les réelles capacités de Jacqueline.
Pour certains ce n'était pas des vacances. A les écouter, c'était plutôt le bagne !
A force d'entendre toutes ces petites allusions, je me suis mis, moi aussi, à douter au point de prendre la précaution de rechercher les horaires des trains et des bus circulant sur l'île de beauté et de noter les adresses de location de véhicules.
Cela s'avérait, certes, très compliqué mais nous avions ainsi une solution de repli.

Inutile donc de rajouter que j'ai attendu avec beaucoup d'impatience le jour J.
Mes dernières sorties à vélo se sont faites avec la hantise de la chute stupide qui pouvait alors tout remettre en cause.


Le Voyage aller : Limoges - Marseille