Tour de Corse 2011 à vélo : Le voyage aller

vendredi, décembre 16 2011

Tour de Corse à vélo. Le voyage aller. Limoges - Marseille

Nous sommes le mardi 7 juin 2011.

Les sacoches sont pleines depuis la veille. Le jour se lève. Le train nous attend à la gare de Limoges et …..... il pleut.... il pleut.... il pleut !
Il a plu toute la nuit alors que nous n'avions pas vu une goutte de pluie depuis 2 mois ! La veille, par précaution j'avais fixé, le porte vélo à l'arrière de la voiture. Nous descendons donc à la gare en voiture, se mouiller et voyager trempés n'étant pas la meilleure façon de débuter notre périple.

A la gare, pour rejoindre le quai, les ascenseurs sont les bienvenus, même pas besoin d'enlever les sacoches !
Nous arrivons une bonne demi heure avant le départ mais le train est déjà en gare. Nous repérons le fameux logo pour installer les vélos dans le bon wagon. Cette fois-ci, pour monter, nous n'y coupons pas, il faut enlever toutes les sacoches !
Six crochets sont à notre disposition pour pendre les vélos mais heureusement, il n'y a pas six vélos à suspendre.
La séparation entre deux vélos n'est pas suffisante pour accrocher deux vélos comme nos randonneuses où alors il faut en accrocher un par la roue avant et l'autre par la roue arrière. Mais c'est pas gagné à cause des garde boues.
Comme il n'y a que nous, j'installe les vélos en laissant entre eux la place d'un autre vélo.
Je plains le pauvre gars qui va être obligé d'y accrocher son vélo. Il doit pouvoir y arriver à condition de desserrer le guidon et de le tourner !

Tranquillement, nous regagnons nos places situées dans le même wagon, le sac à dos sur les épaules et deux sacoches dans chaque main en ce qui me concerne.
Jacqueline de son côté, transporte les sacs de guidons et les casques.
Heureusement que nous n'avons pas tout le train à traverser !

A 6 h 21 nous quittons Limoges et à 9 h 48 notre train arrive en gare de Toulouse Matabiau.
C'est un TER, il a pris tout son temps en s'arrêtant à toutes les gares et à chaque arrêt, je n'ai pu m'empêcher de jeter un oeil sur les vélos pour vérifier qu'il ne vienne pas l'idée à un péquin de descendre avec une de nos machines.
On ne sait jamais, cela pourrait lui rendre service pour rejoindre son point de destination final. Ce ne serait qu'un emprunt mais je ne me vois pas faire le tour de la Corse avec Jacqueline sur le porte bagage !
C'est bizarre mais Jacqueline ne s'est jamais retournée ! Pense t'elle déjà à jouer le rôle de co-pilote dans le véhicule de location ?

Nous voilà donc sur le quai de la gare de Toulouse avec nos vélos et les sacoches solidement arrimées sur les vélos.
Toulouse étant le terminus de notre train, nous avons eu tout le temps de descendre tout notre barda.




Gare de Toulouse Matabiau

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Notre train pour Marseille arrive de Bordeaux.
Il ne part qu'à 10 h 45 et sa voie d'arrivée n'est donc pas encore affichée.
Un responsable de la SNCF nous confirme que seuls des escaliers permettent de changer de quai. Nous voilà donc contraints de faire un peu de gymnastique avec nos vélos et nos sacoches. En attendant l'affichage du quai, je pars acheter des sandwichs pour le repas de midi. A mon retour, le responsable de la SNCF est toujours là, en haut des marches. Il a eu pitié de nous et nous propose de l'accompagner en empruntant le monte charge uniquement réservé au service technique. Après un labyrinthe dans les couloirs au dessus des voies, nous reprenons un second monte charge et nous voici, enfin sur le bon quai.

A l'arrivée du train, nous n'avons pas de temps à perdre pour tout embarquer. Chacun a son rôle, moi les vélos, Jacqueline les sacoches. L'opération se déroule avec la hantise d'oublier quelque chose sur le quai. Les vélos sont à peine accrochés que le train démarre déjà. Un dernier regard sur le quai, ouf ! Nous n'avons rien oublié ! Cette fois-ci j'ai pris la précaution de mettre des antivols, me voilà rassuré à condition de ne pas perdre les clés !

Nous regagnons nos places situées dans le wagon voisin. Celles-ci sont déjà occupées par une famille africaine, le père, la mère et un petit minot de 3 ou 4 ans. Tous les 3 sont déjà confortablement installés sur la même banquette et nous n'osons pas les déranger. Les places en face d'eux étant libres nous y posons nos fesses après avoir, sous leur regard surpris, monté, une à une une nos sacoches, dans le porte bagage au dessus de nos têtes. Avec difficulté tout rentre en débordant au dessus des têtes des autres passagers. Prudents, nous gardons nos casques près de nous au cas où une sacoche se fasse la belle !

Dès lors, débute pour nous, un documentaire sur le mode de vie africain, les moeurs, les dialectes avec en prime un concert de rap gratuit ! Le père semble seul au monde ! Ecouteurs dans les oreilles, il chantonne à haute voix. Sénégal et Mali, ….... la vallée de la mort …. c'est tout ce que j'ai pu comprendre. Le moins que l'on puisse dire c'est que le disque est rayé ! Quand il a fini, il recommence de plus belle ! Pas de doute, il est équipé de piles duracel ! Sa jeune épouse semble plus préoccupée par son portable que par son compagnon qui entre deux version de sa chanson devient subitement amoureux. Le bambin, le petit négro comme l'appelle son père, mettra fin à sa manière, aux pressantes approches de son père en dégageant une odeur qui ne laisse aucun doute sur son origine. Le biberon de jus d'orange avalé d'un trait a fait son effet très rapidement. C'est confirmé, le jus d'orange est un puissant laxatif ! La mère et le mioche parti aux toilettes, notre compagnon de voyage recommence le spectacle. Dodelinant de la tête, battant le rythme des pieds et d'une main, l'autre étant occupée à farfouiller dans un paquet de gâteau avec là encore, une discrétion à l'image du personnage. Notre train une fois de plus prend son temps et à l'approche de chaque arrêt, nous espérons que nos compagnons de voyage vont nous quitter afin de retrouver un petit plus de calme. A Castelnaudary, ils sont toujours là. A Carcassonne aussi, de même qu'à Narbonne. A Béziers, le rappeur continue son show. A Montpellier, le bambin s'est endormi avec toujours la même odeur mais faute de couches... il attendra que çà sèche ! A Nîmes, c'est le rappeur qui enfin soulait par sa chanson est dans les bras de Morphée. Il a changé de place pour s'installer de l'autre côté en face d'une dame. A Arles, grand coup de gueule de la dame. Notre rappeur tout en dormant lui a touché le pied. La dame exige immédiatement des excuses et lui demande de ne pas la regarder comme çà en précisant haut et fort qu'elle n'a pas peur de lui. Il l'a regarde étonné et ne comprend rien. Dans son dialecte, sa femme lui explique la situation tout en rigolant ce qui a le don d'énerver encore davantage la dame qui ne semble pas porter les étrangers de couleur dans son coeur. Nous avons frôlé l'incident diplomatique !

Qu'il a été long ce voyage jusqu'à Marseille ! Aussi c'est avec plaisir que nous respectons les consignes de la SNCF qui demande aux propriétaires de vélo de regagner le compartiment bien avant l'arrivée du train en gare. Assis sur des strapontins, face à nos vélos, nous avons trouvé les 20 derniers kms très, très agréables !

Marseille, 14 h 44, terminus du train, tout le monde descend. Pas de précipitation donc pour nous. Le temps de remettre les sacoches sur les vélos, nous sommes les derniers à quitter le quai.

Ici pas besoin d'ascenseur pour quitter la gare. Nous sortons de plein pied et sous un chaud soleil, sur l'esplanade de la gare Saint Charles.


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De Marseille à Bastia