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Dimanche 27 juillet 2008.

A 4 h du mat je suis déjà prêt à lever le camp. Ne nous voyant pas partir avec la lampe frontale, j'ai donc tout le temps de penser à cette ultime étape. Jacqueline ayant terminée la précédente avec le moral dans les chaussettes, il me semble plus raisonnable de modifier l'itinéraire de cette étape, initialement prévue pour 7 h 35 de marche et 1200 m de dénivelé. Adieu donc le Col Tricot, c'est par le classique Col de la Voza que nous terminerons notre 2ème Tour du Mont Blanc.

Au petit déj, nous retrouvons les stéphanois. Nous allons enfin pouvoir parler un peu de rando avec la grand mère. Les autres membres de la famille terminent leur nuit à table, la ballade, c'est pas leur truc !
Le groupe Cairn attend l'arrivée de son guide. Sept autres personnes doivent aussi arriver ce matin. Inquiète, une dame du groupe nous demande des précisions sur le déroulement de la semaine. Nous lui faisons part de notre expérience en nous souvenant de l'inquiétude que nous avions, nous aussi, au départ de notre premier Tour du Mont Blanc.
Après ces derniers conseils et après avoir souhaité à tous, une bonne rando, nous quittons le chalet CAF des Contamines à 7 h 45.

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Le beau temps est revenu. Seuls quelques nuages remontent de la vallée. Au dessus des Contamines, je regarde avec envie en direction du Col Tricot. Tant pis se sera pour une autre fois....

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Nous passons par une petite route qui rejoint directement les Contamines. La veille, nous avions fait un détour de 300 mètres supplémentaires pour regagner le refuge. Quand on aime on ne compte pas !
Aujourd'hui, c'est dimanche et les Contamines sont encore endormies. Nous sommes les premiers clients du boulanger et du boucher. Ce n'est pas parce que c'est le dernier jour qu'il ne faut pas penser à casser la croûte !

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En dessous du parking principal des Contamines, nous prenons un petit sentier qui descend vers le torrent du Bon Nant. Conséquence de l'orage de la veille ses eaux sont encore tumultueuses.
Deux petites rudes montées, le long du torrent, nous mettent en train. Le sentier reste en sous bois jusqu'au Pont Du Moulin où nous passons sur l'autre rive du Bon Nant.

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Par une petite route, nous rejoignons le hameau des Hoches où se trouve la ferme natale d'Alexis Bouvard, astronome qui a notamment découvert Neptune. Encore une "grosse tête".
A la sortie du hameau, un sentier monte en forêt puis traverse des prairies. La montagne du Prarion située droit devant nous sera notre dernière grosse difficulté.

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Peu après le hameau du Quy, nous franchissons une dernière fois le Bon Nant puis nous traversons la route reliant Les Contamines à Saint Gervais pour prendre en face une petite route menant au hameau de Tresse d'en Bas.
Qui dit Tresse d'en Bas, dit forcément, Tresse d'en Haut et pour y accéder, c'est logique, la route s'élève. !
A la sortie du hameau, un petit sentier monte brusquement en forêt. La pente s'adoucit en arrivant au parking des Gorges de La Gruvaz. C'est le point de départ d'un parcours de randonnée qui longe le torrent de Miage. Nous laissons le sentier qui part à droite vers les gorges, puis traversons le torrent pour rejoindre La Gruvaz. Ce petit village fleuri domine le Val Montjoie. Nous quittons la route au centre du village pour prendre un raccourci sur notre droite. Le sentier de la belette (nous ne l'avons pas vu) descend, puis rejoint la route que nous suivons jusqu'au hameau de La Vilette. A la sortie de La Vilette, nous prenons à droite une piste qui s'élève en direction de Champel. Nous passons devant un très grand chalet récemment construit. Les larges baies vitrées sont impressionnantes. C'est le château de Versailles version bois des Alpes !
La piste s'élève rapidement en forêt et la pente s'accentue encore plus en arrivant au Champel (1201 m). Cette montée pratiquement en ligne droite fait mal aux jambes. Après le chemin de la belette, nous voilà sur celui des chevreuils. Nous n'en verrons pas davantage !
La vue est bien dégagée sur la vallée des Contamines avec en arrière plan le col du Bonhomme qui nous apparaît maintenant beaucoup plus loin.

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De l'autre côté de la vallée apparaît le joli village de Saint Nicolas de Véroce entourée de belles forêts et dominé par les alpages.

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Après cette difficile montée, une pause s'impose devant le Refuge de Champel. Nostalgie, nostalgie .... c'est ici que nous avons passé notre première nuit en refuge, il y a trois ans.

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Nous quittons Champel par une large piste qui monte en forêt.
Très vite nous dominons le refuge.

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La pente est irrégulière. Fortes montées et parties plus planes se succèdent jusqu'au chalet de Presbert.
En cours de montée, entre les sapins, l'Aiguille du Midi nous indique que notre périple arrive bientôt à sa fin.
Un peu plus loin, une jolie vue plongeante nous fait découvrir toute la vallée de Saint Gervais.

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Peu après le chalet de Presbert, (1290 m), nous quittons la piste pour prendre à gauche, une toute petite sente qui descend brutalement entre les arbres. Au fond du ravin, nous traversons deux torrents. Le second, au fort débit, provient du glacier de Bionnassay.

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La remontée sur l'autre versant n'est pas une partie de plaisir. Le sentier s'élargit à l'approche du village de Bionnassay (1314m). C'est un petit hameau typiquement montagnard. Il se trouve sur la commune de Saint Gervais et il était le point de départ des premières expéditions vers le sommet du Mont Blanc.
La petite église et le four à pain ne nous laissent pas indifférents.

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La route qui quitte le village monte très sèchement à découvert. Il commence à faire très chaud. Nous montons lentement en profitant pleinement de la très jolie vue sur le glacier de Bionnassay.

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La pente s'accentue encore à l'approche du hameau du Crozat. Après un léger replat nous arrivons à un grand parking. Les places y sont chères. Les derniers arrivés recherchent en vain un endroit pour stationner. Même les endroits les plus escarpés sont occupés. Si un orage éclate, il y en a qui vont avoir des surprises quand ils vont vouloir repartir.
L''affluence s'explique par le fait que de nombreuses randonnées partent de ce point et permettent notamment de grimper jusqu'au glacier de Bionnassay avec un retour possible par le Nid d'Aigle et le col de la Voza.
C'est une ballade qui doit être magnifique et en regardant la carte, je suis tenté par l'aventure mais Jacqueline, l'étant beaucoup moins, j'y renonce en me disant que la présence de tout ce monde doit en enlever tout le charme.
A la sortie du parking, une large piste monte au col de la Voza. Pour l'avoir emprunté dans l'autre sens, il y a 3 ans, je voyais cette partie moins longue et moins pentue. Il est vrai que le soleil commence à taper fort et que l'ombre est rare.
Nous passons devant les chalets du Carl, du Fioux et de la Chaîne. Tous plus attirants les uns que les autres, ce doit être bien agréable de venir y passer un week-end. Les terrasses sont occupées, c'est l'heure de l'apéro. Le tintement des glaçons dans les verres parvient à nos oreilles mais fidèles à la vie d'ascète que nous menons, nous nous contenterons de l'eau tiède de nos bouteilles.
La vue très belle sur le Val Montjoie vaut bien quelques sacrifices !
Nous arrivons juste à l'heure au col de la Voza (1653 m), le tramway du Mont Blanc qui monte au Nid d'Aigle est en gare.

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A partir de là, deux choix possibles se présentent à nous. Soit nous décidons de descendre à pied jusqu'au Houches, soit nous continuons de monter vers l'est, jusqu'à Bellevue, pour prendre ensuite le téléphérique. Après avoir demandé l'avis à nos orteils et à nos genoux, nous choisissons la deuxième solution.
Tournant le dos aux remontées mécaniques du Prarion, nous montons vers Bellevue en longeant la voie ferrée. C'est pour nous l'occasion de voir passer le train à crémaillère qui d'une allure régulière monte cette voie au très fort pourcentage.

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Le train est complet. Nombreux sont ceux qui ont compris que c'était beaucoup plus facile d'atteindre le Nid d'Aigle par ce moyen de locomotion ! Parmi eux, certains seront peut être demain au sommet du Mont Blanc.
Après une demi heure de marche nous arrivons à l'hôtel désaffectée de Bellevue (1781 m). Nous en avons fini avec les ascensions. Encore 500 m de plat et nous allons atteindre la gare du téléphérique de Bellevue. Notre Tour du Mont Blanc va se terminer mais avant de redescendre vers les Houches, nous nous offrons un dernier pique nique avec vue sur l'Aiguille de Bionnassay et le Dôme du Goûter le bien nommé.

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Tout en mangeant, nous regardons grimper le tramway du Mont Blanc. Il est maintenant beaucoup plus haut, tout près du glacier de Bionnassay, puis disparait sous un tunnel avant d'atteindre le Nid d'Aigle.
C'est l'un des trois derniers train à crémaillère. Le Nid d'Aigle se trouvant à 2372 m d'altitude, c'est la plus haute ligne ferroviaire de France, .
A l’origine, le projet de construction prévoyait d'emmener les touristes en haut du Mont blanc sur le toit de l’Europe. On ne doutait de rien, c'était un véritable défi technique. Les travaux ont commencé en 1904. En 1907, la ligne a atteint le Col de la Voza et en 1914 le Nid d'Aigle. Le projet s'est arrêté là, il était impossible de monter plus haut. Une fois de plus la montagne s'est révélée plus forte que les hommes et c'est bien mieux ainsi. Il y a déjà beaucoup trop de monde au sommet du Mont Blanc. Qu'est ce que ce serait si on pouvait y accéder en prenant le train !
Les nuages se faisant plus nombreux sur les sommets, nous nous rapprochons de la gare de départ du téléphérique.
Randonneurs et cyclistes sont nombreux dans le secteur. Pour ces derniers une petite piste avec des bosses artificielles a été emménagée. Cette piste sert d'échauffement avant de s'élancer dans la vertigineuse descente des Houches. C'est plus prudent, la montée en téléphérique n'étant pas la meilleure façon de transpirer. Tout le temps que nous sommes restés, nous n'avons, en effet, pas vu un seul véttétiste monter jusqu'ici sur son vélo. Téméraires mais guère courageux les cyclistes !
Mais, nous n'avons rien à leur envier puisque nous aussi, nous allons rejoindre la vallée en prenant le téléphérique.
Une surprise nous attend en prenant les billets. 10,50 euros par personne ! Ouille ! Si çà fait pas mal aux pieds, çà fait mal au porte monnaie ! Tant pis nous l'avions décidé, nous plongeons sur les Houches sans le moindre effort.

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En cours de descente, je jette un oeil sur le parking du Prarion, histoire de voir s'il n'y a pas une 406 verte ! Soulagement, elle nous y attend sagement.
Lorsque nous descendons du téléphérique, je me rend compte que J'étais médisant en disant que les véttétistes montaient à Bellevue sans effort. Pour accéder à la cabine, ils doivent monter une dizaine de marches !
Quelques minutes plus tard, la boucle est bouclée, nous voici revenu à notre point de départ.

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C'est en voiture que nous remontons à l'Hôtel Le Crêt. Nous y arrivons en même temps qu'un couple alsacien habitués des lieux. La gérante a eu la gentillesse de nous mettre en chambre avec cabinet de toilette, le tout pour le même prix. Autre délicatesse, de petits gâteaux accompagnent notre rafraîchissement habituel que nous prenons sur la pelouse située derrière le gîte.
Nous y passerons le reste de l'après midi confortablement installé sur des chaises longues.
Cette dernière étape malgré les très belles vues sur le Mont Blanc, le Dôme du Goûter et le glacier de Bionnassay ne fait pas partie des plus marquantes. Cette impression est certainement due au fait que nous sommes restés à faible altitude et que nous avons retrouvé la foule des grands jours. C'est peut être aussi pour cela que nous avons trouvé la montée au Col de la Voza plus exigeante que prévue. Raison de plus pour revenir faire un jour la variante par le Col Tricot et les Chalets de Miage.
Comme pour nous faire moins regretter la fin de notre séjour, le ciel va se couvrir progressivement en fin de journée et l'orage va finir par éclater. Les premières gouttes tombent au moment où arrive au gîte tout un groupe de randonneurs qui terminent eux aussi leur Tour du Mont Blanc.
Au repas, nous avons droit à la fondue savoyarde qui nous avait été promise le jour de notre arrivée. J'en avais peut être trop salivé durant 12 jours mais je m'attendais à autre chose. Notre jugement aurait été différent si une petite entrée l'avait précédé et si les crêpes servies en dessert s'étaient multipliées. Tant pis, l'intention y était et puis demain nous ne marchons pas alors, inutile d'accumuler les calories pour rien.

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