jeudi, juin 18 2015

Galice 2015 - 2 ème étape : Guitiriz - Saint Jacques de Compostelle

Jeudi 4 juin 2015

Cette 2 ème journée débute sous le soleil mais, les sommets environnants sont encore dans le brouillard.

Nous quittons l'hôtel La Castilla en passant de l'autre côté de la voie ferrée. Cette nuit, les trains qui passent ici, à grande vitesse, ont eu la gentillesse de nous laisser dormir.

Sans aucun souci, dès les premiers mètres, Garmin nous fait prendre un chemin de terre parfaitement carrossable pour retrouver une route secondaire laquelle, après une dizaine de kms, va nous mener au sommet de la 1 ère difficulté du jour.

Cette route en ligne droite commence par un long faux plat. Petit à petit la pente s'accentue mais, au hameau de Penablanco, le pourcentage approche les 10% et durant plus de 2 kms, nous allons devoir mettre toute notre énergie pour ne pas mettre pied à terre.
Le dernier virage avant le sommet s'avère être le plus pentu mais, nous sommes enfin au sommet de la Sierra De Coba de Serpe
Nous sommes montés à 649 m d'altitude et nous sommes au milieu d'un parc d'éoliennes. Aujourd'hui, nous ne pouvons pas les manquer puisque le soleil brille de tous ses feux.
Il fait même très chaud en ce début de matinée, nous sommes déjà en nage !

Petite déception pour le point de vue, en nous élevant, nous avons franchi le banc de brouillard qui se trouve maintenant dans la vallée.

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Belle descente tout en ligne droite, juste avant d'entrer dans la Province de La Corogne.

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Nous en profitons pour respirer à plein poumons en longeant les plantations d'eucalyptus.

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Une nouvelle petite montée nous attend à l'approche de Cruces.
Nous sommes toujours sur une petite route. Le paysage ressemble aux plateaux du Limousin avec les eucalyptus en plus.

Garmin, sans aucune hésitation, nous fait traverser le petit hameau de Diaz sur une route encore plus étroite.
Jusqu'à O Vao, nous allons rouler sur un parcours relativement accidenté avec une succession de raidars et de descentes rapides.

Nous retrouvons une route un peu plus importante à Laxe mais, nous ne sommes toujours pas gênés par les voitures.
O Rego, As Correidoiras, Panacioi, O Cruceiro autant de petits villages paisibles et autant de chiens qui nous attendent !

Après avoir traversé l'AC840, nous faisons la pause de midi à Parabico où il a 4 maisons, 1 habitant et 2 chiens !
C'est au bord du lavoir que nous établissons notre camp de base.
L'endroit n'est pas hyper reluisant mais il y a un peu d'ombre. A défaut de table, les marches descendant au lavoir feront l'affaire.

Une route plus plate va nous mener jusqu'à Arienta. Nous sommes alors sur un plateau, face à une large vallée, que nous allons devoir traverser sans passer par les toilettes !

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Avant de descendre, nous prenons une dernière photo !!!!!!

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C'est parti pour la descente ! A fond la caisse dans cette belle ligne droite ! Au carrefour suivant, après un coup d'oeil derrière moi, je crois apercevoir ma compagne de galère et je continue ma descente en prenant à droite. 400 m de plus et me voilà dans une nouvelle bosse, très vite ralenti par mes lourdes sacoches !
Problème, Jacqueline n'est plus là. ! Il me faut remonter mes 400 m jusqu'au carrefour où je pense qu'elle m'attend.
En vue du carrefour, point de Jacqueline, elle est peut être partie à gauche !!!!

Mais non, elle est bien là, 100 m plus haut avant le carrefour, le vélo est couché, elle est debout mais pliée en deux, une main sur les reins !
Je crains le pire. Une chute à cette vitesse .... bonjour les dégâts !

Heureusement ! Le vélo n'a rien ........ Jacqueline non plus !

En fait, c'est la sacoche de guidon qui s'est fait la malle, en pleine descente. Elle a fait un triple salto et un double axel sur la route puis s'est ouverte en éparpillant tout son contenu sur plus de 20 m ! Et dans le contenu, il y a, entre autre, ...........l'appareil photo et la tablette numérique !!!!!
Un miracle !!!! Nous avons tout retrouvé et surtout tout fonctionne !!!!!!

A O Carto De Valo, pour nous remettre de nos émotions et pour vérifier que l'appareil photo ne nous en veut pas, nous prenons en photo le travail original d'un original amoureux des petites pierres !

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A nouveau revenus sur une petite route de campagne laquelle serpente entre prés, champs de mais et forêts d'eucalyptus, nous traversons les hameaux de Souto et de Romalas.

A la sortie de Romelas, la route parfaitement rectiligne n'annonce rien de bon !
De très loin, nous pouvons voir le mur qui se dresse devant nous et durant près de 2 kms, nous allons devoir déployer toute notre énergie pour ne pas mettre pied à terre ! Le km 40 a fait une sélection impitoyable ! C'est le Mur de Bretagne !!!!

Nous allons pouvoir souffler en avançant sur un long plateau entouré de bois de conifères et d'eucalyptus.
Peu après le hameau de As Callès, nous coupons la Nationale 604 puis Garmin s'est mis en tête de nous faire faire un peu de VTT !
1,5 km plus loin, après avoir été pas mal secoués, nous traversons une cour de ferme au hameau d'O Cuto Pequeno.
Et bien évidemment, mais là c'est normal, les chiens nous courent après !

Durant une quinzaine de kms, nous roulons en pleine nature, toujours sur des petites routes. Nous allons rencontrer que très peu de véhicules.
Les fermes sont petites. Jamais de grandes parcelles et toujours ce mélange entre parties cultivées et zones boisées.
Le paysage est vert, c'est signe qu'il pleut assez souvent. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, une petite averse rafraîchissante serait pourtant la bienvenue !

Fini la tranquillité, nous bifurquons plein sud pour emprunter la Nationale 634 en direction de Santiago.
Sur cette route surchauffée, nous allons monter plusieurs côtes de 2 à 3 kms sans très gros pourcentage.
La circulation assez importante avec de nombreux camions nous inquiète. Nous serrons au maximum sur notre droite et nous serrons ........ aussi les fesses !!!!

Il fait de plus en plus chaud et nous avons donc, de plus en plus soif ! Mais, aujourd'hui, pas le moindre parasol jaune à l'horizon !
Tant pis, une station service, cernée par les semi remorques va faire notre affaire. Non, ......ce n'est pas pour y consommer du gaz oil.
C'est la terrasse, avec ses tables sous un auvent, qui a attiré notre attention. Il y a mieux comme décor pour se désaltérer mais quand on a soif, on a soif !

Agua con gas et clara avec aujourd'hui, gracieusement offert en prime, du chorizo chaud ! A 4 h de l'après midi, en pleine chaleur, nous avons tout mangé !

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De retour sur la Nationale, nous plongeons en direction de l'aéroport de Santiago.
Par un petit sentier habilement déniché par Garmin, nous allons arriver en bout de piste, non pas pour décoller mais pour prendre de suite, à droite, le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Nous sommes à San Paio sur le camino francès. Les pèlerins sont nombreux et beaucoup font une halte à la buvette ombragée !
Ils leur reste une bonne quinzaine de kms avant d'arriver à St Jacques de Compostelle.
Nous allons prendre le même itinéraire mais ... en vélo !
Première surprise, le chemin s'avère beaucoup plus difficile que prévu !
C'est d'abord une rampe très sévère en sous bois puis après avoir coupé à nouveau la nationale, la petite route que nous empruntons s'élève brusquement ! Pas question de mettre pied à terre, il y a beaucoup trop de spectateurs !
Ce fut dur, .... très dur !!!

Nous voici arrivés au Monté Do Gozo (Le Mont de Joie). C'est une colline qui surplombe Saint Jacques de Compostelle.

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C'est ici que les pèlerins s'écroulaient de soulagement après des jours et jours de marche. Pour la première fois, ils pouvaient apercevoir les dômes des nombreuses églises de la ville !

Nous, ce que nous voyons en premier, c'est la petite buvette improvisée qui se trouve au pied du monument !
Tranquillement assis sur un muret, nous allons observer tous ces pèlerins.
Il y a les vrais, très affûtés et très épuisés. Ils portent de lourds sacs à dos. Chapeau ! Il faut le faire. Certes il y a la distance mais en plus, il y a aussi le dénivelé relativement important sur tout le territoire espagnol !
Mais, il y a aussi les autres, ceux qui font porter leurs sacs et qui le récupère à chaque hébergement. C'est plus facile mais, il faut quand même marcher !
Il y a enfin, ceux qui font les beaux ! Ils sont en baskets et parfois même en chaussure à talons. Eux, les truandeurs, ils ont fait beaucoup de voiture, de bus ou de train mais d'un pas alerte, ils vont parcourir les ultimes kms à pied !!!

N'oublions pas non plus les cyclistes, comme nous, ils sont aussi nombreux. La grande majorité en VTT.
Nous avons rencontré un couple avec un seul vélo. A tour de rôle, du moins on l'espère, ils échangent le vélo sur lequel se trouve les bagages. Enfin ! quand nous les avons doublé, c'était la femme qui marchait !!!

Fort de cette analyse, nous plongeons sur Saint Jacques, bien heureux d'avoir des vélos !! La pente est impressionnante !
A pied, c'est une autre histoire ! Ils leur reste au moins 7 kms à faire avant d'entrer dans la basilique.

Garmin, faisant preuve d'un sens de l'orientation hors du commun. Il va nous mener, sans aucune hésitation à travers les rues de la ville.
Nous montons, redescendons, tournons à droite, à gauche à de multiples reprises. La pente est parfois raide. La circulation est très importante. Les piétons sont en très nombre. Malgré cela, sans le moindre souci, nous nous retrouvons, un bon quart d'heure plus tard, devant la porte de l'hôtel 25 de Julio terme de notre 2 ème étape.

C'est un petit hôtel coincé entre 2 immeubles. En bon grimpeurs que nous sommes, évidemment, nous serons logés au 3 ème sans ascenseur !
Accueil toujours aussi sympa. Nos vélos sont remisés au sous sol avec, pour y accéder, un escalier en colimaçon. Pas besoin de mettre d'antivol ce soir. Pour les sortir de là, il faut être costaud !

Rapidement douchés, nous partons visiter la vieille ville en suivant les conseils et le plan donnés gentiment par la serveuse du bar de l'hôtel.

Première grosse déception, la basilique est en travaux !

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Les églises, les monastères, les vieux palais, les ruelles pavées, les places, nous transportent hors du temps.

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Nous aurons même droit à un petit concert de La Banda Municipal De Santiago De Compostela.

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Grâce au Routard, nous allons trouver un petit resto A Tulla situé Ruela de Entre Ruas. On y accède par une minuscule ruelle d'à peine 1 m de large. La ruelle débouche sur une toute petite terrasse commune à 2 restos. DE ce fait, on ne sait pas trop chez qui on mange !
Grâce à la gentillesse du patron, et en suivant ses conseils, nous avons très bien mangé avec un service ultra rapide, pour seulement 25,20 euros boisons comprises.

Cette 2 ème journée se termine. L'étape était longue de 80 kms pour un dénivelé de 1082 m.
Cette étape de par sa longueur et ses côtes casse patte aura été une des plus difficiles.
Point positif : La plupart du temps nous étions, sur des toutes petites routes, éloignés de la civilisation !
Point négatif : Le final le long de route nationale menant à Santiago. Trop de circulation même si les automobilistes respectent les cyclistes.






Carte de notre itinéraire


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3 ème étape : Saint Jacques de Compostelle - Combarro

mercredi, juin 17 2015

Galice 2015 - 1 ère étape : Mondonedo - Guitiriz

Mercredi 3 juin 2015

La Galice a un petit air de Bretagne ! Ce matin, le brouillard nous le confirme.
Au moment de quitter l'hôtel, une petite pluie fine s'est même invitée pour fêter notre départ !

Nous allons prendre le petit déjeuner dans un bar situé sur la place de la cathédrale. Il est à peine 8 h du mat et c'est le seul qui est ouvert à cette heure ci.
Je me suis efforcé de retenir au moins 5 mots en espagnol : desayuno, mantequilla, mermelada, tostada, té, avec çà, nous sommes parés, nous allons pouvoir prendre un bon petit déjeuner !

Le patron a vu de suite que nous étions des pèlerins et il nous a gentiment apporté une boite pleine de tampons pour pouvoir taponner notre feuille de route.
En même temps, avec notre tenue cycliste, nos casques et nos sacoches, il ne risquait pas de nous prendre pour des représentants de commerce !

Nous n'avons rien tamponner, mais c'est l'estomac plein que nous avons quitté Mondonedo, plongé toujours dans la purée de pois !

Deux solutions pour rejoindre Guitiriz, terme de cette première étape, soit par la vallée et la route nationale, soit par la montagne et les petites routes.
Pas difficile de deviner que nous avons choisi la 2 ème solution !

Nous devons trouver la route qui conduit au Mosteros Dos Picos situé tout près. Il est tellement près que nous l'apercevons, devant nous, à flanc de colline.
Oui, mais pour y accéder, c'est une autre histoire. Garmin commence à faire des siennes et une bonne demi heure après, nous sommes toujours à la sortie de Mondonedo sans avoir trouvé la route du monastère.

C'est une brave dame qui va nous sortir de ce premier pétrin. Nous l'avons interpelé à la sortie d'un super mercado et les bras chargés de paquets, elle n'a pas hésité à faire un détour pour venir nous montrer le chemin.

Elle en profite pour nous faire comprendre que la route est loin d'être plate mais çà, je le savais déjà !

En fait, nous allons devoir prendre une petite route en sens interdit au grand désespoir de Garmin, très respectueux du code de la route, qui lui, voulait nous faire passer à travers prés et terre labourée !
Cà commence bien !

Au pied du monastère, nous faisons une petite pause, histoire de nous remettre de nos émotions et surtout de reprendre quelques forces pour affronter le mur qui se dresse devant nous !
La dame avait raison ..... çà monte ! Le côté rassurant, c'est que nous sommes enfin sur la bonne route mais il est près de 10 h et nous avons seulement parcouru 3 kms !

Pas très accueillant, ce vieux monastère perdu dans la brume !

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Nouveau départ et nous voici déjà dans le dur ! La pente est très raide. Heureusement quelques paliers permettent de souffler un peu. Nous montons rapidement en forêt. Le brouillard est toujours présent et les lunettes sont rapidement recouvertes de buée.
L'avantage c'est que nous ne voyons plus la pente ce qui nous permet d'espérer, à tout instant, un petit replat salutaire !

Le compteur du vélo de Jacqueline n'a pas supporté le fort taux d'humidité. Il s'est mis en grève ce qui a le mérite de ne plus afficher notre petite vitesse de croisière qui ne dépasse pas les 6 ou 7 km/h !

La pente s'adoucit enfin et après, une dizaine de kms, nous arrivons à hauteur du petit hameau d'Ostelo que nous laissons sur notre droite.

Nous sommes déjà dans la campagne profonde. Pas de voitures. Quelques tracteurs. Peu d'habitants. Seuls quelques chiens commencent à saluer notre passage à leur manière mais ce n'est qu'un début.

Quant à la vue agréable que j'avais repéré sur internet grâce à Google Earth, c'est loupé. Dans cette petite montagne à vaches, les sommets qui culminent à 800 m d'altitude disparaissent toujours sous un épais brouillard.

Une courte mais rapide descente va nous faire aborder la seconde montée de la journée beaucoup moins raide celle la. Nous entrons dans une zone de pâturage en franchissant un premier péage matérialisé par des rouleaux métalliques disposés à même le sol et destinés à empêcher les bovins de quitter la zone de pâture. C'est idéal pour les bovidés mais c'est casse gueule pour les cyclistes !

C'est au sommet que nous allons prendre, à droite, un chemin de terre, découvert lui aussi, grâce à internet. Ce chemin va nous permettre de rester à flanc de colline.
Sur l'écran de mon MAC, je n'avais pas vu les ornières et les pierres ! Je voyais aussi le chemin plat et court, il s'est avéré être pentu et long !
Résultat : une première montée en poussant le vélo !

De retour sur la route, nous abordons une portion plus plate sur une route plus large. C'est ainsi que nous traversons les hameaux de Cordal et de Basilias. La météo s'est un peu améliorée même si le soleil est toujours absent.
C'est ici que nous verrons, au bord de la route, un grand père assoupi sur un petit muret. Il porte un gilet jaune ce qui me fait penser qu'il a été oublié là, à son poste de signaleur, depuis la dernière course cycliste. Notre passage ne l'a point perturbé !

Nous verrons plus tard que de nombreux piétons portent ce gilet jaune lorsqu'ils cheminent le long des routes y compris dans les villages pour aller faire leur courses au magasin d'à côté.

Après avoir pris la direction de Calvo, nous abordons la dernière partie de notre ascension vers les éoliennes et le point culminant de notre étape à 828 m d'altitude.
Ces éoliennes je les avais aussi repérées sur internet mais aujourd'hui, à cause du brouillard, nous n'en verrons aucune et pourtant elles sont nombreuses et toutes proches. Vers le sommet, le vent se fait plus violent et la visibilité est réduite à une vingtaine de mètres.
Des chevaux de trait, en liberté, traversent, devant nous, en galopant.
On ne fait pas le poids, même avec les sacoches..... on va les laisser passer !

Le bruit des pales des éoliennes est si fort qu'on en baisserait presque la tête de peur de s'en prendre une en pleine tronche !
Juste au dessus du hameau de Arca, le sommet est enfin atteint.
Depuis ce matin nous avons fait 22 km et la plupart du temps en montée.

Le temps d'enfiler les coupe vent et nous voilà lancés dans la descente dont le revêtement mériterait un bon coup de rafraîchissement !

Sur la route, les vaches ont marqué leur passage, à leur manière, en laissant quelques traces et malgré les garde-boue, nos mollets sont rapidement mouchetés !

A un carrefour, nous empruntons, toujours en descente, une route plus importante et pour la première fois de la journée, le soleil fait enfin son apparition et de suite, il fait chaud !

En nous retournant, nous pouvons voir les éoliennes qui sans doute par pudeur n'avaient pas voulu se dévoiler lors de notre passage.

Les kms s'enchaînent vitesse grand V, d'abord parce que nous sommes en descente, ensuite parce qu'il est presque 13 h et nous n'avons toujours pas mangé. Seul problème, les aires de pique nique se font rares en Espagne !

Nous trouvons enfin notre bonheur près d'une vieille scierie. Ce n'est pas l'idéal mais il est grand temps de casser une petite graine.

Tous les conseils étant bon à prendre, côté jardinage, nous en profitons pour approfondir nos connaissances sur les méthodes de culture bio !

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La pause sera de courte durée, il reste une quarantaine de bornes à faire avant d'atteindre Guitiriz.

D'entrée, Garmin se rappelle à notre bon souvenir en nous invitant à faire demi tour très rapidement !
Dans notre souci de trouver un coin convenable pour pique niquer, nous avons oublié de le consulter. Résultat, à Lanzos, nous avons loupé la bifurcation à droite et nous sommes descendus beaucoup trop bas.

Pour se venger de l'avoir délaissé, Garmin va nous faire passer par une piste forestière longue de 2 à 3 kms pas mal empierrée mais surtout, de retour sur une petite route, où nous franchissons, le Rio Santaballa, nous allons escalader une bosse au fort pourcentage, non prévue au programme !

Revenu sur le bon itinéraire, nous passons sous l'autovia Ferrol Villalba puis toujours par des petites routes tranquilles, nous traversons les hameaux de Airado et d'O Carballido avant de remonter, après avoir franchi le Rio de Trumaz, jusqu'au petit village d'Os Lameiros.
Les petites fermes isolées se succèdent dans cette région pas très riche.
Nous y croiserons très peu de véhicules mais beaucoup plus de .... chiens qui se précipitent sur nous en aboyant !!

Au bout d'un long faux plat sur l'UP6513 et par une chaleur de plus en plus forte, apparait, ce fameux parasol jaune annonciateur d'un point de rafraîchissement pour nos gosiers assoiffés !

C'est un tout petit bar, avec une seule table sur la petite terrasse mais nous avons apprécié la gentillesse de la jeune patronne qui nous a servi une agua con gaz (eau gazeuse) et una clara (une bouteille de bière et une bouteille de limonade) pour la modique somme d'un peu plus de 2 euros avec les ships et les olives et le sourire en plus !

Direction Cazas, Pedro do Val, O Capeiron autant de petits hameaux où la vie semblent s'être arrêtée.
Un peu plus loin Buriz avec son cimetière typique qui ne passe pas inaperçu.


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Notre étape va se poursuivre en empruntant un court instant, une route plus passagère reliant Moman à Merindero puis ce sera à nouveau une route tranquille dans la campagne galicienne.
Les kms s'accumulent mais il nous faudra encore patienter avant de plonger sur Guitiriz.
La route est désormais plus importante et les longs faux plats commencent à peser dans les jambes !

Enfin, au fond de la vallée, Guitiriz apparait.

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Après être passé sur l'autoroute, nous entrons dans la ville. Cette ville est située dans la province de Lugo. Elle n'est pas mentionnée dans le Guide du Routard malgré sa relative importance.
Suffisamment grande, en tout cas, pour nous poser un ultime problème d'orientation pour trouver l'hôtel La Castilla, terme de notre première étape.

Guidés par des espagnols sympas, nous allons devoir traverser toute la ville en empruntant, en ligne droite, la route nationale VI qui relie La Corogne à Lugo. Cette nationale VI nous la retrouverons dans des circonstances beaucoup plus rocambolesque quelques jours plus tard du côté précisément de La Corogne.

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L'hôtel La Castilla se trouve à l'extrémité de la ville près du club de golf Balneario et ...... de la voie ferrée !

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C'est le début de saison touristique, il y a très peu de clients, ce n'était visiblement pas la peine de réserver.
Malgré les difficultés de la langue, nous sommes très bien accueillis. Nos vélos seront mis en sécurité dans un garage situé dans la cour de l'établissement. Le personnel en uniforme donne un côté un peu vieillot à cet hôtel d'un bon standing.

Au repas, dans la grande salle du restaurant, il n'y aura qu'un seul autre client.
Compte tenu du personnel présent, on peut légitimement se demander quel sera le bénéfice de la soirée !
A 65 euros la chambre et surtout à 17,50 euros les repas pour nous deux, ce n'est pas nous qui allons rapporter beaucoup !
En entrée, ce fut une totale surprise, nous avions pensé avoir choisi une salade, nous avons vu arriver du potage !
Pas d'erreur par contre pour le plat principal, le merluza était bien du merlu !

Cette première journée se termine. Nous avons parcouru près de 80 kms avec un dénivelé positif de 1405 m.
Du point de vue touristique, nous avons connu mieux. Il est vrai que la partie la plus intéressante a été faite dans le brouillard.
C'était toutefois, une étape nécessaire pour traverser la Galice et rejoindre le bord de mer.

Nous terminons cette journée par une petite balade dans le petit parc de l'hôtel, joliment aménagé.

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Carte de notre itinéraire


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2 ème étape : Guitiriz - Saint Jacques de Compostelle

lundi, juin 15 2015

Galice 2015 - De Limoges à Mondonedo

C'est à Laredo, à 600 kms de Limoges, que nous avons décidé de faire une première halte.

Quand on a fait qu'une année d'espagnol au lycée ..... dans les 60, .........55 ans plus tard, avec de nombreux neurones en moins, il n'est pas aisé de s'exprimer correctement en Castillan !

Pour les réservations d'hôtels, le site Booking facilite les choses. Pas de contact avec l'hôtelier et surtout : possibilité de réserver une chambre ou una habitacion en utilisant la langue française.

Après un peu moins de 7 h de route, nous voici devant l'hôtel Miramar située sur les hauteurs de Laredo.

Accueil très sympa, mise à disposition d'un local pour ranger les vélos.
La barrière de la langue est franchie non sans quelques petites difficultés et ce, malgré les CD de traduction passés en boucle durant une grande partie du voyage !
L'auto radio ayant rendu l'âme, il fallait bien s'occuper !

Que demander de mieux, depuis notre chambre, une grande baie vitrée nous permet d'admirer la grande plage de Laredo.

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Nous devons déjà apprendre à vivre à l'heure espagnole. Les repas ne sont servis qu'à partir de 20 h 30 ce qui nous laisse largement le temps de faire une petite visite de Laredo.

Laredo est considérée comme une des plus belles villes d'Espagne avec cependant un bémol, cette station balnéaire a subi une urbanisation massive, comme c'est souvent le cas en bord de mer.

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La plage de la Salvé aligne 5 kms de sable fin, à 2 pas du centre ville

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En bordure de plage, nous sommes accueillis par des pêcheurs très robustes mais peu bavards !

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Un tunnel long de plusieurs centaines de mètres permettait d'accéder à l'ancien port.
Inutilisé par la suite, ce tunnel a servi de refuge aux habitants lors des différents conflits que l'Espagne a traversés.

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De l'autre côté de la colline, le tunnel débouche sur une toute petite crique entourée de hautes falaises.
C'est d'ici que se trouvait le premier port de Laredo.
C'est peut être ici aussi, que Charles Quint a débarqué en 1556 lorsqu'il a abandonné le pouvoir.

Sous le ciel couvert de cette première journée, l'endroit est un peu austère ce qui donne a l'océan une dimension encore plus impressionnante.

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De retour au centre ville, notre instinct primaire nous invite à escalader la colline, histoire de voir si Charles Quint n'est pas revenu faire un petit tour !

Un escalier facilite la montée.

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Au sommet, nous dominons, l'océan, la baie, le port de plaisance et la vieille ville toute entière.

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Le quartier ancien de Laredo mérite le détour avec ses ruelles étroites et ses maisons blasonnées.

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En attendant l'heure du repas, nous nous installons à la terrasse d'un café et c'est le premier test pour commander una clara et una agua con gaz.
Le serveur a de suite compris que ....... nous n'étions pas espagnols !
Il nous a tout de même servi ce que nous avions commandé !

Pour le repas, ce sera un peu plus compliqué mais là encore, la gentillesse du patron du restaurante Guti facilitera bien les choses. Nous y apprécierons les gambas et une sole à la plancha.

Petite promenade digestive le long de la baie, le temps de prendre en photo le coucher du soleil et nous regagnons notre hôtel.

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Le lendemain, toujours en voiture, nous reprenons notre route en direction de Mondonedo.
Il nous reste encore près de 400 kms à parcourir.

Le brouillard ne nous a pas permis, ce matin, de jeter un dernier regard sur la plage de Laredo.
L'autoroute très sinueuse serpente le long de la côte. Nous laissons la Cantabrie pour pénétrer dans les Asturies où le brouillard se fait plus épais encore !

Le nombre de tunnels et de viaducs gigantesques est impressionnant.
La vitesse sur autoroute en Espagne est limitée à 120 km/h avec de nombreux tronçons à 90.
Toutefois, j'ai du mal à comprendre certains panneaux. Ainsi, à l'entrée des tunnels, un panneau limite la vitesse à 90 mais 10 mètres plus loin, un autre panneau carré sur fond bleu indique 80. Après renseignements, il s'agit de la vitesse conseillée. J'ai dû louper quelque chose, il parait que cela existe aussi en France !

C'est sur les bords de la Costa Verde que nous allons nous arrêter pour déjeuner.
L'autoroute étant gratuite les sorties sont très nombreuses. Pour se repérer facilement, le numéro de sortie correspond au km de l'autoroute depuis son point de départ.
Nous devrions faire la même chose en France, du moins pour les nouveaux tronçons.

Pour rejoindre le bord de mer, nous allons prendre une toute petite route. Un car de touriste nous précède. Un motard nous suit.
Dans une courbe le car pile pour croiser un autre véhicule. Je pile aussi ! Le motard est surpris. Dans mon rétro, je vois la moto qui dérape. Le motard propulsé vers l'avant, termine presque à califourchon sur son guidon !
Plus de peur que de mal ! Pour un peu, il changeait de monture et il se retrouvait sur la selle d'un de nos vélos !

Nous voici enfin au bord de mer, au Cabo Vidio. Le soleil est revenu. Nous n'allons pas regretter d'avoir choisi cet endroit. Le site est magnifique.

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La panse pleine, nous reprenons la route mais nous n'allons pas tarder à faire une nouvelle halte à Ortigera où le phare domine la Ria de Navia.

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Par une route secondaire, nous allons jusqu'à Tapia de Casariego. Nous y faisons le plein de la voiture ou plutôt, la pompiste fera le plein elle même. Nous l'avons oublié en France mais, c'est encore le cas en Espagne.

Retour sur l'autoroute où les viaducs d'une hauteur impressionnante continuent de s'enchainer.

Il est 16 h 45 lorsque nous pénétrons dans Mondonedo. Nous sommes dans les temps.
Le matin, un message de Booking m'avait informé que la gérante de l'hôtel Bracamonte souhaitait connaître notre heure d'arrivée.
Par téléphone, nous avons essayé de nous comprendre. Je lui disais 17 heures. Elle me répondait de la tarde ? de la manana ?
J'avais oublié qu'en Espagne, il y a 2 façons pour désigner l'heure, une pour l'oral en utilisant les chiffres de 1 à 12 et l'autre pour l'écrit de 1 à 24 ! Elle a fini par me passer quelqu'un qui parlait quelques mots d'anglais. C'est ainsi que nous nous sommes enfin compris !

A notre arrivée, la porte de l'hôtel est fermée mais nous n'avons pas longtemps à attendre. Une dame nous interpelle depuis sa fenêtre au 2 ème étage de l'immeuble d'en face.
Elle a compris le désarroi de ces 2 pauvres français en vadrouille et gentiment, elle nous fait comprendre qu'il faut appeler le n° de téléphone affiché sur la porte.
Sympas ces Espagnols !

Une dizaine de mn après l'avoir joint, le couple de gérant arrive. Après nous avoir salué, l'homme pénètre rapidement dans l'hôtel.
S'engage alors un langage de sourd avec la dame. Nous avons réservé un garage pour les 11 jours de notre randonnée vélo. Elle me montre la voiture et je comprends alors qu'elle veut que j'enlève d'abord le porte vélo avant d'entrer dans le garage. Mais ce n'est pas çà. Elle m'invite à la suivre dans la rue d'à côté. J'obtempère. Ce n'est pas encore çà !
En fait, elle veut que je la suive, elle à pied, moi, en voiture ! Comprendo !!!
C'est ainsi que nous arrivons dans une rue située en contrebas derrière l'hôtel où effectivement, le propriétaire vient d'ouvrir la porte d'un garage.

Cela ressemble à une ancienne grange, très haute de plafond. C'est par un escalier de meunier, très étroit, de 20 m de long et qui grimpe à une hauteur de près de 10 m, que nous rejoignons directement l'hôtel.

Présentation de la carte d'identité. Règlement du séjour et du garage .... en espèces et voilà nos 2 gérants repartis aussi vite qu'ils étaient arrivés non sans nous avoir donné rendez vous dans 11 jours pour récupérer notre véhicule.

Il nous ont laissé la clé de la porte d'entrée que l'on devra laisser à l'intérieur en partant, la porte se fermant automatiquement en la claquant.
Non n'avons oublié une chose. Nous n'avons pas la clé de la porte du garage et nos vélos sont toujours sur le porte vélo.... 10 m en contrebas !

Les remonter par l'escalier de meunier n'a pas été une simple affaire !!!!!
Première côte difficile à pied !!!!! Ce sera pas fini !!!!!

Nous partons à la découverte de Mondonedo, après avoir fait bien attention de ne pas laisser les clés à l'intérieur de l'hôtel où ce soir, nous serons les 2 seuls clients.

Mondonedo est un lieu de passage compostellan. Notre hôtel ressemble d'ailleurs plus à un gîte d'étape pour randonneurs qu'à un hôtel classique.

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Le centre ancien comme celui de Laredo est typique avec ses rue étroites, sa catredal, le severe seminario Santa Catalina, l'hôpital, la Santa Vella, jolie fontaine renaissance.

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La spécialité de Mondonedo est la Tarta de Mondonedo.
Plusieurs petites officines mettent en avant ce produit local.

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C'est dans le centre historique que nous allons diner ce soir. C'est un salon de thé : Au Rei Das Tartas où nous allons apprendre mais un peu trop tard que les proportions ou les racionnes sont servies généralement pour 2 personnes. Nous avons donc commandé 2 pizzas et .....nous avons donc mangé pour 4 !
Impossible de déguster ce soir la fameuse tarta de Mondonedo ! Il n'y a plus du tout de place !

Alors que nous sommes revenus à l'hôtel, une dizaine de détonations semblables à des coups de canon font trembler les vitres de la chambre !
De quoi s'agit- il ? La mine, mais à 22 h 30, c'est tout de même bizarre ? Un gros nuage noir se situant au dessus de la ville, est ce pour provoquer la pluie ? est ce l'ETA qui étend son territoire ? Mystère ?

1 ère étape : Mondonedo - Guitiriz

La Galice

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Cap au Sud. Direction l'Espagne pour une virée de 11 jours en Galice.

La Galice s'étend à l'extrême ouest de l'Espagne, juste au dessus du Portugal.

C'est un peu la Bretagne espagnole tant par son relief que par sa météo et même un peu son passé. C'est une région verte et c'est donc aussi, une région où il pleut un peu plus souvent.

Durant 11 jours, nous allons parcourir une boucle de plus de 800 kms en partant de la petite ville de Mondonedo située au Nord de la Galice. En diagonale, direction Sud Ouest, nous allons nous rapprocher du Portugal en passant par Saint Jacques de Compostelle. Après 3 étapes, nous allons atteindre la côte. Les 8 étapes suivantes, nous allons remonter vers notre point de départ en prenant le chemin des écoliers, en longeant l'océan et en cheminant le long des multiples rias.

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Le point de départ de notre rando est donc situé à Mondonedo.

C'est une petite ville à flanc de colline à seulement 23 km de la côte mais à ...... 980 kms de Limoges !

C'est en voiture et en 2 étapes que nous allons effectuer le voyage aller.

De Limoges à Mondonedo.